Fiche moto Triumph1050 SPEED TRIPLE 100 S 2018 Prochain épisode de Trainspotting
La Speed Triple est reparti à la chasse. Il faut, puisque les roadsters couillus n'ont plus rien à envier aux hypersports, puisant allègrement dans la même banque d'organes pour les moteurs, châssis et électronique. Triumph en avait marre que son roadster ténébreux, énigmatique et ombrageux ne soit plus un redouté chef de clan. Un gros travail de fond a été opéré sur son Speed Triple, désormais prénommé 100 S, pour le mettre au goût du jour. Pas de quoi changer sa personnalité, mais de quoi offrir bien plus à l'utilisateur.
Une Speed 1050 se reconnait de près comme de loin. Cette nouvelle version ne se distingue pas fondamentalement des autres. Sauf, et ce sera toujours un sujet de polémique, au niveau des phares. Son regard évolue à nouveau, avec une ovalisation des deux optiques. Serait-ce le premier pas vers un retour aux phares ronds ?
Les écopes de radiateur sont restylées, les rétroviseurs ont migré aux extrémités du guidon ; réservoir, partie arrière et selle à double étage évoluent subtilement. La Speed se modernise sans bousculer les codes établis. On apprécie toujours autant son monobras, ses échappements sous la selle (même si la mode est passée), son profil nerveux et musclé, et les nouvelles petites attentions. Que pensez-vous du logo Triumph en relief sur le bord de la selle passager ou des clignotants effilés entièrement à LEDs ? Tiens, on perd le sabot moteur ; en option, ou de série sur la R.
Ah si, quelque chose d'autre a changé sur la tronche de la Speed Triple. C'est une prise d'air en plein milieu du front. On a besoin de respirer dans le 3 cylindres ?!?
Pas qu'un peu. Le bloc anglais de 1050 cm3 a dû s'adapter aux normes Euro4 et repartir en quête de performances. Sont passés par la case évolution le système d'admission, la culasse, le vilebrequin, les chambres de combustion, la conception des pistons... En tout, Hinckley a apporté pas moins de 104 modifications à la mécanique de son roadster fétiche. Le résultat est sensible, avec une puissance portée à 140 chevaux. Triumph affirme avoir travaillé le couple pour se donner au mieux à bas et moyen régimes. De plus, son architecture 3 cylindres lui permet une rondeur et une disponibilité si particulière que l'on restera sous le charme. Ses modifs techniques seront à même de lui apporter plus de vivacité et une sportivité à la hausse.
Outre une consommation en baisse de 10%, un radiateur plus étroit, un embrayage à glissement limité et de nouveaux échappements permettant 70% de débit supplémentaire, la Speed Triple 100 S reçoit un système Ride-by-Wire, un nouvel ECU et un choix de 5 cartographies d'injection. De multiples façons d'enquiller la route, en fonction de l'humeur, du terrain ou de la météo. Les cartes se distribuent ainsi : Road, Rain, Sport, Track et Rider. Ce dernier est personnalisable par l'utilisateur. Les autres sélectionnent les valeurs les plus adéquates pour l'antipatinage, l'intervention de l'ABS et la réponse à la poignée de gaz.
La Speed Triple renouvelle sa confiance dans son cadre périmétrique tubulaire en aluminium, issu des anciennes 955 Daytona. La fourche est une inversée Showa de 43 mm et l'amortisseur provient du même manufacturier ; les deux sont réglables de partout. Pour les plus exigeants, la version R se pare d'éléments Öhlins. Le freinage Brembo provient justement de la R, de beaux étriers monoblocs à fixation radiale sur des pistes de 320 mm.
Le streetfighter anglais retourne au baston. Devenu 1050 Speed Triple 100 S, l'engin rebelle de Triumph retrouve de sa superbe pour mieux s'affirmer au milieu des Monster, Z, GSX-S et autres machines à gros cœur. Les assistances électroniques se sont invitées en renfort pour mettre la Speed au niveau du segment, l'ABS et l'antipatinage ayant pris soin d'être désactivables pour les conducteurs plus sportifs. Et puis, le Speed a toujours eu ce petit quelque chose qui en font un roadster à part.
M.B - Photos constructeur