Fiche moto Brough SuperiorLawrence 2021 Les destins à travers le temps
"Votre nom sera un jour commun à tout le monde! " Ainsi s’exclama le général Allenby devant son subordonné, Thomas Edward Lawrence. L’avenir lui donnera raison. Mais ce qu’il ne voyait pas encore, c’est qu’au-delà de sa légendaire épopée militaire, cet amoureux du désert deviendra le plus formidable ambassadeur de la marque Brough Superior. Jusqu’à aujourd’hui, où la légende atteint son apogée avec une moto entièrement dédiée à son nom: la Lawrence.
Brough lui devait bien ça. Avec le temps, les deux noms sont devenus intimement liés. Impossible de parler de l’un sans citer l’autre. Mais contrairement à la " Bert leVack " qui est une série limitée de la S.S. 100, la Lawrence est une moto à part entière. Avec son châssis, sa silhouette, son identité et ses envies.
A nouveau, c’est une superbe machine que nous dévoile l’atelier de Thierry Henriette. Une moto sculptée à même le métal, dessinée par le cœur tant que par les tripes. La beauté n’est qu’une étape, la fonction s’éclipse telle une anecdote.... La Lawrence est au-dessus de ces préceptes.
Rien que son réservoir en carbone est un moment de grâce à lui tout seul. Large comme celui d’un gros cruiser américain, il est surligné d’arêtes étonnamment expressives. Une très belle réalisation venant s’arc-bouter devant un large guidon aux branches ajourées. De quoi avoir les bras assez élargis pour étreindre la route. Pris entre les poignets d’aluminium, le gros compteur semble avoir la force et l’aplomb d’un capitaine de vaisseau.
La Lawrence est propulsée par le twin à 88° commun à toute la gamme. Développant un peu plus de 100 chevaux, il a été conçu pour le plaisir des yeux, des sens, avec cette touche de raffinement analogue aux productions anglaises (mais il est français). Le niveau de finition, les pièces polies, l’exubérance policée de la mécanique ne font qu’attiser la convoitise.
Au cœur de la moto, on ne voit que ce moteur. La marque Brough prend soin de rendre son cadre à la fois très discret et particulièrement noble; il est entièrement fabriqué en titane. La fourche type Fior de la Lawrence lui est spécifique, délaissant le coté ajouré et éthéré de la suspension des autres modèles. Elle est usinée d’une seule pièce dans un bloc d’alu, incluant dans son usinage les supports d’étriers de frein. Les pinces Beringer auront la charge de mordre des disques de 320 mm.
La monte pneumatique avant n’a rien d’extravagant, avec du 120/70 sur une roue de 19 pouces. Ce que l’on trouve sur des trails ou des scramblers. A contrario, le pneu arrière est franchement imposant pour une moto de ce calibre. Un gros 200/55, soit la largeur installée sur les hypersports. Mélange de genre pour ce roadster quelque peu atypique... Le choix des pneus lève les doutes. Ce sont des Michelin Commander, conçus pour les cruisers.
La fourche mais aussi le bras oscillant, les jantes forgées, les platines repose-pieds, les biellettes, et d’autres pièces sont usinés CNC dans l’aluminium. Les garde-boues, eux, sont en carbone. Se présentant comme l’une des motos les plus luxueuses du monde, la Brough Superior Lawrence est blindée de matériaux nobles. Les seuls bouts de plastique que vous trouverez sur elle, ce sont les connecteurs et la gaine des fils électriques.
C’est une moto de prestige. Pour bien l’affirmer, et comme il est d’usage, elle sera produite en série limitée, de 188 unités. Un nombre faisant référence à l’année de naissance de T.E. Lawrence, en 1888.
Le problème, c’est le prix. La moindre griffure fera le même effet qu’un sévère coup de pied là où il faut pas. Problème très relatif cependant. Les Brough Superior sont, et ont toujours été, destinées à une clientèle huppée. Laquelle n’a pas peur de claquer l’équivalent d’une Panigale V4 SP et d’une K 1600 GTL dans une moto d’un tel pedigree.
M.B - Photos Constructeur
Par contre la photo avec la passagère en talons aiguille, ça fait pas très sérieux ! Note : 3/5 Répondre à almau56