Fiche moto Husqvarna801 Svartpilen 2025 Un détour par Bla Jungfrun

Les effluves suédoises donnent des créatures aux accents énigmatiques. Longtemps après les confidentielles 900 Nuda (sous l’ère BMW ), Husqvarna profita de l’impulsion de son proprio (KTM) pour revoir sa philosophie du roadster et lança les 701 Svartpilen et Vitpilen. Là aussi, succès mitigé dû à un design singulier et une motorisation peu à la mode dans son segment. Un gromono quand tout le monde roule en twin ou en tri, ça matche peu ; même si le bloc en question propose un rendement fou de 75 ch.
Husky revient à la charge avec une 801 Svartpilen, toujours surprenante mais cette fois avec un moteur bien plus dans l’air du temps. Elle profite à fond de la banque d’organes de Mattighofen, à commencer par le bicylindre bien connu des 790 Duke et Adventure. Une mécanique punchy, véloce et marrante ! Mais la Svartpilen ne se retient pas comme ses cousines, plafonnées à 95 chevaux. Non, la 801 a une force quasi identique à celle de l’ancienne 790 Duke (2018 – 2020). Le twin de 799 cm3 et 52 kilos balance 105 ch à 9250 tr/mn et un joli couple de 8,9 mkg à 8 000 trs. Une gestion moteur plus policée lui permet d'offrir un répondant différent de celui de la cousine autrichienne.
En donnant un peu plus que la 790 et un peu moins que la 990, la 801 Svartpilen évite ainsi de leur renifler le derrière et propose une alternative intermédiaire de robustesse en plus de son design étonnant. Comme toutes les « Pilen », la 801 se meut avec un physique très particulier. Son regard rond de Norden, ses formes runiques, la barre de renfort sur le guidon, ses chaussures Pirelli MT60 RS, le sabot moteur en alu, les coloris ternes…. On est très loin de la cousine Duke et de son incisivité. Tant mieux, la consanguinité sera plus dure à établir.
Cette Svartpilen combine les genres dans un sens iconoclaste. C’est un roadster, avec la majorité des attributs, des suspensions, des roues et un cadre taillé pour la route… mais équipé de pneus à pavés (au très bon grip d'ailleurs), style off-road gentil, dans des dimensions de 120 et 180. Un mix entre une Duke et un 1100 Scrambler de Ducati ?!?
Cette partie-cycle, elle débarque comme le moteur des ateliers autrichiens. La colonne vertébrale est une structure minimaliste tubulaire en acier chrome-molybdène se servant de la mécanique comme élément rigidificateur. Autour s’accrochent des éléments WP de type APEX, telle la fourche inversée de 43 mm avec 140 mm de débattement et un monoamortisseur avec 150 mm de course. Le duo peut s’ajuster en compression et détente à l’avant puis en précharge et détente à l’arrière. Husqvarna utilise la même solution de freinage que KTM, avec des étriers J.Juan radiaux à 4 pistons pinçant des disques de 300 mm. C’est un disque de 240 mm à l’autre extrémité. Et par-dessus eux, un ABS cornering veille, avec la fonction Supermoto pour désactiver l’arrière et donner la bougeotte au postérieur de la Svartpilen sur terrains propices. Un amortisseur de direction sera là au contraire pour éviter au train avant trop de désinvolture. Présentée initialement avec un empattement très court de 1 388 mm, la grosse Svart' présente finalement 1475 mm d'espace entre les roues. Une valeur plus sage.
La « Fleche noire » pèse à peine plus lourd que la Duke de son segment. Très logique vu le patrimoine génétique. 181 kg, un poids dans les meilleurs standards de la catégorie. Son tarif est largement au-dessus de la 790 Duke mais son équipement plus riche. Sa genèse ne fait pas d’elle un roadster tranchant et agressif mais un pseudo-scrambler au charme ésotérique.
M.B - Photos constructeur

