Fiche moto BenelliTRK 702 2024 De nombreux atouts dans sa manche
Benelli, c’est l’histoire d’une marque célèbre mais qui n’a jamais réussi à renaître … pour le moment mais cela pourrait bien changer. Un nom que tout le monde connaît pour quelques modèles célèbres comme la Leoncino, ou la Sei et son six cylindres. L’ère moderne de la marque n’a pas été tendre : les pompes à feu baptisées TNT étaient de superbes machines mais qui ont connu des problèmes de fiabilité. Le groupe chinois Qingjiang qui est aux manettes depuis le début des années 2000 a pris, depuis peu, le parti de repartir d’une feuille blanche et établir une nouvelle référence industrielle technique et stratégique.
Adieu donc les gros trois cylindres pour se recentrer sur le marché de moyenne cylindrée. Le premier essai en Inde a prouvé le bien-fondé de cette nouvelle stratégie, la marque y écoule de beaux volumes. Pour conquérir l’Europe, et y redorer son blason, Benelli apporte de nouvelles motos dont cette TRK 702. Sans surprise, le marché du trail florissant sur le vieux continent est visé afin de tenter d’y trouver des débouchées et ventes rapides. Nous allons voir si cette TRK 702 a des atouts pour y arriver …
Gros, c’est gros !
Cette TRK 702, c’est un peu l’histoire de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf, comme dans la fable de Jean de la Fontaine. Côté design, chez Benelli, on y va généreusement et cela nous donne une 700 qui a le volume d’une 1200. C’est d’ailleurs à peu près la même recette que ce Benelli nous avait déjà proposé avec la TRK 502.
Le carénage tête de fourche est imposant mais bien dessiné, il faut le saluer. Elle est d’ailleurs assez amusante cette moto, car quand on le regarde de pleine face, on a un peu le sentiment d’y voir Donald Duck de Walt Disney. L’optique à leds est expressif, les formes voluptueuses et dynamiques, à l’arrêt sur la béquille (uniquement latérale), cette Benelli fait bonne impression.
Dans le détail toutefois, on remarquera que le pare-brise n’est pas réglable et que l’écran TFT de 5 pouces, bien qu’il bénéficie d’une connexion bluetooth, apparaît un peu simple dans son affichage et ses fonctions par rapport à certaines concurrentes qu’on trouve chez CF Moto ou Voge. Le tableau de bord se contente d’afficher la vitesse, le régime, la jauge à essence ou température moteur, l’heure et les traditionnels trips A et B. Heureusement, on bénéficie toutefois d’une prise USB.
L’accastillage est complété avec des pare-mains, un porte paquet et des poignées passager de série. Bien vu pour le voyage. Le voyage qui pourra s’envisager avec un généreux réservoir de 20 litres ou encore le guidon très relevé qui offrira sans doute une position très confortable.
Ce style généreux cache un cadre en treillis acier. Le cadre est associé à une généreuse fourche avant de 50 mm de diamètre dénuée de réglage avec 140 mm de débattement. L’amortisseur arrière propose 154 mm de débattement et dispose de possibilités de réglages sur la précharge et détente. Il relie le cadre au bras oscillant en aluminium.
Ce châssis propose une hauteur de selle très raisonnable dans la catégorie trail routier avec seulement une assise perchée à seulement 790 mm du plancher des vaches. Benelli a également travaillé sur l’étroitesse de la moto avec un réservoir assez fin à l’entre-jambe de quoi être vraiment à l’aise pour poser les pieds au feu rouge.
Sur cette version routière, la TRK 702 s’équipe de roues de 17 pouces qui reçoivent des Pirelli Angel GT. La monte pneumatique est en 120 devant et 160 à l’arrière. Notons qu’une version X est également disponible avec des roues plus aptes au tout-terrain puisque à rayons et une roue avant dans ce cas de 19 pouces. Au cœur de ces roues, on trouve un freinage, qui sur le papier, paraît musclé : disques de 320 mm devant avec étriers de frein radiaux à 4 pistons et disque de 260 mm à l’arrière, étrier simple piston.
Le tout est géré par un ABS non déconnectable.
Et il fallait bien un tel équipement pour cette TRK 702 puisqu’on ne peut pas vraiment dire que c’est une taille fine avec un poids de 238 kg en ordre de marche. C’est le poids d’un trail de 1200 cm3.
Moteur : de quoi aller partout
Benelli a équipé sa TRK 702 d’une base moteur traditionnelle avec un bicylindre de 698 cm3 calé à 180° qui délivre 70 ch (51,5 kW) à 8 000 tr/min et un couple de 70 Nm à 6 000 tr/min. Cette configuration est proche de ce que fait Kawasaki (notamment sur la 650 Versys). On devrait donc retrouver des sensations assez proches avec un moteur moins disponible qu’un CP2 de Yamaha calé à 270°. Le bloc de la Benelli demandera à être un peu cravaché dans les tours pour distiller sa puissance de manière assez linéaire.
La poignée d’accélérateur est reliée au moteur par un traditionnel câble, donc l’électronique est absente du pilotage de la moto, on ne dispose pas de différentes cartographies moteur.
Le bridage A2 de ce moteur est offert si demandé au moment de la commande ; pour une deuxième main, par exemple, le bridage sera facturé 250 euros chez les concessionnaires de la marque. L’entretien du moteur est à faire tous les 6 000 km, des intervalles qui reviennent donc assez souvent chez les gros rouleurs. La garantie de la moto (pièces et main d’œuvre) est de 3 ans.
Belle, bien faite, pas chère
Cette Benelli TRK 702 a donc de nombreux atouts pour séduire celui qui cherche un trail moderne, bien dessiné et bien fait et qui ne veut pas se ruiner. Son atout ultime sera sans doute son prix pour effectuer une belle carrière chez nous.
En insistant sur l’essentiel, Benelli a pu contenir le prix de sa moto à 7 699 euros ! Il faudra s’orienter vers des marques encore plus exotiques comme QJ Motor et la SRT 700 X pour trouver un prix comparable pour un trail de cette cylindrée. Une V-Strom 650 de Suzuki débute à 8 999 euros.
Vincent Beaucousin - Photos constructeur