Le prestige du nom
Avec l'arrivée de la T120 et de son gros moteur 1200, la Bonnie va passer le flambeau à une toute nouvelle et ventrue génération de Classics. Pour autant, elle ne disparait pas encore du catalogue. Elle affiche un tarif plus accessible et offfre une puissance plus modeste à ceux qui veulent un engin plus bucolique. Tout comme sa frangine Bonnie, à présent retirée du marché, la T 100 a hérité de petits bonus en 2014 : des échappements pourvoyant un son plus délicat, des ailettes de refroidissement moteur revues, un arceau (ici chromé) pour le passager et un pare-chaine.
Génèse : La T 100... ce nom symbolise toute la gloire de Triumph. Elle a marqué les années 60 dans le cuir et la fureur de l'âge d'or des café-racers. La voici qui renaît pour le plus grand bonheur des fans des sixties, et pour tous ceux qui en ont marre de perdre des points de permis. A la base, c'est une Bonneville que l'usine d'Hinckleya retouché. Réservoir bicolore, caches moteur chromés, ajout d'un compte-tours. Et comme la Bonneville standard a pas mal changé en 2009 (roues à batons, empattement réduit, nouveaux échappements), la T 100 s'approprie encore plus le charme vintage de son ancêtre. Depuis 2007, elle partage avec les autres Bonnevilles le twin de 865 cm3 et ne se distingue plus par sa différence de cylindrée. C'est donc par son équipement supérieur que le charme opère. L'année 2008 voit apparaitre l'injection, mais astucieusement planquée derrière de faux carburateurs pour garder l'aspect nostalgique.
...Surtout qu'elle se laisse tout de suite apprivoiser. On ne subit pas la position de conduite, on ne monte pas sur la Bonneville, on s'y installe. La petite touche britannique, la simplicité et la douceur de conduite, les éléments de qualité et la sérénité d'une mécanique moderne plaisent au pilote et justifient bien le sourire qu'arbore le logo Triumph. Si la moto hoquette un peu à allure réduite, ce n'est pas de la faute du moteur - qui ne vibre pas et fait preuve d'une belle souplesse - mais plutôt de la transmission. Les quelques cm3 supplémentaires n'ont pas été destinés à transformer la T 100 en boulet de canon. Certes, ça reprend mieux, surtout en cinquième, mais c'est surtout le plaisir de conduite qui y gagne.

Aussi facile qu'agréable à utiliser, on se délecte de cette belle anglaise qu'on utiliserait volontiers du soir au matin. Par contre, pas de rangement sous la selle et pas de béquille centrale, ça reste un peu en travers de la gorge. OK, mais t'en connais beaucoup des motos qui possèdent autant de charme et de nostalgie dont tu te puisses te servir quotidiennement ?
M.B
(texte de l'essai inspiré par l'article de L. Boloré - Moto-journal n° 1 641
photos constructeur)
Quels amortisseurs pour l'arrière ?