Fiche moto YamahaR9 900 2025 La sportive idéale ?

Le marché des sportives est moribond pour ne pas dire mortifère … La compétition a tué cette catégorie sur route et de nombreux constructeurs ont retiré leur fer de lance du marché, notamment Yamaha qui ne commercialise plus la R1 en version homologuée mais uniquement un modèle pour la piste. C’est bien triste car le motard toujours prêt à porter la combinaison se retrouve sans solution ou du moins des solutions un peu édulcorées.
L’Aprilia RS 660 est une super sportive mais pour certains, sa cylindrée lui fait manquer de coffre. La R7 a rallumé la flamme chez Yamaha mais 73 ch c’était peut-être encore un peu juste … Alors que faire ? Et bien greffer le fabuleux trois cylindres CP3 aux diapasons dans un châssis de sportive et soupoudrer le tout de quelques assistances électroniques. La recette du bonheur retrouvé ?
Deltabox : un ADN Yamaha
Voilà qui nous ramène dans les années 80 où les ingénieurs de Yamaha ont utilisé pour la première fois un cadre Deltabox en aluminium pour la TZR 250. Dès lors, les Japonais ne cesseront jamais leurs efforts pour parfaire cette technologie et cela réussira à toutes les sportives nées depuis l’apparition du nom Deltabox. L’YZF-R 750 ayant contribué à populariser le nom.
Pour la R9, Yamaha est reparti d’une feuille blanche pour donner un écrin inédit au moteur CP3. Le but pour la sportive (par rapport à la MT-09) s’était d’offrir plus de rigidité dans les trois directions : longitudinale, latérale et en torsion. Les ingénieurs ont joué sur différentes épaisseurs de cadre à divers endroits ainsi que sur des trous dans le cadre pour obtenir le résultat escompté. Le cadre ne pèse ainsi que 9,7 kg et c’est le châssis le plus léger mis au point par Yamaha pour un modèle Supersport. Notez que Yamaha ne parle pas de Superbike malgré la cylindrée. Ainsi, en ordre de marche avec tous les pleins, la R9 ne pèse que 195 kg ! En ce sens, elle rappelle une autre ballerine, aujourd’hui disparue, la Triumph 675 Daytona qui avait de nombreux points communs avec la Yamaha : un poids plume et un trois cylindres de feu pour secouer son pilote.
Les suspensions avant et arrière sont confiées à KYB conçus spécialement pour la machine, et Yamaha glisse forcément l’argument marketing qu’elles tirent leur genèse des travaux faits pour les R1 GYTR et R1 RACE 2025.
La nouvelle fourche inversée KYB de 43 mm dispose de réglages séparés pour la détente et la compression sur les tubes droit et gauche. Chacun d’entre eux peut être réglé individuellement : le tube droit pour l’amortissement en détente et celui de gauche pour la compression, à haute comme à basse vitesse. Chaque tube de fourche est également doté d’une valve conçue pour optimiser la pression dans le cylindre en limitant ou empêchant totalement l’huile de couler dans le fond de la fourche. Cette nouvelle conception se traduit par une réponse à l’amortissement améliorée, une meilleure sensation et une stabilité optimale dans toutes les conditions.
Soin du détail, Yamaha a choisi un revêtement Kashima qui assombrit la couleur or/bronze des fourreaux de fourche pour le look sportif de la machine. L’amortisseur est lui réglable en précharge, détente et compression pour s’adapter à votre usage route ou piste.
Dans tous les cas, en usage extrême, la R9 dispose d’un freinage que l’on peut qualifier de solide. La sportive est équipée d'étriers monobloc Brembo Stylema. Ces étriers reçoivent quatre pistons de 30 mm de diamètre. Héritage de la piste, leur forme accentue le flux d’air pour un meilleur refroidissement. Ils viennent mordre des disques de 320 mm. Et Yamaha pour garder une pression constante du levier même en cas d’efforts répétés a retenu des durites de frein aviation. Le feeling du freinage est aussi amélioré par un maître-cylindre radial.
Toujours dans le but de vous offrir un maximum de performances quelques soient les conditions, Yamaha a retenu dans le catalogue de Bridgestone, les Battlax Hypersport RS11.
Moteur … comme la MT-09
Alors là, c’est la surprise ! Il y aura les pour et les contre. Les contre seront ceux qui vont s’offusquer que la R9 ne soit pas plus puissante que la MT-09. En effet, pour sa R9, Yamaha a repris le moteur CP3 trois-cylindres de 890 cm³ à refroidissement liquide, injection et double arbre à cames en tête de son roadster. Les valeurs sont les suivantes : 119 ch (87,5 kW) à 10 000 tr/min et un couple de 93 Nm (9,5 mkg) à 7 000 tr/min. Le bouilleur n'offrira cependant pas tout à fait les mêmes réactions, Yamaha ayant optimisé l'alimentation, l'allumage et la démultiplication finale.
Les pour (dont votre serviteur) se diront que c’est déjà un beau pétard ce moteur et qu’il faudra déjà en mettre beaucoup pour tordre la moto sur route ouverte… Finalement, c’est aussi et sans doute ce qui permet de proposer une sportive relativement accessible et moins ruineuse que les Superbikes.
Pour flatter le pilote, Yamaha dit avoir porté un soin tout particulier au rugissement du trois-cylindres et tentant d’amplifier ses vocalises autant que possible avec les normes d’homologation.
Electronique : ce qu’il faut pour garder le contrôle
Voilà une partie intéressante. Comment rendre une sportive accessible ? L’accessibilité c’est le prix mais c’est aussi une machine qui met au service de son pilote des aides aussi faciles à utiliser qu’à régler. Les grosses Superbikes deviennent des usines à gaz sur ce point et il faut un vrai mode d’emploi pour être capable de rentrer dans tous les menus de configuration. La R9 nous ramène à l’essentiel avec quelques modes de conduite, un contrôle de traction TC, un contrôle de la glisse (SCS) et un contrôle d’intensité du freinage (BC) en plus de l’ABS bien entendu.
Pour parvenir à ses fins, le constructeur japonais a retenu une centrale multidirectionnelle IMU à six axes et qui fonctionne également sur l’angle. Le niveau d’intervention des aides devrait être alors assez fin.
D’usine, Yamaha propose dans le Ride Control trois modes de conduite pré-configurés : Sport, Street et Rain. Le propriétaire d’une R9 disposera de la possibilité d’ajouter deux modes personnels et de quatre modes Tracks paramétrables (idéal pour ceux qui vont régulièrement faire du circuit). Quatre modes de puissance sont disponibles pour ajuster le caractère du moteur et la façon dont il délivre sa puissance. On disposera également d’un Launch Control et d’un anti-wheeling. Le frein moteur est également réglable sur deux niveaux et le limiteur de retour de couple veille aux blocages de roues intempestifs lors des rétrogradages.
Des passages de vitesses que l’on pourra faire à la volée grâce à la présence du shifter up et down. Les étourdis lors de grande liaison sur autoroute seront ravis d’apprendre que la moto est équipée d’un régulateur de vitesse effectif dès 40 km/h.
Précisions que pour plus de simplicité, la moto peut être connectée à un téléphone (qui aura au préalable téléchargé une application baptisée MyRide) depuis lequel on gère les modes de conduites. Jusqu'à 40 modes différents peuvent être enregistrés sur l'application pour s'adapter à des conditions de route ou de piste particulières, puis téléchargés sur la moto avant de démarrer.
L’essentiel : comme tu es belle !
Le style est toujours une affaire de goûts personnels. Et bien moi, je la kiffe cette R9 ! J’étais tombé amoureux de la dernière génération de R6 et je n’étais pas tout à fait convaincu par l’avant de la R7. Yamaha a trouvé le bon dosage pour la R9 même si on aurait sans doute pu se passer les ailerons sur le carénage. Disons que les propriétaires de R9 seront ravis d’avoir un petit truc en plus que les propriétaires de R7. Yamaha justifie leur présence par un cabrage réduit de 6 à 7 % en ligne droite, et lorsqu’elles sont associées au spoiler avant placé sous la conduite en forme de M, cet effet est augmenté d’environ 10 % dans les virages.
En tout cas, la R9 est tendu comme une arbalète avec un aspect assez lisse. Le design forme un tout homogène et s’oppose à la déstructuration proposée par certains concurrents. C’est net, précis et sans bavure.
Le motard qui prendra place sur la belle aura également une position plus radicale que laR7 avec des demi-guidons placés sous le té de fourche. Yamaha a du joué sur l’angle d’ouverture des bracelets puisque la marque annonce tout de même que la R9 sera plus « accueillante » que la dernière R6. La hauteur de selle est de 830 mm.
Le beau carénage dissimule un écran TFT couleur de 5 pouces. Il est personnalisable selon quatre thèmes, tandis qu'un mode piste affiche des informations comme un chronomètre bien utile pour avoir ses temps au tour. Cet écran de la R9 peut être connecté à un smartphone via l'application MyRide de Yamaha. Un système de navigation complet intégré est également disponible via l’application Garmin StreetCross. Les utilisateurs peuvent afficher diverses informations et images sur l'écran, y compris les appels téléphoniques, les SMS et les mises à jour météo.
En option, les propriétaires de R9 pourront souscrire un abonnement pour bénéficier de l’application Y-TRAC. Celle-ci permet d’analyser ses données lors d’usages sur piste.
Y’a pas que le trail dans la vie !
La R9 2025 est disponible dans les coloris Icon Blue et Tech Black, et sera visible dans votre point de vente favori en mars 2025. Son prix est ciblé, avec 13 499 euros ; soit le même montant que la XSR 900 GP - Une valeur en adéquation avec le niveau proposé, franchement réjouissant !
En effet, revoir une sportive de tous les jours sur la route était presque devenu un vœu pieux. Rien que pour la beauté du geste, de l’intention, on peut féliciter Yamaha. La réponse des acheteurs sera primordiale pour assurer une longévité au modèle et pousser pourquoi pas la concurrence à faire de même.
La R9 disposera également de tout un catalogue d’options / pièces pour personnaliser sa machine dont une ligne Akrapovic avec silencieux en titane.
L'essentiel technique :
- Moteur trois-cylindres CP3 de 890 cm3 à refroidissement liquide, double arbre à cames en tête
- Cadre Deltabox en aluminium, le plus léger jamais utilisé sur un modèle Yamaha Supersport
- Maître-cylindre avant Brembo et étriers Stylema associés à des disques de frein de 320 mm
- Carénage aérodynamique agressif avec ailettes
- Fourche KYB de nouvelle génération, entièrement réglable, de 43 mm
- IMU à 6 axes développé pour la R1
- Aides au pilotage sensibles à l’inclinaison, notamment le contrôle de la traction (TCS), le contrôle de la glisse (SCS) et le contrôle du freinage (BC)
- Modes de puissance (PWR), contrôle des départs (LC), contrôle du cabrage (LIF)
- Système de passage rapide des vitesses (QSS) de troisième génération
- Gestion du frein moteur (EBM) et régulateur de patinage de la roue arrière (BSR)
- Mode de désactivation de l'ABS arrière
- Yamaha Ride Control (YRC) avec paramètres personnalisables
- CCU permettant de charger et de télécharger les réglages de la moto
- Écran TFT couleur de 5 pouces avec fonctionnalités de connectivité
- Enregistrement et analyses des données de pilotage avec l'application Y-TRAC.
- Régulateur de vitesse et limiteur de vitesse
- Guidon à bracelets
- Pneus Bridgestone Battlax Hypersport RS11
- Roues en aluminium coulé
- Leviers réglables
- Sélecteur de vitesses en aluminium forgé
Vincent Beaucousin - Photos constructeur












