Fiche moto Triumphnouvelle 765 Street Triple RS 2023 Une garce toujours plus puissante
Triumph ne compte pas s’arrêter en si bon chemin… La Street Triple RS développait déjà dans le millésime en cours quelques 123 ch à 11 750 tr/mn! Elle porte désormais sa puissance maximum à 130 ch à 12 000 tr/mn dans sa version RS et dans sa très sulfureuse version Moto2 Edition.
Fournisseur exclusif des moteurs du plateau Moto2 en Grand Prix depuis 2018, Triumph surfe sur la vague de la compétition et de la performance. Avec 130 ch, les dernières moutures dévoilées par la firme d’Hinckley se rapprochent de plus en plus des 140 ch dont disposent les motos de courses grâce au trois-cylindres anglais.
Une puissance qui a permis au Moto2 de franchir pour la première fois en 2021 la barre des 300 km/h, avec une pointe à 301,8 km/h réalisé sur le circuit de Philip Island, en Australie.
Ainsi donc, la Street Triple RS hausse encore le ton en s’offrant 7 ch de plus en crête. Le trois-pattes profite de tout le raffinement et de toute l’expertise acquise par le constructeur en Grand Prix pour s’imposer comme le moteur ultime des roadsters de moyenne cylindrée. Le taux de compression passe de 12,65:1 à 13,25:1, soit une augmentation de 4,7%. Un considérable travail interne a également été effectué puisque les pistons, bielles et goujons ont été revus et associés à de nouvelles chambres de combustion. Les soupapes et les arbres à cames sont eux aussi nouveaux, et offre une levée de soupape augmentée afin d’optimiser toutes les phases du cycle de combustion.
La réactivité et la capacité d’accélération de la Triple RS sont d’autre part exacerbées par un travail effectué sur des rapports de boîte raccourcis et l’optimisation de la transmission finale qui en découle. Grâce à la sélection rapide des vitesses permise par le shifter Triumph Shift Assist up-and-down, l’efficacité est au rendez-vous et aucune perte de temps n’est à déplorer au passage des rapports.
Le nouvel ABS ainsi que l’antipatinage et le système anti-wheeling sont en constante évolution afin d’optimiser leur intervention. Pour accroître la maîtrise du pilote, l’ergonomie a elle aussi été améliorée avec un guidon plus large de 12 mm et une géométrie revue, avec une partie arrière relevée pour augmenter la vivacité en virage. Le freinage est confié au nec plus ultra, les Brembo Stylema à 4 pistons à l’avant et un étrier coulissant Brembo à simple piston à l'arrière. Enfin, les suspensions sont entièrement réglables, la RS étant équipée d’une fourche avant inversée Showa de 41 mm à l’avant et d’un mono-amortisseur Ölhins à l’arrière. Celui-ci est associé à un bras oscillant de type “gullwing” (aile de mouette) qui optimise la rigidité en torsion et la flexibilité latérale. La stabilité s’en trouve ainsi augmentée à très haute vitesse.
Le bagage électronique est à la hauteur des performances de cette savoureuse boule de nerf, puisqu’elle dispose d’un ABS et d’un contrôle de traction paramétrable, ainsi que de cinq modes de conduite (Route, Pluie, Sport, perso et Piste). Le tout étant commandé depuis les commodos et le tableau de bord TFT 5 pouces. Cerise sur le gâteau: un chronomètre est inclus sur la version RS (et sur l'édition Moto2).
Par rapport au modèle R, les différences techniques sont plus que notables. Moins cher, la R est aussi moins puissante de 10 chevaux, dispose d’un amortisseur moins évolué et du compteur de la 660 Trident, et embarque un kilo de plus.
Triumph n’a pas voulu surprendre les fans de la Street ni les curieux. Aussi ne change t’elle que très entre deux générations. Même regard, même silhouette, même tension visuelle ; seul un oeil affuté remarquera les écopes de radiateur et le sabot retouchés, le pot modifié, ainsi que le nouveau réservoir ramené à 15 litres de contenance. Le style accompagne la fonction : un peu plus aiguisé.
Une petite garce de plus en plus sexy et diabolique: irrésistible!
par Michaël Levivier - Photos constructeur