Fiche moto MV-AgustaBrutale 920 2011 Un tentant ''entrée de gamme''
La Brutale est arrivé sur nos routes en 2003, et s’est immédiatement imposée comme une référence en matière de style. Posséder (dans tous les sens du terme) cet engin représentait une différence, un summum du design chez les roadsters. Et même aujourd’hui, la fascination demeure. Sans se défaire de son image ‘’haut de gamme’’, MV-Agusta veut à présent que ses joyaux soient plus accessibles. D’où l’idée de cette 920 Brutale. Ou comment proposer l’éclat d’un beau bijou en enlevant quelques carats sur les diamants…
On ne va pas revenir sur la silhouette. Celle-ci traverse le temps comme s’il glissait sur elle. Les légères retouches opérées pour la genèse des 1090 / 990 ne furent que des copeaux de chocolat rajoutés sur un gâteau déjà irrésistible. La 920 est identique à ses sœurs ; à cela près que le coloris noir mat n’est pas des plus chatoyants, à la limite du taciturne. L’autre couleur dispo, le blanc, devrait être plus joyeux mais n’aura pas l’étincelant des couleurs MV des productions supérieures.
Cela fait penser aux modèles ‘’Dark’’ de chez Ducati. Mais rassurez-vous : si Varese a trouvé le moyen de faire quelques économies pour faire baisser le prix, ce n’est pas au détriment de l’identité de la Brutale. Tout y est : le monobras, les jantes en étoiles, les échappements en flutes biseautées, les étriers de frein radiaux Brembo, la grosse fourche inversée de 50 mm, la ligne sculptée par Tamburini, et le phare… ce phare, symbole et légende à lui tout seul. Cette 920 n’est pas une Brutale au rabais – c’est une Brutale d’entrée de gamme, nuance.
Et elle va couter combien ? Moins de 12 000 euros, qu’à dit MV. QUOI ?!? Y a un moteur en plastique pour ce prix là, non ? Pas du tout. Mais pour tirer le prix, on a grappillé sur quelques éléments sans que ça se voye trop. Des clignos standards qui ne sont plus intégrés aux rétros, un amortisseur doté seulement des réglages de précontrainte et détente, des freins non monoblocs, et des économies d’échelle grâce à la reprise massive d’éléments des 990 / 1090. Même cadre (tant mieux), même habillage, même tableau de bord, même monobras, et un nouveau moteur qui s’inspire beaucoup du 1090.
Comment obtenir un 921 cm3 en partant du gros 4 cylindres 1078 cc ? Simple, on réduit l’alésage. Il passe de 79 à 73 mm. La course demeure identique à 55 mm. Associé à une injection Marelli 5SM, le bouilleur sort la bagatelle de 129 chevaux à 10 500 tr/mn. C’est à peu près ce que crache un CB 1000 R. Sauf qu’au niveau comportement, ce serait comparé un fauve mal réveillé face à un samouraï respectueux. Bien que la 920 Brutale soit équipée d’un contrôle de traction à 8 positions et de 2 cartographies moteur, le 4 cylindres ne devrait pas déroger à sa réputation de caractériel. Tout autre humeur serait d’ailleurs inconcevable – Seriez-vous satisfait de douceur et minauderie avec une plastique pareille ?
Si le moteur sera limité en dose de patience, certains aspects de cette 920 indique clairement l’envie de Varese d’amadouer plus de curieux et de les attirer vers son roadster. Outre son prix ‘’plancher’’, ce trublion dispose d’une nouvelle selle plus basse et de suspensions plus souples, donc plus confortables. Pour les sportifs, pas d’inquiétudes à avoir : MV affirme qu’il suffit de quelques clics aux réglages pour la transformer en arme de piste.
Une MV-Agusta accessible ? On aura tout vu. Cette Brutale 920 est une proposition très tentante face à d’autres streetfighters, quasiment équivalent en puissance et en tarif. Si je vous avais dit l’année dernière que pour la même somme, vous aviez le choix entre un Z 1000 ABS, un 1050 Speed Triple, un 1100 Monster ABS ou une Brutale, vous m’auriez pris pour un humoriste ou l’écervelé du coin. Désormais, ce n’est plus le cas.
M.B - Photos constructeur
Comment savoir si c'est une news d'aujourd'hui ou d'il y a trois ans ? Note : 5/5 Répondre à quintescent