Fiche moto DucatiSCRAMBLER 800 Icon 2021 A juste titre
Depuis la naissance du 800 Scrambler, Ducati a essayé tout un tas de déclinaisons différentes (Classic, Café Racer, Urban Enduro, Flat Track Pro, Mach 2.0, etc...). Mais hors de question de prendre le moindre risque avec l'Icon. La première de la lignée moderne a gagné son statut d'intouchable.
Avec des moments insoupçonnable : le Scrambler a évolué en 2020 ; histoire d'être tranquille pour Euro5. Tout se passe dans le moteur, qui ne change ni de forme, ni de puissance, ni de charme...
Cette année, ses seuls efforts seront de proposer le bridage A2 pour les jeunes permis et un coloris rouge en plus de incontournable jaune. La moto est aussi dispo dans un genre un peu plus accessible, un peu plus taciturne aussi, avec la déclinaison Dark. La famille a de quoi poursuivre son succès, avec l'Icon comme point d'appui.
Le Scrambler est solidement implanté dans l'escarcelle Ducati, riche de multiples déclinaisons ; et dispo en deux cylindrées. Le temps de l'évolution n'épargne pas cette catégorie « néo-classic ». Aussi le 800 Icon a pris le parti de procéder à quelque évolution après quatre ans de joyeuseté et de fraicheur motocycliste. Point d'audace, gaffe à l'allure, pour la paix des Ducatistes, la marque préserve la sinécure.
On dirait que le Scrambler a atteint le stade de son surnom, icône. Ducat' n'a pas osé retoucher le design, et semble presque avoir eu peur de changer quoi que ce soit. OK, on préserve la ligne et la légèreté qui font le succès de cette bécane mais.... Mais une petite prise de risque, façon véliplanchiste qui passe au kitesurf, n'aurait certainement pas déplu. Croisons les yeux et les générations pour débusquer les traits de différences.
Cela ira vite : un nouvel habillage du silencieux, des flancs de réservoir plus costauds, des bâtons de jantes fraisés, un coup de noir sur le moteur, une dose de brosse sur les ailettes de refroidissement, et un bon rafraichissement pour le phare - tout équipé en LEDs, il arbore une identité visuelle plus forte avec une croix en son sein que couronnent les quatre arcs lumineux.
Passons à ce qui se voit moins et ce ressent plus. Le confort a été intégré au débat, se concluant par une selle plus épaisse. Du coup, l'assise est un poil plus haute, à 798 mm au lieu de 790 mm. Ce qui reste très raisonnable. Les réglages de suspension sont ajustés vers la même mission : l'agrément. L'ergonomie exerce son influence jusqu'aux commandes : l'embrayage (maintenant hydraulique) est plus doux et son levier réglable en écartement. Les commodos sont remaniés pour une meilleur navigation du tableau de bord, une jauge à carburant ainsi qu'un indicateur de rapport engagé font leur apparition, les clignos sont à arrêt automatique, et... Tiens, y a rien qui change coté équipement de freinage et pourtant, il sera plus efficace. L'astuce ? L'adjonction d'une centrale Bosch plus élaborée permet à l'ABS de moduler son action dans les virages.
Représentant d'une culture pop, d'une envie incorrigible de prendre la vie et les routes sous l'ode de la bagatelle, le Scrambler doit aussi tenir compte des addictions de sa clientèle. Une dose de Bluetooth et de Système Multimedia Ducati permettront de se gaver de playlists à loisir.
Impec. Avec la prise USB déjà présente depuis l'apparition du Scrambler, on peut être branché de bout en bout avec cette machine.
Ducati n'a pas pu éviter une légère prise de poids pour cette nouvelle mouture du Scrambler. Une louche de 3 kilos ne se verra que sur la fiche technique. On fera confiance au bicylindre, inchangé, pour nous faire penser à un tas d'autres choses, de la sortie entre potes au bord de la rivière ou autour d'un barbec' en périphérie d'une soirée improvisée. Oui, l'évo est minime ; car sur le fond comme sur la forme, on dirait bien qu'il n'avait pas besoin de plus.
Et avant ces retouches, le Ducati 800 Scrambler Icon se conjuguait comment. Re-voyons cela en détail ou en souplesse..
Les premiers Scramblers de la firme datent des années 60, quand celle-ci fabriquaient des monocylindres. Ils existaient en 250, 350 et même 450 à partir de 1969. Ils sentaient la musique, l'insouciance, le plaisir, les Beatles, les jeans, l'affreuse couleur orange de l'époque...
On prend la même sauce et on recommence pour aciduler le deuxième chapitre du XXIème siècle. Sauf qu'on a viré l'orange vomitif, que Coldplay et Daft Punk remplissent les charts ; mais le Scrambler du XXIème siècle sent toujours le fun, le plaisir, et surtout, de près comme de loin, il à l'air super sympa et on a tout de suite envie de devenir pote. Une moto comme copine, le Scrambler ?!? Une moto au look vacances, pas trop puissante et accessible, ça fait vraiment du bien.
Il est pas mignon ce Ducati 800 Scrambler ?!? On dirait presque un TW, mais en peu plus gros. Il n'est pas tendu comme un Streetfighter, plutôt compact dans ses proportions, pas dans la recherche d'un style pur et haute couture comme MV-Agusta. Non, il est juste mignon à croquer. Et pourtant, le coup de crayon n'a pas chômé pour le rendre attachant. Oui, il fait vintage, et c'est en partie pour ça qu'on le remarque. Il se veut la descendance et l'évolution du Scrambler des années hippie. Techniquement, on oscille entre de l'éprouvé et du moderne. Un seul disque de frein ? Oui, c'est plus léger visuellement, mais c'est plus que suffisant pour calmer cette bébête de 173 kilos : une galette de 330 mm pincé par un étrier monobloc à 4 pistons, c'est déjà causant. Un autre disque de 254 mm avec un étrier mono-piston est présent à l'arrière.
Ca fonce un Scrambler ? C'est pas vraiment fait pour... Non, c'est fait pour se marrer. Alors, Ducati a mis quelques chevaux, mais pas trop. D'abord, récupérer le twin de 803 cm3 de feu les 796 Monster et Hypermotard, on garde les 2 soupapes par cylindre, le système desmo, on change les arbres à cames, et on distribue 73 chevaux à 8250 tr/mn. Du couple, on fera avec 6.9 mkg, à 5750 trs. Pas énorme, presque correct pour la cylindrée, et au final, on n'aura pas besoin de plus. Pour ne rien gâcher, on apprécie le soin apporté au détail, comme les dessins usinés dans l'aluminium des carters et caches-courroies.
Le cadre treillis est de rigueur comme de coutume. Discret, minimaliste, il supporte la selle à un très accessible 798 mm de hauteur, tient une fourche inversée de 41 mm, un bras oscillant de type banane, et des jantes à 10 bâtons de chaque coté.
Ce n'est pas ça qui interpellera le plus. Quidams, curieux et charmés verront surtout ce réservoir, reprenant trait pour trait la forme de celui du Scrambler d'autrefois. Les caches en alu brossé sont interchangeables, histoire de multiplier les personnalisations et de faire tourner à plein régime la machine à marketing. Ducat' a prévu tout un univers autour de son jouet, à la libre appréciation de chacun.
Le 800 Scrambler joue aussi d'une certaine impertinence et de spécificités remarquées. Citons les pneus à gros pavés type enduro fabriqués exclusivement pour lui, une jante de 18 pouces à l'arrière, un fin gommard de 110 à la proue alors que la poupe dévoile un gros 180, des suspensions au débattement de 150 mm permettant de s'aventurer dans les chemins menant à la plage.
Une seule envie vient au bout du guidon : le fun. Loin des paillettes, des trajectoires saignantes, des puissances effrayantes et du "toujours plus", le Ducati Scrambler apporte une vraie bouffée d'air et ce petit goût simple qu'on a de plus en plus de mal à trouver. Sauf que quand on s'appelle Ducati, le simple se mélange au premium, et cela influe sur le tarif. Avant, on campait pour les vacances ; maintenant, on prend un mobil-home. Mais l'envie de soleil n'a pas changé.
M.B - médias constructeur