Fiche moto Ducati1100 Streetfighter V4 Lamborghini 2023 Sport & Testostérone aux Opioïdes
Quand est-ce que ça a dérapé? Le soir où des responsables de com’ ont snifé une autoroute de coco ou quand une Huracan a courtisé avec une Streetfighter? Surement le même jour, et peut-être bien dans la même pièce. Toujours est-il que Ducati attaque fort 2023 avec son bouillant hyper-roadster retravaillé à la sauce STO. Moins extrême que la SF V4 SP mais encore plus extravagante, voici la Streetfighter V4 Lamborghini.
Commençons par définir ce STO. Pour 'Super Trofeo Omologation'. Le constructeur de Sant’Agata propose son bolide Huracan dans cette version optimisée aussi bien pour la route que pour le circuit, avec un gros V10 de 640 chevaux et un habillage course fortement burné.
La bagnole retient notre attention pour une bonne raison: elle a très largement influencé la Streetfighter V4. Ses atours sont totalement calqués sur la violente déco racing de la Lambo’. Un vert pistache acidulé se marie au rouge-orange vif pour un décollement de rétine assuré.
Le 63 giflé sur le réservoir pourrait enflammer la passion des fans de Francesco Bagnaia; sauf que ce numéro n’est point pour honorer le pilote officiel Ducati…
Il rappelle l’année de naissance de la firme automobile Lamborghini. Ne pas confondre avec la première société de Ferruccio, crée en 1948 pour fabriquer des tracteurs et faire sa fortune. Pour marquer le coup, Ducati ne fabriquera que 630 exemplaires numérotés de cet engin fou.
Fou par son design extraverti, par son prix, par l’ensemble des attentions très particulières qu’il a reçu.
Frapper fort, c’est essentiel. L’uppercut arrive progressivement au fur et à mesure que le curieux détaille les parties extérieures de cette Streetfighter Lamborghini. La qualité y monte d’un cran avec des pièces en carbone un peu partout…. Dont la particularité n’est rien de moins qu’une mutation stylistique. Le garde-boue avant intègre des ouïes semblables à celle du museau de la Huracan STO. Le sabot moteur s’entaille telle une efficience forcée pour l’écoulement d’air, singeant le système de refroidissement des freins arrière de la STO. Les flancs supérieurs et le capot de selle intègrent des extracteurs pour rappeler également les besoins en refroidissement de sa (lointaine) cousine à 4 roues. D’autres pièces sont en carbone mais sans avoir reçu de mutagène. Cela reste premium pour le couvercle protégeant le tableau de bord, le capot du réservoir, les protège-talons, le garde-boue arrière, le couvercle de pignon de boite ainsi que celui (ajouré) de l’embrayage, les cache-culasses, les flancs de radiateur, les ailerons, le protège-chaine, les protections du bâti arrière, le support de phare, la butée de selle… bon, partout, quoi!
Il ne vous aura pas échappé que sur cette moto, les étriers de frein, l’écrou central en titane de la roue arrière et une partie des widgets sont nappés d’écarlate. La fourche Öhlins préfère le noir. Quant à la technique, c’est gourmandise: les belles jantes ont le même design que celles de la Huracan. Entre les deux, deux silencieux Akrapovic viennent faire chanter le V4, enlever quelques kilos et rajouter une pincée de watts.
Car là commence l’autre folie de la Streetfighter. Son monstrueux moteur. Directement issu de la sportive Panigale V4 (comme le châssis), ce bloc crache 208 chevaux. C’est plus que la majorité des hypersportives dispo sur le marché. Un truc de malade, heureusement maitrisé par une forte électronique. Tellement de puissance que les fesses vont s’aplatir sur la selle, spécifique elle aussi avec une finition similaire aux sièges de la Huracan.
La Streetfighter V4 Lamborghini, c’est aussi un bouchon de réservoir racing, des platines repose-pieds réglables en alu taillé dans la masse absolument superbe, des leviers de commande de la même facture, un embrayage à sec, une housse au coloris assorti et le numéro de série inscrit sur le cache de la boite à air, la clé, le tableau de bord TFT lors de la mise en route et le certificat d’authenticité en aluminium.
Les propriétaires pourront (et eux seuls) s’offrir quelques éléments (casque, cuirs, etc) assortis au design très équivoque du duo Streetfighter Uracan.
Seulement 630 exemplaires… et un peu plus. Il y a aura également une série ultra-spéciale de 63 unités, baptisée Speciale Clienti, pour des fortunés d’une autre catégorie. Attention, on n’est plus dans le même monde: Les clients spéciaux de Lamborghini auront la possibilité de personnaliser leur SF V4 avec des couleurs de carrosserie et des jantes identiques à celles de leur voiture.
C’est la deuxième fois que Ducati s’acoquine avec la marque au taureau. En 2021, la Diavel avait ainsi copié la Siàn FKP 37 – une autre voiture exceptionnelle, fabriquée également à 63 exemplaires.
Le problème, c’est que le tarif a pris une sacrée fièvre à force de fréquenter des loustics pareils. La Streetfighter Lamborghini coute deux fois plus cher que la version SP (qui coute déjà un bras). J’ose même pas écrire les chiffres.
Signalons brièvement que pour un tel prix, la clientèle repart avec un roadster au potentiel dément, des suspensions Öhlins semi-actives, du carbone partout, un pack d’assistances électroniques bien rempli – contrôles de traction, de glisse, de wheeling, de stoppie et de frein moteur, shifter, ABS actif en courbe, aide au départ arrêté, trois Modes de conduite – des freins Brembo Stylema, un monobras époustouflant, de la folie pure au guidon et des noms prestigieux sur l’habillage.
PS : comme toujours avec ce genre de motos d'exception, il n'aura fallu que quelques heures pour que toutes les Streetfighter Lamborghini soient réservées. Encore un joli coup de com' de Ducati, associé à une image de luxe qui se renforce. A tel point que la forme a pris le pas sur le fond...
M.B - Photos constructeur