Fiche moto Triumph1200 THRUXTON 2018 Mission commando d'Hinckley
L'Angleterre regorge de faubourgs, de stars et d'histoires. Celle de la Thruxton a commencé en 1969, sur le circuit qui a donné son nom à ce modèle... bien des années plus tard.
Cette année là, plus connue pour avoir vu l'homme poser le pied sur la lune, trois Bonneville trustent le podium des 500 miles de Thruxton, cet ancien aéroport militaire fermé après la seconde mondiale. Reconverti pour le plus grand bonheur des compétiteurs, il faisait aussi office de vitrine d'endurance pour les marques anglaises qui pouvait ici présenter l'efficacité de leurs bécanes.
Triumph profite de sa superbe victoire de 69 pour créer la T 120 R. La production continue, le constructeur traverse les décennies tant bien que mal. Et une fois la forme repris, ressort le nom de Thruxton en 2004 pour la déclinaison café racer de sa Bonneville des années 2000.
La machine n'a pas le moteur qu'elle mérite et passe plutôt pour un beau et paradant jouet que pour une machine de sport. Avec cette évolution 1200, le discours change, et quasiment toute la moto aussi.
La Thruxton demeure la déclinaison sportive de la Bonneville. C'est donc tout logiquement qu'elle récupère le nouveau twin parallèle. Et l'adapte à sa sauce pour en sortir encore plus d'énergie. Ce bloc de 1200 cm3 est doté de 8 soupapes, l'injection à double papillon et Ride-by-Wire, ainsi que le refroidissement liquide. Sur la Thruxton, un vilebrequin allégé, une boite à air spécifique et une plus grande compression permet au bi de passer de 10.7 à 11.4 mkg de couple. Enfin un vrai gros muscle pour cette machine racée. Certes, le couple maxi est perché plus haut que sur la Bonneville, à 4950 tr/mn. Mais rappelons-nous le gain spectaculaire par rapport à la 900 Thruxton précédente : 62% de force supplémentaire. Plus coupleux et aussi nettement plus puissant. De 80 chevaux sur la Bonnie, le twin monte sérieusement en pression et crache 97 chevaux. La Thuxton accusant une vingtaine de kilos de moins, le rapport poids/puissance s'améliore nettement, confirmant le coté plus sportif de la bécane. Il n'y a pas que le ramage mais aussi le plumage.
Ce moteur va enfin pouvoir soulever les émotions du pilote, et pas que par ses watts. L'ensemble est beau, bien fini, avec un radiateur bien intégré et tout ce qu'il faut pour flatter l'œil. De superbes carters en alu sur lesquels prennent place des badges cerclés de bronze, une petite plaque "Bonneville 1200" à la frontière des ailettes de refroidissement, une fonderie de qualité, une injection bien planquée derrière une imitation de carburateurs, les collerettes d'échappement chromées. Et rien ne vient gêner la simplicité du tableau. Pas de fils baladeurs, pas de durites disgracieuses, juste du métal et de l'agencement ; c'est propre et plaisant.
La 1200 Thruxton sait présenter son moteur. Elle sait aussi pimenter sa silhouette avec un authentique profil de café-racer de la belle époque. Le berlingot a de l'allure ; la moto en a tout autant. Les détails comptent et font la différence pour les amateurs. Du plus simple comme les soufflets de fourche, la roue avant désormais en 17 pouces ou la selle monoplace. Jusqu'au plus interpellant à l'instar des rétros en alu montés sur support en bout de demi-guidons, des platines de fixation du phare, du bouchon de réservoir "Monza" ou des caches percés de la boite à air. Le sport se retrouve dans des pièces choisies ; ainsi, le bras oscillant et les jantes à rayons sont en aluminium et plus légers.
Le passé et des effluves de gloire glissent et miroitent sur la plastique de la Thruxton. Elle n'a cependant pas oublié de fouiner dans le département technique de Hinckley. Et en ressort les poches pleine de gourmandises modernes. Vous avez plusieurs façons de conduire en fonction de votre humeur ? La 1200 Thruxton aussi. Elle est pourvue de 3 cartographies d'injection (1 de plus que la Bonneville T120) allant de Rain à Road en passant par Sport. Ce dernier mode fournit une réponse plus directe à la sollicitation des gaz. Aucun risque de dérobade en cas d'optimisme, car l'embrayage anti-dribble et l'anti-patinage veillent au grain. Sauf si vous le déconnectez. Lui et son pote l'ABS sont débrayables.
Comme toute meule moderne, quelques babioles plus ou moins utiles se retrouvent à bord. A chacun d'apprécier le feu de jour et le phare arrière à LED, la prise USB fixé sur la tête de fourche, le transpondeur dans la clé comme antivol, ou les commandes du tableau de bord au guidon. Une extension quasi indispensable tant le double compteur est riche en infos.
Une belle pièce, très sobre d'apparence et très british. Ses petites fenêtres digitales affichent le réglage du mode de conduite, la vitesse engagée, le trip total et deux partiels, un indicateur d'entretien, l'autonomie de carburant, son niveau, la conso instantanée et moyenne, la désactivation du système anti-patinage et de l'ABS ; une horloge conclut le tout. Retiendrez-vous qu'il affiche sur son tachymètre 10 mph de mieux que laBonneville ?!? Vous vous en foutez car vous êtes déjà à la poursuite du "ton" (100 miles par heure), de l'ivresse grisante fournie par les demi-guidons et la sensation de saisir à point le train avant, et ce sentiment d'avoir une sportive pas comme les autres.
Le vent claque entre les dents, le twin vrombit entre le Hampshire et la clé de contact, mais pour certains cela ne suffira pas. Triumph leur promet plus avec une palanquée d'accessoires, plus de 160 références, et deux kits "Inspiration" pour pousser l'expérience un peu plus loin.
Le kit "Track Racer"
- Un cockpit profilé
- Un dosseret de selle peint
- Des guidons bracelets taille basse
- Un kit de suppression de garde-boue arrière avec feu compact
- Des silencieux Vance & Hines
- Une sangle de réservoir en cuir
Le kit "Café Racer"
- Un kit de suppression de garde-boue arrière avec feu compact
- Des systèmes d'échappement Vance & Hines
- Un dosseret de selle peint
- Des protège-genoux en caoutchouc signés Triumph
- Une sangle de réservoir en cuir
La Thuxton 1200 existe aussi en version R où elle peut totalement s'exprimer avec ses suspensions et son freinage haut de gamme. Désirable à souhait pour une allonge réservée aux gentlemen.
M.B - Photos constructeur
les suspensions font très bien leur boulot
je ne regrette pas de l'avoir acheté Note : 4/5 Répondre à triton