Des ailes et des watts
Un coup d’œil sur 2009. La première RSV4 dévoile son pedigree: 180 chevaux pour 179 kilos à sec.
La descendance a su s‘améliorer, jusqu’à proposer du SBK en vente libre: 230 chevaux pour 166 kilos. La RSV4 X Trenta marque son territoire, avec d’autres ambitions que son aïeule.
Depuis des décennies, les constructeurs proposent leurs sportives dans des versions spéciales pour valider leur présence dans les championnats de gros calibre. Mais depuis 10 ans, une nouvelle donne s’est installée sur le marché. Des éditions extrêmement limitées, tapées au maxi pour donner le meilleur d’elle-même et vendues exclusivement pour la piste, sans aucune exigence pour de la compétition. Le chrono et rien d’autre !
Aprilia a été parmi les premiers a dégainé. D’abord avec ses Factory Works, puis en 2019 avec sa RSV4 X. On peut même creuser un peu jusqu’à la RSV4 Biaggi Replica; mais celle-ci respectait les règles de cylindrée pour les courses.
L’heure est venue pour une nouvelle bête de circuit. Le staff de Noale aurait pu l’appeler RSV4 X II mais c'est le suffixe de Trenta qui a été retenu. L’occaz de glisser un petit hommage en plus de solutions techniques poussées.
Trenta pour trente. Cette moto célèbre le 30ème anniversaire du premier titre de champion du monde d’Aprilia – en 125 avec Alessandro Gramigni. La RSV4 X reprend à son compte les coloris de la machine de l’époque. La RS-GP a fait de même lors du MotoGP de Misano fin août 2022. On ne va pas s’attarder sur le nombre de victoires ou l’évènementiel de '92. On va plutôt chercher à découvrir ce que vaut cette bombe de circuit.
C’est un mix entre la récente RSV4 Factory et l’ancienne RSV4 X. Son moteur cube quelques cm3 de plus que le modèle précédent, profitant ainsi d’un regain de watts. 5 chevaux de plus, et 13 de gagnés depuis le modèle de série. Pour les sortir du 4 cylindres en V, l’atelier Factory Works a augmenté le taux de compression, greffé un pot SC Project en titane et carbone, placé un filtre à air Sprint Filter et recalibrée l’ECU Magneti-Marelli. En option, il est encore possible de gagner du souffle avec un échappement entièrement en titane, dérivé de celui utilisé en GP.
Vu les calories supplémentaires à évacuer, des radiateurs plus performants sont fournis par Taleo Tecnoracing. Un pignon en titane exclusif est installé en sortie de boite.
Le carénage a évolué selon deux directives. Il est basé logiquement sur la plastique de la RSV4 1100, avec une peau toute en carbone, optimisé par l’influence du GP. Les moustaches prennent bien plus de place, afin de davantage plaquer l’avant à haute vitesse. Aussi, cette RSV4-X est la première moto "de série" à adopter un aileron de bras oscillant. Une innovation que l’on doit à Ducati, officiellement pour mieux refroidir le pneu arrière. M’ouais….
A Noale, on parle plutôt d’aérodynamique. Le «under wing » offrirait 25% de charge aéro en plus et une sensible réduction de la trainée.
Chez Ducat', les innovations sont régulières. Pourtant, c’est le rival au lion qui a la primeur de l’utiliser sur une autre pétoire que les prototypes de Grand Prix.
Autre particularité, une retouche de la queue pour créer deux autres winglets.
Sportive extrême, la RSV4 Xtrenta croit déjà fermement à son succès. Sa disponibilité est annoncée 10 fois supérieure à celle de la première RSV4-X. Il y en aura donc 100 à vendre, pour la modique somme de 50000 euros…. sans la TVA. Une fois passé la frontière, cette dessoudeuse de chrono vous réclamera donc 10 barres de plus.
Inutile d’aller chez le dealer Aprilia du coin pour en commander une. Faut d’abord la réserver (à partir du 6 septembre) sur le site Factory Works. Après, une fois la meule prête, direction Noale pour la récupérer chez Aprilia Racing. Le proprio recevra là-bas un tapis de sol, une housse, et surtout la possibilité de visiter le département course.
M.B - Photos constructeur