Nulle route n'est à l'abri
Le clan des Ducati Streetfighter a été relancé sous l’ère V4, avec une puissance monstrueuse. De quoi calmer une hypersport, c’est dire. Mais son accès exige autant expérience que finance.
Un petit frère est le bienvenu pour offrir le flacon avec moins de degrés dans le breuvage. Comme la Panigale V2 avec la V4, à l’image de l’ancien Streetfighter 848 aux cotés du 1098, un nouveau combattant se présente en entrée de gamme pour satisfaire des passionnés à la recherche de moins de folie. Voici le Streetfighter V2, perfusé au gros twin et fier d’une plastique à l’agressivité délicieuse.
Sans surprise, ce V2 reprend fidèlement les traits du V4. La même tronche, un corps tendu de nervosité, un fessier de sportive et l’incontournable monobras de la lignée. Pas de winglets pour ce modèle. Il n’en a pas besoin vu sa puissance moindre, et cela épure nettement ses flancs. Ils sont dispo en option. C’est moins chargé, moins machine de guerre, plus homogène. Il a fallu aussi laisser filer quelques concessions du fait d’un châssis et d’un moteur très différents. Car une Panigale vit là-dessous, à peine modifiée.
Avec un bicylindre en L, des bielles qui martèlent, une distribution desmodromique en voie de disparition et des pistons large comme des casseroles, le groupe propulseur a encore des histoires à raconter. Des watts, il en a plein. Presque la même dose que sur la sportive. Seulement 2 de moins en fait, pour lâcher dans la rue153 chevaux à 10750 tr/mn. C’est quand même costaud, surtout pour la moins puissante de la bande. Le couple est lui aussi de belle consistance, avec plus de 10 mkg. Choisir le moins violent des SF représente déjà rentrer dans la cour des grands. Ne le sous-estimez pas.
Les motos
dont sont issues les SF V2 et V4 ne sont pas de la même génération. Leurs bases
techniques divergent franchement. La benjamine bénéficie d’un cadre monocoque
en alu prenant appui sur le moteur (y a pas vraiment de cadre; c’est plutôt
une grosse boite super rigide). Son bras oscillant mesure 16 mm de plus que
celui de la Panigale, afin de gagner en stabilité. La fourche est un élément
inversée Showa de 43 mm, réglable dans tous les sens, tandis que l’amortisseur
est signé Sachs. Avoir le châssis de la Panigale signifie profiter de la si particulière
cinématique latérale de l’amorto. Juste sous le mollet, avec un accès immédiat
pour le régler – ajustable de partout lui aussi.
C’est du coté de l’amortissement que l’on voit l’un des rares compromis que
Ducati a accordé au Streetfighter: un réglage spécifique pour un peu plus
de confort sur la route.
Tant qu’on
y est, autant citer les autres. Cela comprend les pneus Pirelli Rosso IV, plus
routier-sport, et des plaquettes de frein moins agressives dans les étriers
Brembo M4.32.
Sinon, tout le reste du freinage est celui de la sportive. Quatre pistons pour
chaque étrier radial monobloc afin de mordre des disques de 320 mm. L’arrière
se contentera d’une piste de 245 mm, avec 2 pistons pour l’action. Le poids à
freiner est aussi exactement le même: 200 kilos tous pleins faits.
Tous les phares sont à LEDs, son sourire carnassier lumineux est de série, et l’écran
TFT couleur affiche un bon gros compte-tours et une pléthore d’infos dans 4,3
pouces.
Ce 955Streetfighter, c’est une Panigale V2 avec un guidon et moins de carénage. Un
peu de confort en plus mais rien n’a été lâché sur les solutions techniques
pour garder un max d’efficacité.
Pour 17 briques, il n’est pas non plus spécialement accessible. Normal après
tout: il boxe dans une catégorie de gros calibre. Le Streetfighter V2
donne de la force, sérieusement, mais pas surréaliste comme le V4, pour 3500
balles de moins.
Il se place en juste intermédiaire entre le démoniaque frangin et le 937 Monster. Pour ceux à la recherche de la plus haute marche et envieux de fréquenter la plus déglinguée de la famille, le Streetfighter existe aussi en V4 SP.
M.B - Photos constructeur
Toujours au top!
Et celle-ci reste encore accessible coté prix! Répondre à Jeff2A