Fiche moto Triumph1200 Speed Twin RS 2025 Thruxton de route ?
L’appellation RS a une forte connotation sportive, quelle que soit la marque. C’est encore plus vrai chez Triumph, où les seuls modèles usant de cet adjectif sont particulièrement vorace de sensations. Speed Triple RS (1200 et 1050), Street Triple 765 RS, ex-Thruxton RS… On exclura la vieille sport-GT Sprint RS, dont l’identité suivait la doctrine de la VFR.
La Thruxton ayant quitté le navire, la gamme Modern Classic se retrouve sans café-racer à bord. Un marché de niche certes, mais à l’image culte. A charge de la 1200 Speed Twin de cultiver un peu de cet esprit avec sa version RS. Il ne s’agit pas de remplacer le cafra mais plutôt d’encanailler un peu le roadster pour le soumettre à un pilotage plus musclé.
Quelques dorures significatives… des garde-boues en aluminium…. Des décos plus démonstratives… Miss RS ne choque ni ne provoque mais exprime sans détour son orientation plus dynamique. Il s’agit de ne pas trembler face à un amateur exigeant, et pourquoi pas mettre un coup de béquille à une R12 NineT si cette dernière s’égare à se garer près d’elle.
La Triumph ne piaffe pas son impatience. Elle attend sagement, avec le flegme britannique et l’assurance d’une machine bien construite. Le train avant de la Speed Twin 1200 RS profite à fond de ses envies. La fourche est toujours un modèle Marzocchi mais enrichie des réglages de la précontrainte, de la compression et de la détente. La belle couleur dorée informe rapidement chaque curieux que la direction veut dominer son sujet. Le freinage accède à un haut niveau de prestation avec l’arrivée d’étriers Stylema, une des meilleurs références de Brembo. Ils se montrent plus efficaces que les M50 de l’ex-Speed Twin ; et d’un pedigree nettement plus distingué que les pinces de la Speed Twin standard.
Cette « super-Bonneville-sport » fait du charme à la route avec une monte plus pneumatique au grip robuste, des Metzeler Racetec RR K3, un gommard hypersport à forte tendance routière. Et des amortisseurs d’une qualité supérieure avec un duo Öhlins, lui aussi réglable dans tous les sens. Le pilote aura plus naturellement envie de passer à l’attaque car sa position de conduite est plus engagée que sur la Speed Twin : les fesses sont 5 mm plus haut (à 810 mm du sol), le guidon plus bas et plus reculé (16,2 mm / 9 mm) ; Quand aux repose-pieds, ils remontent légèrement et reculent plus franchement (6,5 mm / 40 mm). Triumph ne manque pas d’inciter à la découverte de demi-guidons (en option) pour s’en faire une machine typée et vorace d’émotions sport-classic.
Avec un peu plus d’électronique, la Speed Twin RS affirme sa position. Pour la première fois dans la famille Bonneville (très étendue), un shifter fait son apparition. Actif à la montée et à la descente des rapports, nous sommes curieux de découvrir comment il va se comporter avec un moteur initialement prévu pour de la boxe anglaise et pas spécialement pour une course de guépard. A cela s’ajoute un Mode de conduite supplémentaire « Sport »… ou plutôt la réintégration de ce Mode. La Speed Twin d’hier, pas RS du tout, le possédait en série. Mais Triumph a dégraissé le modèle pour marquer davantage la différence tant que la plus-value de cette RS.
De série, la Speed Twin 1200 RS embarque donc le shifter Up&Down, trois Modes de conduite (Road – Rain – Sport) un antipatinage, l’ABS (désormais cornering), un embrayage assisté et antidribble, un nouveau phare (full LED) et un tableau de bord complètement remanié. Certains ne gouteront guère à ce compteur tout numérique, bien fade par rapport à l’ancien double cadran très classic aux accents de chrome. Une partie affiche les infos de conduite en LCD, l’autre gère les assistances et goodies en TFT. La navigation pas-à-pas fait son apparition et la prise USB change de place.
Optimisée dans sa partie-cycle, la RS n’aura pas plus de chevaux à gérer que la Speed Twin. Chacune a droit à 105 chevaux à 7 750 tr/mn soit 5 unités de plus que la 1200 de 2021->2024. Seule la gestion électronique Sport permettra de donner une vigueur de plus à la RS. Les 11,4 mkg s’occuperont de vous donner des effluves de poussée gratifiante tandis que le calage de la mécanique à 270° s’occupera de la dose de caractère adéquate.
Les 1200 Speed Twin annoncent leur 3ème génération avec une revue de détails (réservoir, silencieux, roues, selle, éléments d’habillage). A mi-chemin entre le cafra Thruxton et la Speed Twin normale, la rockeuse RS s’évertue à trouver une reconnaissance racée. Mieux suspendue, mieux équipée, un peu plus bourgeoise-trash, la voila prête pour gronder sa force et ses relances. Mais attention, elle sait faire payer l’âtre de sa compagnie. A plus de 17 000 euros, elle sent bien plus la monarchie que le démocratique..
M.B - Photos constructeur