Fiche moto Ducati1198 2010 Une envie de performances
Même serré au plus prés du cadre, on se doutait bien que le twin Testastretta Evoluzione trouvait son costume “large”. Et puis, à force de voir la 1098 R faire la belle en Superbike avec Troy Bayliss, la 1098 “de base” commençait à voir rouge, bien plus que sa robe écarlate ne masquait son bouillonnement.
“Puisque c’est comme ça....” s’est-elle dit avant de fouiller dans les affaires de la frangine des paddocks. Un tour de marteau, 2 tournevis, 3 écarteurs. La 1098 n’a pas demandé son reste, piqué des cm3 et nous revient en 1198, tant dans l’appellation que dans sa nouvelle cylindrée.
Désormais, la frontière entre la machine de route et la Superbike pur jus s’est franchement réduit. Avec son nouveau cubage, la 1198 crache à présent 170 canassons à 9 750 tr/mn. Une frontière entre 2 étapes : 10 ch de plus que la 1098 qu’elle remplace et 10 de moins que la R avec son statut d’élite.
Dans ce genre d’embonpoint, le couple ne se gène pas pour déborder lui aussi. Avec 0,9 mkg de plus, son plafond est désormais de 13,4 mkg, toujours à 8 000 trs.
Il faut dire que les gaz ont de la place pour s’exprimer : augmentation de 2 mm de l’alésage (106 mm) et de 3,2 mm pour la course (67,9 mm). Les cotes du twin italien demeurent très supercarrées. Cet énorme alésage permet de caser des soupapes plus grosses de 4%, dimensionnées de 43,5 mm à l’admission et 35,5 mm à l’échappement. Le profil des arbres à cames est 10% plus méchant qu’auparavant. Grosse cylindrée est égale à un besoin d’air plus important. La 1198 a pris soin de piquer également des conduits d’admission de 63,9 mm, ceux de la R. Grâce à l’utilisation d’une nouvelle technologie pour la fabrication des carters et l’emploi massif de magnésium, le moteur pèse 3 kg de moins. Et il y a aussi 500 grammes de perdus par l’emploi de nouveaux blocs optiques.
Coté châssis, l’évolution est moins flagrante. Ducati a réservé du raffinement technologique à la version S. Ne boudons pas notre plaisir : en plus des 10 ch supplémentaires, la sportive Bolognaise a perdu en tout 2 kg. Le cadre, rigide à souhait et d’une haute technicité, n’appelle que peu de reproches. Sauf si vous faites de la route sans avoir le bagage technique nécessaire pour apprécier son tempérament...;-) Le cadre treillis aux tubes de 34 mm de diamètre et épais de 1,5 mm ne changent pas, sauf de couleur s’il officie sur la 848, la standard, la S ou la R.
Ce sont des suspensions Showa que nous trouvons sur la 1198, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, avec un réglage de la hauteur pour l’amortisseur. Les suspats sont, comme il se doit, réglables dans tous les sens. La fourche demeure un bel objet, inversée et équipée d’étriers de frein monoblocs gniakant des disques de 330 mm. Avoir mieux, c’est chercher du Öhlins, et c’est sur la 1198 S.
La robe demeure, sublime, majestueuse, inquiétante, envoutante. Le moteur pris dans la tourmente des performances n’aura attendu que 2 ans avant de s’octroyer le meilleur de la production Ducati. Il ne manque à la 1198 que 10 chevaux, du Öhlins et le contrôle de traction pour être l’égale du plus beau joyau Ducati. Mais comme tout apprenti, faites vos preuves sur celle-ci, puis envisagez la version S avant de fantasmez sur la R. Le rêve comme la folie commence ici.
M.B - Photos constructeur
Un Twin de 1200 cm3, 170 cv, encore plus légère (bon ok, à l'arrivée c'est 17.000 €)
Exclusif, impressionnant, jouissif ... et inexploitable pour 99% des propriétaires sur route ouverte (en plus faut être capable de faire abstraction de la valeur de la belle pendant les arsouilles).
Et en même temps, plus je la regarde, plus j'ai envie de me dégoter une belle 916 pour tenir compagnie à ma Triumph T595.
Ducati, ça reste magique. Note : 5/5 Répondre à william74