Fiche moto Moto-Guzzi850 V7 Special 2025 Promenade du lac
La 850 V7 fait partie de ces motos où l’émotion commence bien avant d’appuyer sur le démarreur. Avec elle, le temps semble se fracasser comme les vagues sur un phare. Un peu rétro, un peu néo, beaucoup Guzzi et fondamentalement différente. Si la Stone penche vers une attitude rebelle, la Special défend depuis longtemps une classe intemporelle, entre le distingué et le classic.
Cette nouvelle itération surprend par certains choix. Le modernisme s’est éclaboussé sur elle, par quelques détails dont l’importance ne saurait être sourde. Oh, bien sûr, elle a pris son de garder son physique de roadster à l’ancienne, avec son réservoir aux joues marqués, ses jantes à rayons et ce twin dont on ne pourrait donner d’âge. Seuls les panneaux latéraux ont été quelque peu retravaillés, le garde-boue arrière raccourci et les pots remaniés ; mais d’une génération sur l’autre, les différences ne sautent guère aux yeux.
C’est pourtant du sien d’où partira l’équivoque. La V7 Special abandonne son phare rond au profit de l’optique de toutes les V7, au milieu duquel un aigle stylisé montre ses ailes diurnes. Changement d’état, changement d’esprit.
Le tableau de bord est embarqué dans le même souffle. Fini les compteurs à aiguilles old school. Ce sera le tableau de bord de toute la famille, avec un affichage digital.
Peut-être que la Special se sentait marginalisée pour vouloir changer ainsi... En tout cas, elle maintient ses distances avec la Stone grâce à ses coloris plus classieux, une grande barre de maintien pour le passager, des chromes, l’abandon des soufflets de fourche, une selle à boudin, un cerclage de phare chromé et des ailettes de moteur fraisées.
Après avoir reçu le moteur (dégonflé) de la V85 en 2021, la V7 se trouvait un nouvel élan et un avenir plus lointain. Les cylindres se partagent 853 cm3 dans un schéma de conception emblématique. Guzzi a bossé sur la boite à air, le refroidissement des pistons et le système d’échappement, installé une troisième sonde lambda, adopté une commande ride-by-wire et augmenté le diamètre du corps de papillon. Bilan : le bloc passe Euro5+, et il donne du bonus. La puissance grimpe de 65 chevaux à 67,3 chevaux à 6 900 tr/mn et le couple passe de 7,5 mkg à 8,1 mkg, avec une courbe plus remplie et lissée.
Depuis longtemps, Moto-Guzi pensait qu’un contrôle de traction avait sa place sur la V7. Il est toujours là mais l’arrivée du ride-by-wire apporte d’emblée une Influence sur lui. Deux Modes de conduite font leur apparition, 'Stada' et 'Pioggia', agissant sur le niveau du MGCT et la réponse à l’accélérateur. Un régulateur de vitesse est aussi de la partie.
Une certaine V7 Sport a droit à une partie-cycle plus musclée. La V7 Special préfère conserver ses attributs d’hier, avec son cadre double berceau en acier, une fourche de 40 mm, deux amortisseurs à l’arrière et un disque de frein par roue. Devant, la force est appréciable avec un étrier Brembo à 4 pistons mordant une piste de 320 mm, mais il ne faut pas en abuser. L’ABS veille au cas où. Le disque arrière de 260 et son étrier à 2 pistons sauront être un renfort convenable.
La Moto-Guzzi 850 V7 progresse en tout point, discrètement, tranquillement, comme il sied à sa philosophie. Elle a peut-être perdu un peu d’âme mais pas de cette passion qui fait qu’on choisit une Guzzi avant de choisir une moto.
M.B - Photos constructeur