Fiche moto KTM125 Duke 2024 Ça Duke entre les rues
Les rues ne sont pas tranquilles. Les Duke rôdent, plus menaçantes à chaque génération. Ce n’est pas la 2024 qui inversera la tendance. KTM revoit sa 125 de fond en comble, aussi bien structurellement que visuellement. Fermez les chaumières, les crocs sont de sortie.
Dès son apparition en 2011, la petite Duke fit une belle impression. Mais c’est véritablement en 2017 qu’elle avait scotché son territoire, avec un design tendu et incisif. Elle en remet une couche aujourd’hui avec un visage encore plus acéré, des épaules bien plus proéminentes façon 1290 Superduke R, une section arrière plus arrière plus ventrue et un châssis inédit.
Cela se voit instantanément que Mattighofen franchit une étape dans l’évo de sa petite bécane chérie. L’implantation latérale de l’amortisseur APEX a demandé un nouvel ensemble de cadre (plus rigide en torsion) et de bras oscillant. Cette config’ assez peu répandue (surtout sur les Kawa ER-6 ou Ducati Panigale) permet un meilleur accès au réglage (uniquement la précharge), dégage de la place pour l’échappement et la boite à air, mais surtout, la Duke peut proposer plus de débattement de suspension tout en abaissant la hauteur d’assise. Elle descend à 800 mm du sol. Au besoin, un tour dans le catalogue Powerparts permet d’avoir une selle plus haute (ainsi qu’un pot Remus, des pièces décoratives, du covering pour le silencieux, etc…).
La fourche inversée WP APEX de 43 mm de diamètre coulisse sur 8 mm de plus – du coup, tous les suspates ont droit à 150 mm de débattement.
Quitte à refaire le cadre, autant s’occuper de tout l’arrière également. KTM vire le sous-châssis en tubes d’acier pour installer un berceau en alu moulé sous pression. Son design est agressif à souhait, peut-être moins « léger » visuellement mais payant sur la balance.
En plus d’être l’une des plus tenaces, la Duke 125 cultive son image de stunteuse. Cette nouvelle génération s’équipe d’un ABS Supermoto (l’arrière se désactive) mais également réactif en courbe. On peut aussi lui acoquiner un Shifter Up & Down en option.
L’unité moteur est aménagé pour le futur. Euro5 a été digéré par quasiment toutes les marques ; le futur se dessine avec E5+, ou E5.2. Le mono LC4c se met à jour avec une culasse optimisée contenant moins de composants et de poids. Les ingés en profitent pour revoir la boite de vitesses, le Ride-by-Wire et l’embrayage anti-dribble.
Avez-vous remarqué que l’ensemble de freinage avant a changé de coté !?! Ce n’est pas très important, limite on s’en cogne, car l’essentiel est dans ses specs. Par l’upgrade électronique vu précédemment (ABS supermot’ cornering) mais aussi l’augmentation de la taille du disque. Il passe de 300 mm à 320 mm, toujours avec un étrier Bybre radial à 4 pistons ; pendant que l’arrière gagne 10 mm (240 mm) et un étrier à 2 pistons au lieu d’un. Plutôt pas mal pour une 8ème de litre.
Cette petite street-sauvageonne a été la première à proposer un tableau de bord TFT dans la catégorie (en 2017). Le type est bien évidemment reconduit, avec une dalle de 5 pouces en verre collé et de nouvelles fonctions : un chronomètre, une fonction limiteur de vitesse, de la connectivite avec l’Appli KTMconnect pour piloter son smartphone, ses appels et sa musique, et le fin du fin, des commodos lumineux.
Cette 125 Duke III revoit aussi beaucoup de petites choses : un nouvel emplacement pour les clignos, un garde-boue avant redessiné, des commodos restylés, de nouveaux supports de repose-pieds, un nouveau té de fourche, un réservoir revu en métal, plus de mousse dans les selles, des pneus Michelin Road 5, des jantes avec moins de branches – combinées avec le frein avant plus léger, la machine annonce plus de vivacité avec son train avant allégé. De quoi compenser la forte prise de poids général. La moto est passée de 139 à 154 kilos ! Auxquels il faut ajouter les 15 litres de carburant (+ 1,6 litre). La nouvelle mini-Duke accuse 165 kilos à la pesée. Une augmentation digne d’un gros téléviseur.
D’où vient toute cette masse, alors que la Duke a fait des efforts de partout !?! Pas d’infos là-dessus…. Même sous son ventre. Le sabot a disparu ; une gageure, surtout avec la vue sur l’infâme catalyseur ; que l'ancien appendice aurait judicieusement planqué.
Ce n’est pas ça qui détournera le public de cette rôdeuse urbaine. KTM cultive à souhait l’identité de sa 125, avec une verve indétrônable. Le tarif est à la hauteur des prétentions, faisant de la Duke une 125 pas donnée mais qui claque son style.
M.B - Photos constructeur