Fiche moto KTM1290 SUPERDUKE GT 2016 Tourisme survitaminé
Qu'est-ce qui permet d'accrocher deux valises, de taquiner à l'accèl' un Mig-28, de faire de la route longtemps sans se casser les poignets, et de transformer les virages en grand 8 accéléré ? Une hypersport avec un bâti pour de la bagagerie ? La création d'un atelier accouplant des Samsonite et des turbos ? Non, mais on peut mélanger tout ça pour comprendre ce qui se passe dans la tronche des ingénieurs KTM.
Il n'y a pas longtemps, ils ont voulu créer un roadster complètement dingue, surpuissant, bestiale, et cela a donné la 1290 Superduke R. Avec un twin énorme et des chevaux comme s'il en pleuvait. Mais ces ingé sont comme des gosses. Tu les laisses deux minutes avec des bielles, le cerveau qui bouillonne, un rail d'adrénaline, et ils te pondent une nouvelle façon de penser le Grand Tourisme. Chez Katoche, cela s'annonce démoniaque, couillu comme c'est pas permis, et cet engin à même un nom : Superduke GT. Coté imagination nominative, y avait personne ce jour là. Normal, tout le monde voulait surement gouter aux vertus du tourisme avec un baril de poudre.
Cette machine pour touriste très pressés et/ou très sportifs récupèrent le bicylindre des grosses SuperDuke et Super Adventure. Peut-on en conclure que c'est une fusion du streetfighter et du maxi-trail ? Loin de là. Seul le moteur est commun. Et pour bien assoir le coté sulfureux de l'engin, le moteur de 1301 cm3 crache exactement la même fougue que sur le roadster. Sous la poignée attendent 173 chevaux. Outch ! Du lourd ! A ses débuts, ce bloc envoyait 180 bourrins. Mais la norme Euro4 lui a bouffé quelques watts. Du coup, SuperDuke et Superduke GT se contenteront de 7 ch de moins. Pas grave ; le LC8 a encore de quoi vous satelliser les tripes. Ici, il s'octroie de nouvelles culasses, un vilebrequin revu, une injection assouplie et quelques améliorations pour donner une consistance plus routière à son tempérament.
Double allumage, embrayage anti-dribble, pistons type Formule 1, Ride-by-Wire, compression de fou 13.2 :1, plus de 14.7 mkg de couple... les bielles ont le feu aux jupes. Mais comment cette Superduke affirme t'elle son orientation GT ?
Installez-vous à bord. Ne la craignez pas. Aussi puissante que le roadster, la bête "routiérisé" semble plus imposante, plus ventrue. Et elle l'est. En devenant GT, de larges épaules se sont développées sur ses flancs. Le buste est menaçant : incisif, fourchu tel un trident, épais sans être lourd. Un guerrier, protecteur de son équipage et vilipendeur des dames du tourisme. Un adjoint indispensable fait alors son entrée en scène : une bulle aux dimensions de courtoisie, réglable à la main et pourvue de plusieurs ancrages de fixation. La petite invitation au voyage se décline en deux actes. Le premier peut-il véritablement permettre des escapades de long cours ? KTM semble vouloir démontrer que oui, avec un réservoir plus généreux revendiquant 23 litres (+ 5 L) et 400 bornes d'autonomie. D'autres réglages sont dévolus à l'équipage. Ainsi, le passager a droit à plus d'espace et des repose-pieds abaissés. Le pilote peut ajuster son guidon sur 22 mm et 4 positions ; le sélecteur et la pédale de frein sur 3. Un jeu de selles plus moelleuses, un bâti arrière renforcé, rallongé, avec ce qu'il faut pour ancrer des valises en option, des poignées chauffantes et le régulateur de vitesse en série – tout cela met en appétit pour partir faire un gros viron.
Mais ce sont des amuse-bouches. Car Katoche fait de cette Superduke GT une démonstration de toute sa technologie. On prend de la fougue par ci, du tourisme par là, et on case tout ce qu'on peut tant que ça parvient à se greffer dessus. Tenez, les suspensions EDS. On les connait sur les Adventure et on se plait à les voir greffer ici. Ce sont les WP semi-actives, dont la mission est d'adapter l'amortissement en temps réel. 3 programmes sont définis pour s'adapter à l'humeur du jour : Comfort, Street et Sport. Les noms décrivent sans détour comment la fourche de 48 mm et le monoamortisseur White Power vont réagir et répondre à la route.
Très fort : le système détecte le poids embarqué et s'en ajuste automatiquement. Les suspensions bénéficient d'un débattement de 125 mm à l'avant et 156 mm à l'arrière pour démontrer leur capacité. Des valeurs importantes pour la catégorie, aptes à éliminer toute réaction sèche et fournir un travail de qualité.
Et la suite donne le tournis tant les assistances sont nombreuses. La marque a mis dans la Superduke GT tout ce qu'elle avait : un antipatinage et un ABS qui prennent en compte l'angle de la moto pour déterminer leur degré d'intervention, un mode Supermoto dans le système de freinage pour pouvoir bloquer la roue arrière sans perdre l'antiblocage dans la roue avant, la surveillance de la pression de pneus, un shifter, un embrayage anti-dribble, des clignos qui s'arrêtent tout seul au bout de 10 sec et 150 m, et un éclairage adaptatif à LEDs. Les griffes transparentes sur les cotés du réservoir s'allument en fonction du virage. Chaque bloc optique contient trois segments de LEDs qui interviennent progressivement suivant l'angle pris par la machine.
Pire qu'une bagnole la SDGT : dans le coin des options, on peut encore taper dans la surenchère avec une aide au démarrage en cote, ou le MSR qui permet de laisser "glisser" le moteur en cas de trop fort retour de couple à la décélération.
De la forte plus-value technologique sur cette moto. Trop peut-être. Que doit-on penser quand les ingénieurs donnent les moyens de civiliser un monstre à la demande ? Car avant d'être GT, la 1290 SuperDuke tient à assurer sa bestialité dans l'acte 2.
C'est après l'entracte route, confort et co-pilotes de tous poils que les fondements reviennent à l'assaut. Car bien que largement pourvu d'équipement, cette impressionnante machine a conservé toute l'épice de la furie de Mattighofen. On a vu que son monstrueux moteur voulait se montrer un tantinet plus délicat afin de coller à une utilisation moins extrême. Sous l'avalanche d'équipements, rien ne semble pourtant plus vindicatif que la Superduke. Son cadre treillis tubulaire au chrome molybdène, ses étriers de frein Brembo monoblocs M50, sa grosse cavalerie plus ou moins tempérée par les modes de conduite (Street, Sport, Rain et Supermoto), son superbe monobras... Beaucoup incite à mettre de la grosse louche entre chaque virage. On rêve de se prendre au jeu, de transformer chaque étape en spéciale de rallye. Cependant, il y a d'autres choses que les valises pour ramener pilote et roue avant sur terre. Ce sigle, cette prétention GT conditionne l'apparition de 16 kilos de plus, soit 228 tous pleins faits. Ainsi que des pneus Pirelli Angel GT, de très bonne facture mais moins sportifs que les Dunlop SportSmart2 monté sur le frère streetfighter.
"Une fusée longue distance". C'est comme ça que KTM définit sa Superduke 1290 GT. Avec tout ce qu'elle a dans le ventre et dans le ciboulot, on serait tenté de le croire. Assisterions nous à la naissance d'une nouvelle catégorie, mélangeant la fureur d'une hypersport, la polyvalence d'un roadster et les capacités voyageuses d'une routière ? Un Streetfighter Grand Tourisme, soit un engin totalement déraisonnable capable d'atomiser 95% des motos du marché tout en permettant d'aller à Berck-plage ou Chamonix le week-end. Une moto qui se régale d'un Ledenon le matin, gravit les virolos du Ventou en drift l'après-midi puis rentre avec confort au camping du cap d'Agde le soir ? Utopique mais pas si éloigné de ses prérogatives. Katoche adore ce genre de challenge, et l'addition demandée en fait également partie. La riche dotation et les performances se monnaieront dans le haut de la fourchette. La SMT 990 semble avoir trouvé une descendance, bien plus musclée.
M.B - Photos et vidéo constructeur
Apres l essai j ai signé pour la gt et cela fait maintenant presque 3000kms que je roule avec.
Une bécane fabuleuse, un moteur de fou, des suspattes d enfer et un confort trés correct. Alors certes ce n est pas vraiment \"Grand Tourisme\" mais avec ses valises et le top case que j ai installé il y a de quoi faire.
C est pas compliqué, à chaque fois que je roule j ai la banane !!! Les seuls défauts pour moi sont les vibrations dans les cales pieds qui n ont en plus pas de grip moussé et la conso qui est loin d un 4 pattes ...en même temps c est trés diffile de rester sage avec cette bécane et donc économe en carburant.
Pour l hiver j ai pris l option selles confort chauffantes et en combinant avec les poignées chauffantes d origine , difficile d avoir froid.
Le régulateur est pas super bien placé mais pas de pb pour s en servir.
Bref je recommande à 10000 % cette moto qui n est pas donnée mais finalement quand on voit le rapport prix/équipemets/plaisir ça le fait !! Note : 5/5 Répondre à Cadurque
La décision est prise, je vais aller faire un essais, par cher nous les routes ne manque pas pour ce modèle.
On se voie après le teste.
Une chose risquerais de me dissuader c'est le prix!
Bénus Note : 5/5 Répondre à Benus
2000 km cet été lacs italiens en duo et vraiment confortable (selle refaite par sellier). reprise moteur très sécurisante, freinage exceptionnelle. Modèle 2017 depuis juillet 7500 km. je ne m\'n lasse pas . Merci KTM Note : 5/5 Répondre à alainmom
Merci pour tes aoppréciations Cdt JP. Note : 4/5 Participer à la conversation
Mais quel dommage de ne pouvoir y adapter un top case en plus des valises latérales, le qualificatif GT est à moitié exploité.
Dans mon département impossible de trouver un modèle à l\'essai, la moto est distribuée au compte goutte, ce qui fait que je ne sais pas si les suspensions pilotées sont au moins aussi bonnes que les classiques de sa soeur SD (toutes les moto que j\'ai pu essayer, dotées de ces suspensions électroniques, ne m\'ont pas convaincues).
Ils auraient gardé le châssis classique de la SD que ça n\'aurait nuit en rien à son comportement en plus de la vendre à un tarif plus abordable.
L\'Adventure 2017 proposera un nouveau tableau de bord numérique, espérons que KTM pensera à faire évoluer la GT dans ce sens, en plus de l'adaptation d\'une fixation pour top case.
Mais acheter un moto de ce prix sans l\'essayer, je ne m\'y risque pas, alors tant pis pour le moment.
Note : 4/5 Répondre à zoizo
En duo ou en solo....que du bonheur Note : 5/5 Répondre à Bilou