Fiche moto YamahaMT-125 2025 Moineau de proie
L'an 2025 impose la norme Euro5+ ; le petit mono Yamaha s'y soustrait bien volontiers de façon à ce que la MT-125 soit d'aplomb et d'attaque. Elle y tient à sa place dans la bande des 8ème de litre ! Elle fait aussi des efforts sur la connectivité, avec entre autres l'arrivée de la navigation virage-par-virage. S'exerçant sur l'écran TFT qu'elle a récupéré en 2023. Ce temps lui avait apporté une matrice couleur de 5 pouces, avec appairage smartphone, appli MyRide, multiples infos et enregistrement de données durant les virées. Toutefois, l'affichage ne propose qu'un mode. Les MT de plus fort calibre en propose plusieurs ; et la clientèle aime switcher entre plusieurs thèmes.
Enrichie en modernisme, la MT-125 s'en gave peut-être un peu trop. Cette puce a dans ses muscles un contrôle de traction. Sidérant à ce niveau de puissance. Est-ce réellement utile d'avoir ce genre d'assistance quand on sort 15 chevaux ?!?
Mais ces bourrins ne sont pas anodins. C'est la porte vers un monde où les aventures sont multiples. Pas encore le permis A ou A2 en poche ? Pas grave, y a de l'offre en 125. T'as besoin d'un truc simple pour accomplir l'essentiel en ville ? YS, CBF, ou Mash Seventy feront l'affaire.
Non ? C'est l'envie qui prévaut ? Un besoin d'avoir un truc poilu et qui semble mordre ?! Ça tombe bien, la Yamaha MT-125 met en avant la grosse mise à jour qu'elle a reçu il y a quelque temps.
Vous savez comment les constructeurs font pour créer un roadster ultra-sportif ? Ils attrapent une hypersport bien violente, la foutent à poil, l'adapte à un usage routier, et laisse bouillir le tout dans les mains des pilotes. Pour la benjamine de la famille MT, c'est le même principe depuis le bas de l'échelle. Hop, on chope la petite sportive de Yam, à savoir la YZF-R 125 récemment améliorée. On tombe l'habillage et on voit tout ce qu'on peut en extraire pour créer une MT-125 . Nul besoin d'arracher des molaires, car c'est toute la tronche qui y passe.
2020 avait annoncé le nouveau visage des Masters of Torque. La MT-03 II avait reçu des grands coups de bistouri sur la ganache. La petite MT fait exactement pareil avec des yeux effilés, plantés dans une tête de fourche délicatement agressive. Chouette ou hélas, on a droit au même kyste lumineux à la place de la bouche. Avec des écopes d'admission air mieux intégrées, inspirées de la première MT-09, un réservoir redessiné (1,5 litre de contenance en moins) et un sabot moteur moins lourdaud, la Yam gagne en sveltesse. On dirait une ballerine... pas pour l'opéra ; pour assister à un concert de Batman.
La partie arrière est aussi revue. Complètement. Cela n'est plus un postérieur de sportive mais un vrai arrière-train de roadster, avec une selle d'un seul tenant ainsi qu'une stature plus fluide et compacte. Jiiffllll..... L'ancienne MT pris 10 ans dans la face en une manchette.
Voila pour l'identité, voyons pour la technicité. La MT-125 tire son nom de sa cylindrée. Comme on peut s'y attendre, et comme toutes les cops', elle engendre 15 chevaux depuis son mono. Les Z, Tuono, CB-R, Duke ou GSX-S ne font ni mieux ni pire. Mais la Yamaha a un as dans sa manche. Son moteur profite d'une admission variable. Appelée VVA et dispo depuis peu sur l'YZF-R 125, ce système fait appel à deux cames contrôlées par un solénoïde (moi non plus, je ne sais pas à quoi ça ressemble). Sous les 7400 tr/mn, la première came agit, vu que son profil et son calage sont prévus pour de meilleurs perfs à bas et mi-régimes. Au dessus, le VVA bascule l'autre came. Profitant d'une levée plus importante et d'un diagramme d'ouverture des soupapes plus méchant, le moulin voudra en tirer le meilleur dans les hauts régimes.
Au final, t'as toujours pas plus de 15 bourrins. Qu'il faut aller chercher à 10 000 trs, 1 000 de plus qu'avant. Mais la courbe de puissance et de couple sera plus remplie qu'avec la mécanique d'hier.
Nouveau moteur, et aussi nouvelle boite de vitesses plus le gain d'un embrayage anti-dribble assisté. Ce n'est pas tant les rétrogradages de sagouin avec un couple à peine supérieur à 1 mkg qui va déglinguer la conduite, mais un petit peu de douceur et de stabilité, ça ne fait jamais de mal. Et puis, avec cet embrayage, on gagne en facilité au levier.
La MT-125 revoit aussi pas mal de choses sous ses habits. On ne le remarque pas tout de suite mais le pneu arrière a grossi. De 10 mm pour en afficher 140.
Le guidon est un peu plus haut, l'assise un peu plus basse, et les repose-pieds plus avancés. Comptez également sur la nouvelle selle et l'ergonomie s'oriente vers plus de confort et d'agilité.
Toujours une fourche inversée de 41 mm, un mono-amortisseur, un freinage constitué d'un disque de 292 mm à l'avant avec un étrier à fixation radiale double piston, des roues de 17 pouces à chaque extrémité... c'est entre les deux que l'on voit du changement. Soit un empattement réduit de 30 mm, pour encore plus d'agilité. Le cadre et le bras oscillant sont revus, sans changer de matériau. Acier pour le Deltabox, alu pour le bras. Les deux se marient avec un point de pivot plus large désormais.
L'ambiance est tendue, les coups de canine volontiers, et s'il n'y a pas de coups bas, pas de pitié non plus. Alors que ceux aux guidons auront fort aise de comparer leurs engins à cette MT - et toute la bande repartira avec le sourire en coin.
M.B - Photos constructeur