Fiche moto KawasakiZ 1000 R 2017 Blanchiment des crocs
Les combats font rage dans la jungle des gros roadsters. Yamaha MT-10, KTM 1290 Superduke, Aprilia Tuono V4 et BMW S1000R... sont tant de créatures terrifiantes et déchaînées. Complétement dépassés par la violence des affrontements, les verts profitent de leur teinte pour rester tapis dans les feuillages. Soucieux de la survie de leur combattante, le clan d’Akashi a décidé d’affûter sa Z1000. Malheureusement une refonte complète n’est pas encore à l’ordre du jour. Alors, il lui aiguise les griffes et la pare d’un coloris spécifique, souligné par deux traits de maquillage sur la tête de fourche, comme pour parfaire sa tenue de camouflage. Mais alors, pourquoi «R»? «R» pour rancune, peut-être. Rancunière face à tous ces prédateurs qui l’ont supplanté dans SA catégorie, celle des méchants roadsters. Ne vous attendez pas non plus à ce qu’elle ronronne, comme le veut sa philosophie «Sugomi» (pour "instinct sauvage") la Z conserve son côté bestial.
Vous l’aurez compris, Kawasaki n’a pas encore enfanté d’un nouveau monstre sanguinaire. La Z1000 demeure ce qu’elle est. Un gros roadster trapu aux allures de pit-bull, la tête ramassée entre deux énormes épaules musculeuses. A défaut de pouvoir se frotter aux carnassiers plus gros que lui, le molosse travaille ses appuis. Il reçoit pour cette version «R» un superbe amortisseur arrière Ohlins, le S46DR1S. Ce gain de motricité a suscitéun peu d’attention au niveau freinage. Pour ça, Kawa’ a fait participer un autre manufacturier de renom. Brembo. La firme s’est chargée de fournir les puissants étriers M50 - le genre de matos installé sur la H2 ou la ZX-10R - ainsi que des disques de frein avant, de 310 mm de diamètre. Pour parfaire le toucher de l’ensemble, des durites aviations prennent place d’origine. Plus anecdotique mais les fans apprécieront, la présence d'un Z incrusté sur la selle.
Pour le reste, elle demeure similaire à la Z1000 «classique». A commencer par son train avant très réussi. Il est toujours aussi léger, semblant planer au-dessus la chaussée. A son guidon, on a l’impression d’évoluer sur un tapis volant, tant le comportement est bluffant de fluidité. Bien aidé par un châssis très sain dans l’ensemble, et par l’arrivée de tout ce beau matériel, on peut s’attendre à ce que l’on ait largement de quoi se prendre pour un fakir. La nouvelle programmation du boitier ECU va également dans ce sens. Elle a été affinée pour délivrer la puissance avec davantage de douceur. Ce Z1000 Rest un cerbère aux poils doux et soyeux ! Le moteur reste également le même, toujours aussi généreux malgré son adaptation à Euro4. Un exemple d’onctuosité saupoudré d’une pointe de gourmandise acidulée dans les hauts régimes. Un simple appel en troisième suffit pour voir son nez et sa large carrure se redresser. Délicieux. Malgré ses diététiques 142 chevaux, il y en a largement assez pour s’empiffrer de sensations sur route ouverte.
Cette Z 1000 R en profite pour inaugurer un tableau de bord légèrement relifté. L'affichage du rapport enclenché fait enfin son apparition la jauge à carburant change de design et un shiftlight illumine le compte-tours lorsqu’il est temps de changer de rapport. Ces quelques ingrédients de prestiges salent évidemment la note.