Fiche moto Triumph1200 Thruxton RS 2021 Des courses dans le rétroviseur
Avec la Thruxton, vous rentrez dans le monde rétro de la sportive, dans l'univers du gros café-racer, dans la folie des courses du Joe BAR Team et des gentlemens de l'arsouille. Une interprétation.... non, une transposition moderne des bolides anglais causant la terreur dans les rues de Londres.
Son 1200 cc a trouvé plus de vigueur, et la passion pour le sport de la Thruxton R s'est suffisamment affirmée pour qu'elle devienne RS. Un symbole exposant à vif certaines motos de Triumph, quand l'adrénaline s'écoule du front jusqu'aux freins. 1050 Speed et 765 Street le conçoivent à fleur de slider ; la Thruxton 1200 RS s'en imprègne pour raffiner son terrain de jeu.
On n'aborde pas cette moto comme une sportive actuelle, bien que son âme tende vers la performance. Elle n'est en aucun cas une Daytona, ni une remplaçante, ni un missile pour la piste. Avec elle, pas de combarde, de chrono ou d'Alfano. Pour honorer les demi-guidons, c'est un blouson de cuir noir, des trajectoires de caractère et les applaudissements de l'Histoire qui résonnent dans le casque. La Thruxton R filait avec joie dans cet éther, avec un habit de cafra impeccable de coutures ; en devenant RS, il n'y a en surface que des retouches cosmétiques aptes à retenir la différence.
Posant sa profondeur de bord à travers, le noir entreprend les carters moteurs, le cerclage et le moyeu des jantes à rayons ainsi que les ressorts des amortisseurs.
L'évolution en RS permet au bicylindre en ligne de se refaire une santé. Déjà pour passer Euro5, ensuite pour faire un break avec la Speed Twin, un poil gênante coté puissance car mouvée par la même motorisation que les Thruxton standard et R. En augmentant le taux de compression, puis en introduisant des pistons haute compression, un profil de cames retouché, un vilebrequin doté de moins d'inertie et en décalant la zone rouge de 500 tr/mn, Triumph a trouvé 8 chevaux supplémentaires. Le bloc anglais envoie désormais 105 chevaux à 7500 trs. Ce maxi va se chercher 750 trs plus loin que celui de la précédente R. Par contre, le couple inchangé de 11,4 mkg est dispo un peu plus tôt, à 4250 trs. Des chiffres qui rapprochent la bécane de la BMW R NineT Racer.
Plus de watts n'a pas été le seul axe d'amélioration. Les retouches moteur ont permis de diminuer l'inertie de 20%, pour des montées en régime plus rapide pendant que des modifs concernant l'embrayage, l'alternateur, le couvre-culasse en magnésium, les carters moteurs plus fin et les arbres d'équilibrage ont permis une réduction de poids. La nouvelle batterie aussi, les étriers de frein un tout petit peu également. Un résultat de 6 kilos est à retirer de la masse totale.
La Thruxton 1200 a passé du temps dans la selle de sport pour mériter son RS. De la patate en plus et de la biasse en moins. Plus dynamique, elle sera également mieux calmée (au besoin) par ses mâchoires Brembo M50. Ils mordent des disques plus grands, de 320 mm. La monte pneumatique progresse aussi avec des Metzeler Racetec RR. Le reste du châssis ne change pas depuis le modèle R, avec son cadre double berceau tubulaire en acier, une fourche inversée Showa de 43 mm et des amortos Öhlins ; réglables de partout bien sûr.
Sous son look rétro, la Thruxton RS a réussi à super bien planqué ses assistances électroniques. Les trois Modes de conduite ( Road – Rain – Sport ) ont été mis à jour, chacun modulant à sa façon la réactivité de la poignée de gaz et le niveau d'anti-patinage. S'il vous gonfle, ce dernier est déconnectable.
Les phares avant et arrière sont à LEDs, tout comme le sceau diurne. Une prise USB sera appréciée par beaucoup, surtout le téléphone. Tout ça aura pourtant tôt fait d'être oublié de l'œil quand celui-ci appréciera le parfum du double compteur à aiguilles, du superbe té en aluminium poli, et des délicatesses dopant le coté premium de la Triumph. Difficile de ne pas marquer sa curiosité devant la sangle en métal sur le réservoir, ou le bouchon imitation Monza, le niveau de finition, et la configuration délicieusement égoïste de cette machine.
Mais au fait, il vient d'où ce nom, à moitié imprononçable et énoncé comme un bout de papier dans la bouche... C'est un village dans le Hampshire (Angleterre), où un circuit a été construit sur les restes d'un ancien aéroport militaire. Après une courte série d'Endurances de 9 heures sur ce tracé, les 500 Miles de Thruxton voient le jour en 1958 et Triumph remporte cette première édition avec une 650 Bonneville. En 1965, une version spéciale de la Bonneville "spécification Thruxton", la T120 R, est produite. Elle s'imposera pour les éditons de 1965 à 1969.
Ce passé s'inscrit désormais dans le métal de cette 1200 RS. On est loin d'une refonte totale, Triumph ayant pris soin de conserver l'essentiel tout en faisant progresser les aptitudes. En simplifiant au maximum, on a tapé le moteur, renforcé les freins et allégé la meule – soit exactement la même démarche que la préparation d'une moto quand on a le drapeau à damier dans les yeux.
M.B - Photos constructeur
Ce n'est pas très "classe". Note : 3/5 Répondre à A