Pure technologie
L'évolution est sans pitié. Le règne des inspiratrices du rêve qu'était le tandem 748/916 touche à sa fin. Objets de désir et de fantasme pour le commun des mortels ou sportives exigeantes et caractérielles pour les pilotes pro comme poireaux, les divas s'éclipsent au profit de leurs descendantes. Changement d'esthétique et autres bouleversements pour le duo 749/999. La 748 était le clone de la 916, la 749 perpétue la tradition et récupère châssis et raffinements de sa grande soeur 999. Seul le moteur change mais il bénéficie de la fameuse culasse Testatretta et de nouvelles cotes moteur. A l'oeil, mis à part l'autocollant sur les flans de carénage et le pneu plus étroit d'un cm, il est impossible de faire la différence entre une 749 et une 999. Cela s'annonce pour le mieux. Voyons la bête de plus près : Le même cadre en treillis tubulaire de la 999, fourche inversée, amortisseur arrière Sachs, freins Brembo série or, angle de colonne de direction réglable... La version S pousse le raffinement à l'extreme en proposant des repose-pieds et un ensemble selle-réservoir réglables. La seule lecture de la fiche technique pourrait suffire à se prendre pour Bayliss. Et comme la 999 par rapport à la 998, la 749 modifie la donne des ultra-sportives Ducati : l'ancienne exigeait de la poigne pour tourner, la nouvelle s'exécute plus facilement, cumulant toujours rigueur, stabilité et précision mais la machine parait beaucoup moins lourde à placer que la génération précédente. Le twin permet de profiter à fond de ce comportement incisif. On peut remettre de la sauce sans crainte en sortie de virage, la 749 reste calée sur sa trajectoire, guidée à merveille par son train avant très précis. On connaissait le moteur de la 748 particulièrement caractériel : creux avant les 7 000 trs puis brutal au dessus. Le petit nouveau s'apprécie autrement ; souple, volontaire dès 5 000 trs, il pousse très progressivement, avec puissance et rage jusqu'à 10 000 trs - le rupteur coupe à 11 000 trs mais on aura déjà passé le rapport suivant. Si son comportement est exceptionnel sur circuit, la diva italienne manque encore de watts par rapport aux concurrentes 4 cylindres - le twin est toutefois beaucoup plus plaisant.
Comme a L’accoutumée, le tarif fait mal et se révèle supérieur aux 1000 japonaises. Qu'importe : la 749 offre une jouissance du pilotage - si latine et si grisante - même supérieure à la 999 car moins exigeante. Le châssis accumule les éloges et l'équipement aide quelque peu à digérer le prix musclé. Aujourd'hui comme hier, une Ducati reste marginale et se mérite - bien que le pilotage des machines des Bologne devienne plus "accessible", le plaisir reste intact.
M.B
(inspiré par Moto-journal - photos constructeur)
Nirvana atteint