Fiche moto NortonSuperlight 650 2019 Un guépard en liberté

On pensait que le marché des 600 SuperSport était en voie de disparition, filant ses derniers rêves avec les R6 et F3 675. Puis la ZX6-R parfum 636 est revenue... La CBR 650 est devenu plus racée... Aprilia pense au futur avec le concept RS 660... Il semblerait que les sportives de moyenne cylindrée ne soient pas si évincées que ça ; la catégorie évolue, oubliant progressivement la compétition.
Ce n'est pas pour autant qu'elle en délaisse le sport, même corsé comme le prouve la Norton 650 Superlight. Le constructeur anglais propose une petite sœur à sa 1200 V4 RR, et la demoiselle a beaucoup à dire.
Coté performances et techniques, il y a de quoi baver. Dommage que la Superlight ne profite pas d'un visuel plus personnel, histoire d'affirmer ses différences. Le design plaira quand même à tous, quasiment un copier-coller de celui de la V4. De belles courbes anglaises, un regard frondeur, un monobras et un habillage tout en carbone – l'effet plaisir des yeux fonctionne à plein.
Ceci n'est qu'un prélude. Cette Superlight est une véritable petite terreur, digne de l'empreinte sportive de Norton.
Rien que par son moteur. Un twin parallèle de 650 cm3, étrenné sur les Atlas Nomad et Ranger. En simplifiant, le constructeur a coupé son 4 cylindres en deux pour un faire un moteur compact, fougueux, et surprenant. Sur les scrambler, il sort déjà un surprenant 84 chevaux. Dans la sportive, il dépote. Un taux de compression augmenté, un travail de motoriste appliqué, et la puissance grimpe à 105 chevaux une fois atteint les 12 500 tr/mn. Exceptionnel ! Avec la même architecture moteur, une Ninja 650 crache 68 chevaux ; une 790 Duke a besoin de 790 cm3 pour envoyer la même vapeur. Le couple fait aussi belle impression, avec 7,7 mkg.
Le twin anglais fera plus que dominer les débats. Il s'annonce grisant d'exaltation.
Encapsulée dans un cadre tubulaire en acier, la mécanique pourra compter sur de nombreux périphériques de qualité pour transformer sa verve en efficacité sur route ; et sur circuit. La belle y sera comme une bielle dans de la 100% synthèse. Norton n'offre que du beau, du top, du désirable en terme de composants. La fourche inversée de 43 mm provient de chez Öhlins, une NIX 30 travaillant de concert avec un monoamortisseur TTXGP lui aussi suédois. Des éléments haut de gamme réglables de partout. Les freins sont dignes d'une grosse hypersport avec ses étriers Brembo M50 à 4 pistons et ses disques de 330 mm. Démesuré pour une meule de seulement 158 kilos à sec. La Superlight creusera des sillons devant elle avant de venir à bout des capacités du freinage. L'arrière compte sur un disque de 245 mm avec un étrier à 2 pistons.
En plus de son poids plume, l'anglaise devrait être redoutable de vivacité avec un empattement sous les 1400 mm, un angle de colonne de 24,2° et des jantes BST en carbone. Pour ceux aimant affiner la partie-cycle, le point de pivot du bras oscillant et l'angle de la colonne de direction sont réglables.
Comme toute sportive moderne, la Superlight est fortement chargé en électronique. On lui a installé un beau tableau de bord TFT de 7 pouces, un shifter, trois modes de conduite (Road – Sport – Pro Race), une centrale inertielle IMU à 6 axes, un contrôle de traction, un anti-wheeling, un assistant au départ assisté, l'ABS et des feux à LEDs.
Un sacré beau jouet, doublé d'un outil, que propose Norton. Avec un objectif noble : s'aligner et vaincre au Tourist Trophy, dans la catégorie Supertwin où se fait remarquer la Paton S1-R. A un tarif digne de son blason et de son équipement. Pour en prendre possession, il faudra sortir 19 950 livres, soit à peu près 22 500 euros. Rajoutez la série de taxes obligatoires et la Superlight vous écorchera le compte en banque sur plusieurs années. Ou un peu plus si vous êtes tentés par l'échappement en option – plein de titane, une cartographie recalibrée, 6 kilos en moins et 6 chevaux en plus.
M.B - Photos constructeur
