Fiche moto MorbidelliC1002V 2024 La vallée des voies
Si le nom de Morbidelli résonne suavement dans vos pensées avec la 850 V8 des années 90, n’allez pas plus loin. Laissez cette empreinte chimérique dans les pages du destin. Car le nouveau tome de l’histoire change radicalement l’arc narratif.
Revenu du pays des ombres, Morbidelli s’engage sur une voie bien éloignée de ses vertus d’origine. La marque italienne avait fait sa renommée avec des petites machines sportives et de multiples titres de champion du monde. A contrario, sa gamme d’un nouvel âge comprend des scooters, un roadster de jeune cylindrée, et un gros cruiser. Plus rien à voir avec son passé, proche ou lointain. Son imposant C 1002 V nous intéresse plus particulièrement, car il s’agit du seul modèle annoncé pour notre contrée dans le futur immédiat.
Un gros trail est également dans les tuyaux. Pour l’heure, voyons de quoi il en retourne avec cet engin Morbidelli. Déjà vu sous le label MBP créé par Keeway, il a traversé la moitié de la planète pour conquérir différents marchés avec une bonne dose de métal dans le ventre. Dans son cadre en aluminium se loge un nouveau bicylindre en V de 997 cm3, fabriqué par Gaokin.
Une cylindrée presque modeste face aux importants gants de boxe de la concurrence. Sauf que ce bloc est refroidi par eau, le faisant jouer dans une autre catégorie que les Harley Fat Boy, Indian Chief ou BMW R 18. Le C 1002 V veut montrer du modernisme tout en léchant un aspect mi-rétro mi-cruising.
Donc, ce bloc est de la veine des 1000, avec des solutions techniques modernes... et un peu moins. Première surprise : vous pensez avoir affaire visuellement à un V-Twin à 90° comme un Ducat’ mais il s’ouvre en réalité de 80°. La mécanique fait appel à l’injection, au refroidissement liquide, à 4 soupapes par cylindre mais un seul arbre à cames par culasse, un taux de compression moyen (10.3:1) et une puissance acceptable, sans plus. Le custom de Pesaro et de Wenling annonce 87 chevaux et un peu plus de 9 mkg de couple. Se rattrapera t’il sur le caractère ? Le constructeur lui en a donné deux, avec les Modes de conduite Sport et Touring.
Ce n’est pas vraiment une déception. Disons plutôt que son aspect maousse laisse à suggérer bien plus de watts. Long, un peu inquiétant, avec des muscles dessinés façon Dragon Ball Z, le C1002V assure une forte présence. Un petit coté Honda Rebel pour le phare et une poupe rappelant celle de la Rocket III chatouillent légèrement les instincts de copie. Pour le reste, l’ensemble de la moto apparait soigné et veut présenter des gages de qualité : fourche inversée et amortisseur Kayaba, double disque de frein de 320 mm, étriers de frein radiaux à 4 pistons (du J.Juan), partie-cycle en aluminium, compteur TFT couleur de 5 pouces, ABS, régulateur de vitesse, prise USB, gros pneu arrière de 240 mm, assise très basse à 68 cm du sol ; et comme il est de coutume dans la catégorie, une transmission par courroie.
Question poids, la surprise est également présente. 268 kg à sec, ça vous écrase bien le pied. Mais vu la présence de l’engin et le club dans lequel il veut jouer, c’est presque raisonnable.
Le custom Morbidelli C1002V est plus que suggestif, avec une approche motorisée pas forcément charmeuse mais personnelle et non empruntée à quelconque inspirateur. Son tarif en Angleterre nous laisse imaginer un positionnement entre 13.000 et 14.000 euros. Pris en sandwich entre un CMX et un Nightster.
M.B - Photos constructeur