Fiche moto DucatiMultistrada V2 937 2023 Joie des abordages
A l’origine, la Multistrada fut conçue pour offrir une toute autre expérience au sein de l’offre Ducati. Un OVNI dans la gamme; mais aujourd’hui, on voit mal comment le constructeur pourrait s’en passer.
L’entrée dans cette famille se fait avec la Multistrada V2. Une appellation pour mieux marquer la différence technique entre le moyen et le gros trail. Comme il est le cas pour les Superbike Panigale.
Cette V2, elle n’est pas vraiment nouvelle. On pourrait presque dire que c’est justela 950 un poil rafraichie. Question design, c’est flagrant. Hormis l’habillage qui se prolonge désormais sous la selle, on ne peut guère différencier la version d’hier de celle d’aujourd’hui. Cette MTS ne cherche même pas à reprendre des expressions de la V4. Quelque part tant mieux: elle en tire plus de personnalité.
En fouillant un peu, on trouve bien quelques éléments hérités de la surpuissante Multistrada. Ils ne changent pas la plastique mais auront plus ou moins d’influence sur les prestations de la V2. D’abord les repose-pieds, plus bas de 10 mm. Ensuite les rétros, plus légers de 700 gr que sur la 950. Puis on conclut avec des flasques de frein en alu (- 500 gr) et des jantes dérivées de la V4. Les roues permettent un gain de poids de 1700 grammes. Loin d’être négligeable.
Car c’est l’un des points clés de l’évolution de la «petite» Multistrada: le régime. Elle a pu se débarrasser de 5 kilos. On vient de voir une partie de cette perte, cherchons comment a été perdu le reste.
Rien que l’embrayage se charge de 1,5 kilo. Le moteur participe pour 500 gr, avec une révision des bielles et de la boite de vitesses. Celle-ci a d’ailleurs concentré ses efforts davantage sur son agrément que sur son poids. Ses modifs plus une optimisation du shifter Up&Down (toujours en option) promettent plus de fluidité et de précision.
Ceci ne change en rien les données principales du twin. On en sera gré. Sur la 950, ce bloc de 937 cm3 s’est montré particulièrement plaisant, avec une puissance d’un niveau quasi idéal pour une machine de ce segment. Ses 113 chevaux sont bien présents et l’on a sous la main jusqu’à quasi 10 mkg de couple. On est loin du monstre de 170 chevaux qu’est la V4. Et puis, pour les tatoués Ducati, quelques symboles sont toujours présents. C’est un bicylindre en L à 90°, sa distribution est desmodromique, y a encore des tubes en acier autour…
L’affection se comprend. J’entends souvent des tifosis malheureux de ne plus entendre le bruit de ferraille d’un embrayage à sec.
La V2 marque aussi l’ouverture de la famille Multistrada vers les jeunes permis, car elle désormais dispo en version A2. Le geste est à saluer mais…. Ce n’est peut-être pas sur un trail de ce calibre qu’un motard tout frais va faire ses deux ans d’arme. Vu le prix - 2 fois celui d’un CB 500 X mais l’agrément n’a rien à voir -, ça sélectionne farouchement la clientèle.
P….n, 2 ans. Un purgatoire – tout à l’opposé des km à bord de la MTS V2. Ducati a procédé à quelques retouches pour améliorer le confort. Les repose-pieds sont plus bas (déjà mentionnés), tout comme la selle implantée à 83 cm (- 1 cm). Toute l’assise a été redessinée pour offrir plus de liberté de mouvement ainsi qu’une nouvelle finesse à l’entrejambe pour mieux poser les pieds au sol. Bien qu’un trail, ça reste un peu haut… Au cas où, un petit billet supplémentaire et des options permettront de descendre le point d’altitude à 79 cm.
Flute, la nouvelle Multistrada V2 n’a pas obtenu l’autorisation de s’approprier un écran TFT couleur. Ce dernier reste le privilège de la version S. Mais la dotation électronique reste de bon niveau, c.a.d fidèle à la doctrine Ducati. Elle comprend 4 Modes de conduite entièrement paramétrables (Sport – Touring – Urban – Enduro), le contrôle de traction à 8 niveaux, l’ABS actif en courbe sur 3 modes, l’assistant au démarrage en cote, le Brake Light (clignotement du feu arrière si gros GROS freinage) et des clignos à arrêt automatique.
Ce n’est ça qui distingue une Ducati mais sa partie-cycle à tendance sportive et rigoureuse. Hormis les jantes, elle est intégralement reprise de la 950 . Avec un demi-cadre treillis en tubes d’alu ancré sur des platines en alu, une fourche inversée Kayaba de 48 mm et un amortisseur sachs entièrement réglables, un débattement de 170 mm de part et d’autre, des disques de frein de 320 mm pincés par des étriers radiaux Brembo à 4 pistons et une galette de 265 mm pour le frein arrière. Un bidon de 20 litres permet de belles étapes. Tout ça dans 222 kg toute mouillée.
En passant de 950 à V2, la plus accessible des Multistrada n’opère pas de gros changements; elle se peaufine, donne un peu plus d’agréments et cultive son image. Elle laisse le soin à la V4 de s’occuper d’un public plus avide de performances, de démonstrations et au portefeuille plus musclé.
Comme pour l’ancienne génération, le raffinement se conçoit avec la version S, porteuse de suspensions pilotées, d’une électronique plus abondante, du shifter, de phares adaptatifs en virage, du démarrage sans clé, des commandes rétro-éclairées, etc…
M.B - Médias constructeur
Après 44 ans de permis, 8 motos, accompagnateur de courses internationales (spoter et directeur de courses triathlon) je peux vous affirmer que c’est la meilleure et qu’elle est suffisante dans bien des domaines.
Je remercie Ducati pour le plaisir qu’elle me procure quasi quotidiennement Note : 5/5 Répondre à Gérard