Fiche moto RiejuAventura 500 2024 Un pont entre frontières
1 000 km d'autonomie ! Exceptionnel ! Aucune moto ne propose un tel rayon d'action. Même la R 1250 GS Adventure peut difficilement atteindre... la moitié de ce kilométrage. C'est le tour de force réalisé par la nouvelle Rieju Aventura 500. Le nouveau trail du constructeur espagnol montre immédiatement ses ambitions de voyageur.
Il n’en a pourtant pas le gabarit. Bien que joliment dessiné, avec des airs assez flagrants de mini Africa Twin, l’Aventura joue dans une catégorie de moyenne cylindrée. De nos jours, les baroudeurs n’envisagent pas de longs périples avec un moteur de 500 cm3 ; l’Aventure-Touring ne commence qu’à 1000 cm3 pour le marché
La 500 Aventura rejoint le grand club des trails dont la puissance se frotte aux limites du permis A2 soit 35 kW / 47,5 chevaux. De quoi rouler sans arrière-pensée sur l’ensemble des routes, voire du hors-route. Mais tenter le jeu des 1000 bornes avec un twin de cette taille est loin d’apporter le niveau de confort, d’agrément et de vélocité que l’on attend sur ce genre de voyage.
Passons. Car l’esprit motard, espoirs et déboires ne s’arrêtent pas à la taille du moulbif. Surtout, quand on voit l’équipement, on constate que Reiju tient vraiment à ce que son trail découvre nombre de terrains d’hiver et variés (jeu de mots pourri et assumé). D'origine, l’Aventura 500 reçoit des crashbars et un sabot pour protéger le moteur, des renforts tubulaires au niveau du thorax, des protège-mains avec renfort en métal, des jantes à rayons de 21 et et 18 pouces avec des pneus off-road (AV : 90/90 - AR : 150/70), une grille de protection pour le radiateur, un débattement conséquent de suspensions sans être du franchissement (190 mm) et une bonne dose de réglages pour la partie-cycle. La fourche inversée et l’amortisseur sont ajustables de partout.
Voici pour le coté TT. Mais on est loin d’avoir fini la liste. Bien que sa motorisation n’ait pas la verve d’une machine allemande, italienne ou autrichienne, son équipement de bord est surprenant pour une 500. Jugez un peu : porte-paquet, béquille centrale, bulle de bonnes dimensions, écran TFT couleur de 7 pouces connecté, prise USB,ABS déconnectable à l’arrière ou complètement, et contrôle de traction.
Ce n’est pas chiche non plus coté freinage. L’avant s’arme de deux disques de 298 mm pincés par des étriers radiaux double pistons. L’arrière se contente d’un disque de 240 mm. Mais il ne faut pas s’attendre à du Brembo ou du Beringer. Les freins comme les pneus sont issus de catalogues asiatiques.
Autre point stratégique, le poids. De par son positionnement et sa mécanique, l’Aventura sera plus légère qu’une grosse GS ou une Multistrada de long cours. Elle n’est pas pour autant spécialement svelte par rapport à sa catégorie : 190 kg à sec, soit un peu plus qu’une Ténéré 700. Auquel il faut ajouter la benzine dans les réservoirs.
Les ? Oui, les réservoirs. Pour offrir une autonomie de camion, le trail Rieju combine 2 souttes à carburant de 20 litres chacune. L'une classique devant le pilote, l’autre dans le bâti arrière. Ducati propose une solution similaire sur sa DesertX sauf que le réservoir additionnel y est en option.
Dommage que la machine n’ait pas une identité qui se démarque. On a connu Rieju plus imaginatif. Et puis, certains objecteront que cette moto joue trop la copie, avec un tableau de bord et une ligne d’AT 1100 et un moteur (fabriqué par Loncin) fortement inspiré de celui de la CB 500 X.
Tout s’explique par la provenance de l’Aventura. Elle n’a d’espagnol que le nom. Sous les couleurs se présente en réalité une Hengjian HJMoto HJ500-8. Nul besoin de citer le pays d’origine. Cela explique les similitudes techniques et le riche niveau d’équipement pour un prix canon.
Très bien fournie pour un trail mid-size, et pour un trail tout court, l’Aventura 500 montre de sérieux arguments pour enchanter les explorateurs en A2. Il est le seul à offrir la possibilité de rouler dès le matin pour ne s’arrêter qu’à l’arrivée du soir sans ravitailler. Reste à convaincre le marché de la bonne foi d’un Nathan Drake hispano-chinois.
M.B - Photos constructeur