Fiche moto MashX-Ride 125 2022 Une musaraigne dans le campus
Mash ne fait pas que vendre des motos abordables au charme rétro. Il sait surprendre aussi. Avec son Family-side qui a mis un bon coup de projo sur ces engins atypiques et attachants; via un coup de légionnaire du désert que montrait le 400 Desert Force; par l’inspiration d’une certaine XT 500 pour donner naissance à un trail rétro plus que néo qu’est le X-Ride 650…
La marque croit si fort en son trail gromono qu’elle a décidé d’en faire toute une fratrie. Le X-Ride est ainsi proposé en 50 et 125 cm3. Que les minots de 14 ans veuillent un engin plus intrépide qu’un scoot’ ou que les badgés A1 soient désireux d’être les cavaliers d’une 125 presque atypique aujourd’hui, l’engin se prête à une certaine poly-vaillance. Sa présence se fera remarquer, dans un monde au 1/8ème de litre où seuls les petits roadsters et sportives se distinguent sur la route.
Très franchement, des trails en petite cylindrée aux relents de tout-terrain, il en reste combien aujourd’hui? Que dalle chez les grandes marques, sauf Aprilia avec ses RX / SX 125; une Beta RR très enduro, ou une Rieju Marathon pas très route - Après, faut commencer à chercher à la bordure du microcosme, avec des Magpower X-Trail, Malaguti Dune, Motron X-Nord… Bref, ça se trouve. Mais des XT, DR ou KLX 125, y en a plus.
La 125 X-Ride va donc apporter une alternative sympathique. Son design étant calqué fidèlement sur la 650, la sensation de déjà-vu ira de paire avec une certaine légitimé. Les jantes dorées à rayons, ça claque! De l’habillage à la forme du réservoir jusqu’aux plaques à numéros, les deux frangines rivalisent de similitudes. C’est coté moteur que la différence est manifeste. Paradoxalement, on pourrait croire que la 125 est mieux motorisée que la 6 et demi.
Et oui. Dans la petite X-Ride, l’œil semble percevoir que le moteur prend plus de gage. Son aspect est aussi beaucoup plus moderne que le bloc de la grosse. Quand cette dernière accueille un mono dérivé de l’antique moteur des FX et Dominator, notre jouvencelle des sous-bois profite d’une mécanique d’origine Hyosung, avec refroidissement liquide, double ACT, 4 soupapes, injection et boite 6 vitesses. Comme pour les dernières Mash Seven.
Une sacrée différence avec les anciens moulins refroidi par air, avec 5 rapports sous la botte et 10 chevaux en bout de bielle. A présent, la force motrice grimpe à 15 chevaux. Une vigueur bienvenue qui rendra la X-Ride alerte et amusante (dans les limites de son domaine évidemment).
Comme le moteur, le train avant de la 125 semble plus costaud. L’aspect de la fourche inversée brouille les cartes. Avec 41 mm de diamètre, elle est pourtant plus fine que les 43 mm de l’ainée X-Ride. Le cadre est un classique berceau en acier tubulaire alors que le bras oscillant s’offre de l’aluminium. Quant au freinage, il est confié à deux disques mordus par des étriers à double piston – une galette de 290 mm pour l’avant et une de 240 mm pour l’arrière. Le tout renforcé par l’ABS. Suffisant sans être redoutable.
La X-Ride 125 compte aussi apporter des éléments pour séduire par-delà ses motivations conceptuelles. Le phare exhale la modernité avec son jeu de LEDs multiples et sa signature visuelle diurne parfaitement circulaire. Le bouchon de réservoir Monza et le bocal de liquide de freins donnent une touche sport, la selle à boudins chantonnent le rétro tandis qu’un petit porte-paquet permettra le transport d’un pack de….. boissons rafraichissantes.
Avec son sabot et ses pneus mixtes, la bécane permettra de gentilles excursions en nature. Mais méfiate aux éléments. Ce ne sont pas des gommes de cross et les roues sont en 17 pouces, donc on limite l’enthousiasme. Pareil pour la pluie, où la gomme «exotique» n’offrira pas la rigueur de vraies bonnes enveloppes.
On râlera aussi à propos de l’instrumentation. Certes fournie avec un peu plus que l’essentiel: régime moteur, rapport engagé, vitesse, trip et jauge à carburant – mais ce tableau de bord est vraiment minuscule. La lisibilité pourrait en souffrir.
Après les premiers échos sur un «petit» X-Ride, on a rapidement cru à un revival de la 125 DTMX. La réalité est quelque peu différente. La star des années 80 sentait la polyvalence, les champs, le lycée, le bout du monde comme le bout de la rue. La Mash présente un côté plus street, presque aussi fun mais avec moins d’insouciance. Les temps ont changé, les jeunes aussi.
L’appropriation d’un moteur moderne a une influence sur le coût, et il est impossible de proposer le X-Ride à un tarif aussi bas que les Mash «d’avant». Mais à moins de 4 000 balles (un peu plus avec les taxes et frais divers), elle reste bien placée face aux 125 nippones.
M.B - Photos constructeur