Solaris routier
Les vaisseaux traversent les espaces et le temps, en prenant soin à petites doses de se bonifier au gré des années. En 2020, c'est encore plus de confort qui s'accroche à la GoldWing. Avec de nouveaux réglages de suspensions, une injection et la boite DCT revues pour plus de douceur à basse vitesse, et de plus grandes poignées de maintien pour le passager, la vie à bord tend encore plus vers le pullman. Les feux anti-brouillards à LEDs sont maintenant de série, incrustés devant les bancs de cylindres. Une prise USB supplémentaire est également conviée dans l'équipage. De la crême en plus pour cette majesté, que la jeunesse semble rattraper.
La Honda 1800 Goldwing a très bien vécu le passage de la quarantaine. Après un petit demi-siècle à prendre de l'importance, du confort, de la cylindrée et de l'embonpoint, la somptueuse routière s'est offert un brin de jeunesse. Rarement dame n'a voulut à ce point gagner en effort et en efficacité. Plus svelte, moins imposante, plus puissante, infiniment plus technologique, la Goldwing prend le cap d'un destin à sa mesure.
On a vu sur la Goldwing Tour l'éventail des (très) nombreuses améliorations apportées par Honda. A savoir le moteur plus compact avec toujours 6 cylindres mais maintenant 4 soupapes pour chacun, le saisissant train avant à double triangle, les Modes de Conduite, la capacité de fret modifiée, etc... On y reviendra. Mais pour l'heure, intéressons-nous à cette version plus haut de gamme, plus sénatoriale de la GL. Et la routière atteint ici l'absolu de l'agrément de conduite avec l'adoption d'une 3ème génération de boite robotisée DCT.
A la conduite, trois modes sont dispo. Le plus récréatif mais certainement celui qui sera le moins utilisé est le manuel (MT). Le conducteur passe ainsi les rapports à sa guise avec des commandes au commodo gauche.
Vient ensuite le mode D, où la boite gère toute seule la transmission en ronronnant le rythme pour un rapport plaisir / consommation efficient. Le système peut également "sentir" des variations dans la conduite et s'adapte ainsi aux circonstances.
Pour un peu plus de dynamisme, le mode S est de bon aloi. Il se catégorise en 3 sous-modes – S1, S2, S3. L'électronique laisse alors le propulseur monter plus haut en régime à l'accèl et rétrograde de façon à offrir plus de frein moteur. Chaque sous-mode agit avec un dynamisme plus marqué que l'autre. A choisir en fonction de l'humeur.
Précision : que ce soit en mode D ou S, on peut intervenir quand on veut pour passer en rapport et reprendre ainsi le contrôle de la boite. Suffit d'appuyer sur + ou -. Au bout d'un certain temps et une analyse par le système, ce dernier reprend la main automatiquement.
Pour
- Le mode "Tour" donne une réponse moteur directe, des suspensions en mode "Standard" tout comme la répartition du freinage et le passage des rapports sur une large plage de régime.
- En mode "Sport", c'est plus vif. La réponse à la poignée de gaz est amplifiée. Les suspensions se raffermissent, le freinage est plus important sur l'arrière et la boite s'excite : le passage des rapports est plus direct, avec une appétence pour les mi et hauts régimes.
- Du calme avec le mode "Econ". Les suspensions et le freinage sont en mode "Standard" alors que la réponse à la poignée droite est plus soft. Quant à la transmission, elle s'engage de façon progressive, et davantage concentrée sur les bas et mi-régimes.
- Ca pleut, ça bruine, ça glissouille ?!? Le mode "Rain" tranquillise tout avec un ratio poignée/moteur oscillant du tiers à la moitié, un freinage "Standard", un amortissement assoupli et un embrayage réglé sur "progressif", avec des passages de vitesses répartis entre les bas et les hauts-régimes et une sélection également progressive.
Et il y a encore un bonus. Surprenant comme bien des aspects de cette Goldwing. Contrairement aux autres versions, la DCT est équipé du système ISG (Integrated Starter Generator). Faisons simple : ils ont réuni l'alternateur et le démarreur dans un même composant. C'est plus léger, et grâce au système de coupure automatique du moteur suite à un arrêt prolongé, cela permet des démarrages de limousine. Regardez : vous êtes au feu rouge, et au bout de 3 sec, le 6 cylindres s'endort. Une action sur la poignée, il se réveille, et génère une pression hydraulique qui joue sur l'embrayage. Cela réduit le temps nécessaire pour que ce dernier soit en prise. En même temps, l'action du ride-by-wire est calibrée pour ouvrir progressivement les papillons. Et voila de quoi rendre les décollages encore plus veloutés.
Bien qu'elle soit pétrie d'équilibre depuis longtemps, la Goldwing doit composer avec un adversaire redoutable : le poids. Bon, OK, elle en a beaucoup perdu depuis la dernière fois. 22 kilos plus légère dans cette version. Mais il en reste 383 sur la balance. Ce qui la classe dans une catégorie assez particulière, où se toisent K 1600 GTL, 1800 Roadmaster, 1900 Road Glide et autre Limited : les "va-manoueuvrer-une-masse-pareille-à-l'arret-bon-dieu-que-c'est-lourd". Sur certaines, il y a une marche arrière. Sur la Goldwing Tour aussi. Sur la Goldwing Tour DCT, cela va plus loin ; il y a la fonction "Piéton".
Pas besoin d'engager un rapport, le système gère tout. Un bouton +/- au guidon gauche permet de faire bouger la machine à 1,8 km/h en marche avant ou 1,2 km/h à reculons.
Une
Le majestueux vaisseau de Honda se catapulte avec une souveraineté ragaillardie par une débauche de technologie. Le DCT vient parfaire une symphonie au cruising, où les kilomètres ne peuvent rivaliser, quel que soit leur nombre. Les très gros rouleurs regretteront la capacité réduite pour les bagages (110 litres aujourd'hui), et la protection qui s'annonce excellente alors qu'elle était impériale sur l'ancienne. Le lot d'arguments en la faveur de la nouvelle génération est plus que convaincant à effacer les rebuffades. Sa majesté Goldwing n'a désormais plus qu'une chose à craindre. Que la destination soit de qualité et retienne son équipage – elle qui n'aspire qu'à rouler...
M.B - Photos constructeur
Classieuse
La fonction CarPlay est très utile car la réception de la radio est limitée par l'absence d'antenne visible. Pour ma part j'ai installé une application radio qui me permet d'avoir une excellente réception via mon téléphone.
Le Bluetooth est très appréciable. Mon casque SCHUBERTH est parfait et se connecte toujours parfaitement.
La selle manque un peu de confort, surtout au niveau des lombaires. Le dosseret sera le bienvenu.
Ce qui me plait le plus, c'est le son du 6 cylindres lors des accélérations. Un bruit sourd mais féroce qui laisse entendre toute la force et la vie de ce moteur.
Personnellement après avoir fait 800kms, ma consommation a été de 6,1litres. Je n'ai pas toujours été sage, mais je suis en rodage, donc limitation du régime moteur. D'ailleurs, la plupart du temps, je suis en mode eco. Il est largement suffisant pour rouler tranquillement et profiter du monstre qui n'attend qu'à rugir. Répondre à Plage34