Fiche moto Triumph765 Street Triple RS 2022 Délicieuse garce
Le roadster de moyenne cylindrée a quasiment atteint son apogée avec la Street Triple RS. Avec un comportement de haut rang, un moteur pêchu, un gabarit contenu et une tronche de hard-rockeuse, la Triumph ne craint pas grand-monde dans son segment. Pourtant, avant même de sentir la menace, elle se rafraichit le cœur et le corps pour que ce soit elle, la menace. Enfilez le blouson, scratchez les sliders, affolez le pouls du 3 cylindres - ça va pulser.
Que ce soit dans le petit matin brumeux ou entre les allées d'un paddock, le bruissement du 765 cm3 annonce de bons moments. En ayant succédé au 675, il a offert plus de rondeur, plus de watts, plus d'efficacité, et perdu un peu de son coté hystérique. Triumph sait tout le parti qu'il peut en tirer. Alors, pas question de le laisser sur ses acquis. C'est aussi l'occasion de cultiver l'image du Moto2, dont Triumph est fournisseur officiel. Ca bosse en compèt, ça se motive pour la série. Avec quelques modifs, le bouilleur franchit les ordonnances d'Euro5 tout en préservant son énergie. Mieux : il l'améliore. Le capital puissance est préservé à 123 chevaux au même régime de 11 750 tr/mn, pendant que le couple fait un progrès de 2 Nm pour parvenir à un pic de 79 Nm / 8,1 mkg. L'un comme l'autre profite d'une hausse de 9% de leurs valeurs dans les mi-régimes.
On les trouve comment ces vitamines ? Avec un profil des cames d'échappement optimisé, un usinage plus précis pour le vilo, l'embrayage et l'arbre d'équilibrage, un nouveau conduit d'admission, des collecteurs modifiés, et un circuit d'expulsion des gaz revu. Tiens, d'ailleurs, matez la finition en carbone du silencieux. Ca ne change rien aux perfs ou au son, mais témoigne du souci de qualité que veut entretenir le constructeur.
Le potentiel supérieur se manifestera dès les premiers mètres. Car la Street en profite pour revoir sa boite de vitesses. Les deux premiers rapports sont plus courts, gage de meilleurs accèls. On retrouve un embrayage anti-dribble ainsi qu'un shifter. Ce dernier évolue et agit aussi à la descente des rapports à présent.
Restons dans le coin moteur avec une inertie réduite de 7%, histoire de doper la réactivité de cette mécanique autant attachante qu'efficace. Plus ça grogne là-dessous, plus ça veut envoyer de la sauce. Surtout que ce roadster se présente comme le plus léger de sa catégorie. 166 kilos seulement ; à peine plus qu'une 650 Dirt Track - à peine moins qu'une Z 400.
Ce moteur, c'est sa passion. Son engouement, son envie, son opiniâtreté qui transparait jusque dans ses yeux. Tout comme pour la Speed, la Street Triple exprime beaucoup de son charisme avec son double optique aux formes si particulières. C'est devenu une signature : à chaque génération, il évolue. La rondeur des premières histoires a depuis longtemps cédé la place à des esquisses invectivées. Jusqu'à ce regard d'insecte meurtrier, aux sourcils illuminés DRL. Des phares plus efficaces, plus expressifs, faisant l'essentiel du charme devant les formes relookées de la Street. On ne peut cependant oublier de détailler les nouveaux éléments d'habillage minimalistes et aiguisés, la poupe revisitée, le capot de selle plus musclé, le sabot retouché, les nouveaux rétros, le pontet supérieur redessiné, et de petits détails pour souligner la finition : cadre peint en titane argenté, supports de repose pieds trempés dans le noir, silencieux en angles aigües et un saute-vent plus affirmé.
Si cela ne se voit pas, cela se ressentira : la selle a gagné 15 mm de hauteur. Elle en sera un chouïa moins accessible mais les jambes seront un peu moins pliées pendant la conduite.
Pour honorer ce blason RS, la machine doit avancer un châssis au top. Ayant atteint un superbe équilibre et une efficacité redoutable, l'ossature de la Street est conservée depuis la version précédente. Faudra le pousser dans les prérogatives d'une sportive pour mettre en défaut son cadre, dérivé de la Daytona, allié à une fourche inversée Showa à gros pistons de 41 mm. L'amortisseur Öhlins STX40 garantira un travail de premier plan. Chaque élément de suspension est totalement réglable.
Les gommards sont prévus pour répondre à la sportivité ambiante. Rien de moins que des Pirelli Diablo Supercorsa SP V3. Enfin, question freins, Triumph ne se fout pas du monde avec du joli matos de chez Brembo. Un maitre-cylindre MCS avec réglage du ratio à 19 ou 21 et réglage de la garde déporté ; poussant du liquide jusqu'aux étriers M50 à 4 pistons et fixation radiale. Quand ses pinces mordront les disques de 310 mm, ça va calmer sec les avant-bras. Pour trouver mieux, faut aller taper chez les hypersports, surtout italiennes.
Il vous plait ce cocktail moteur/châssis ?!?! La marque de Hinckley vous le fera déguster avec un beau digestif d'assistances électroniques. Déjà nombreuses à bord, elles bénéficient du nouvel opus pour se mettre à jour. On a vu que le shifter devenait actif dans les deux sens. Poursuivons avec les cinq Modes de conduite, optimisés pour exploiter au mieux les améliorations moteur. De Rain à Road, en passant par les configs Sport, Rider (paramétrable) ou le Track spécifique à la version RS, chacun gagne en efficacité pour piloter les papillons des gaz, le contrôle de traction et l'ABS - ces deux derniers sont désactivables.
Dans la foulée des 1200 Scrambler et Rocket 3 "nouvelle génération", le bouillonnant roadster récupère la possibilité (en option) de piloter un smartphone ou une GoPro via Bluetooth. Ben vi, ça suffit plus de piloter... faut le montrer à tout le monde ;-). Le tableau de bord TFT s'enrichit donc de cette pré-installation, ainsi que de graphismes améliorés. L'affichage sur la RS se conçoit selon quatre styles différents et dans quatre coloris. De plus, il est inclinable pour une meilleure lisibilité. Un mauvais angle par rapport au regard, ou des reflets du soleil, ce n'est parfois pas top pour juger de la vitesse. De la quoi ?
D'ailleurs, quitte à se soucier avec relativité de certains paramètres, ne vous tracassez pas avec les clignos : ils s'arrêtent tous seuls une fois leur mission remplie.
Le département marketing suit de près celui de la conception. De ce fait, la Street Triple RS est accompagnée d'une belle palette d'environ 60 accessoires pour customiser la bécane - on y trouve un échappement sport, de multiples protections, des capuchons de valve gravés au laser, et une foule de babioles.
Confortée dans ses objectifs, prête à garder son tempérament d'anglaise peroxydée, la nouvelle 765 Street Triple RS attaque la troisième décennie avec les yeux injectés de piste. Un peu de mieux aux endroits stratégiques, un peu plus de nervosité dans sa personnalité, la bougresse vous invite plus que jamais à renifler du slider qui fond sous l'attaque.
M.B - Photos constructeur
J’ai enchaîné sur la RS, châssis et comportement génial. Piste ou montagne ou route sinueuse : terrain de jeu favori. Je suis comblé… Note : 5/5 Répondre à Fred
Facile à piloter, légère
Je me suis senti toute suite en confiance dessus.
Essayez là elle est juste magnifique Note : 5/5 Répondre à Jc
Un seul mot : magique ! Note : 5/5 Répondre à Christian