Fiche moto Morini1200 CORSARO ZZ 2022 Une nouvelle expression

Au fur et à mesure des saisons, la Corsaro a évolué, doucement, sûrement, ayant à cœur du cultiver un tempérament fougueux. Italien jusqu'au fond des bielles, le roadster de Morini demeure le meilleur représentant de la renaissance, de la foi de ce petit constructeur. En devant ZZ, il a prolongé son existence, apporté une somme d'évolutions bienvenues, mais fait face désormais au couperet d'Euro5 (le temps lui est compté). L'identité demeure, le plaisir se veut plus intense.
Conscient du pouvoir de séduction de la Corsaro, ou limité en investissement, Morini n'a pris aucun risque quant au design de cette machine. Brute à souhait, le regard mauvais, le nerf apparent, et l'apparence bestiale, cette moto fait honneur au style, à l'essence du roadster. L'allure globale demeure saisissante ; tout juste sont retouchés quelques éléments, histoire de marquer une différence. On dénombre le saute-vent retaillé avec veilleuses intégrées, le bloc optique revu (moins classe à notre goût), un garde-boue avant plus imposant, et un postérieur dégagé de tout appendice. Les obligations légales se retrouvent sur une bavette en suspension fixé au bras oscillant, comme sur certaines MV-Agusta et la dernière MT-09.
Pourquoi ZZ ? En référence à la Corsarino ZZ de 1965, une petite bécane de 49 cm3 et 59 kilos qui vous claquait le 100 km/h.
La Corsaro est bien au-delà de ces valeurs. Son poids est de 197 kilos, valeur classique dans ce segment, et quelque peu inférieure à celle de l'ex Veloce. Merci les pièces en carbone. Et son gros twin de 1187 cm3 délivre presque 140 bourrins. Et des chevaux italiens, avec l'exaltation qui vous secoue la colonne vertébrale. Le bloc a doublement évolué, avec une nouvelle gestion électronique : il passe les nouvelles normes, gagne 4 chevaux et presque un demi-mkg. En bonus, la marque lui offre un embrayage APTC à glissement limité
Le cadre constitué d'un treillis tubulaire en acier continue son service. Coté suspensions, la fourche inversée Marzocchi et l'amortisseur arrière Sachs sont remplacés par des éléments Mupo ; tous deux entièrement réglables. Le freinage évolue également, et sérieusement. Ciao les étriers à fixation axiale. Sur la ZZ, on passe à des Brembo M50 fixé radialement, un maitre-cylindre 16/19, avec le renfort d'un ABS Bosch 9.1 déconnectable depuis le guidon.
Tonique et même davantage, le moteur Bialbero pourrait trouver maitres et sagesse avec des Modes de conduite ou autres copilote qui envahissent le secteur... Mais il n'en a cure. Pas de cartographie pour la pluie, puis pour l'arsouille, puis pour la ville. C'est au pilote de gérer, et d'apprécier. Mais la Corsaro ZZ ne fait pas l'impasse sur un renouvellement technologique. Outre des LEDs pour équiper tout ce qui éclaire (phares, clignos, etc), on découvre un tableau de bord entièrement numérique et en couleurs. Le bel écran TFT de 5 pouces est doté de plusieurs styles d'affichage. Et pour brancher le GPS ou recharger le smartphone, une prise 12V fait son apparition.
Face à la concurrence, la Morini Corsaro 1200 ZZ n'aura pas plus la tâche facile qu'auparavant. Pour se démarquer, elle met en avant une fabrication et des pièces 99% italiennes. Aussi, elle permettra un haut degré de personnalisation, afin que chaque proprio est SA moto, SA morini, loin des productions plus standardisées. Une manière de justifier (un peu) le tarif musclé de cette moto ; qui l'est tout autant.
S'offrir une Morini peut (re) devenir plus accessible avec la version ZT de la Corsaro. Techniquement identique, elle fait la différence en troquant ses pièces en carbone et son réservoir en alu brossé par des éléments en plastique ABS. La noblesse en pâtit mais le tarif dégringole de 4000 balles.
M.B - Photos constructeur
Une finition main est rare de nos jours …
J\'ai hâte de me rendre en Italie et de visiter cette usine de fabrication à taille humaine.
JL.
Note : 5/5 Répondre à jean