Fiche moto MV-Agusta800 BRUTALE Rosso 2020 Un soleil couchant de méditerrannée
En rouge et noir, la 800 Brutale Rosso parvient à se faire remarquer sans effort. Son design en fait déjà beaucoup, son nom attise la flamme, son moteur râle des saveurs de l'Italie.
Sous ce qualificatif 'Rosso' se cache la volonté de MV-Agusta de proposer un accès de gamme plus démocratique. La communication de Varese présente cette Brutale comme un modèle plus abordable que la RR, avec moins de puissance et une présentation moins chiadée. C'est pas faux, mais c'est surtout une 800 Brutale standard que l'on a un peu simplifié pour faire chuter le prix.
La RR fait 140 ch – La Brutale d'aujourd'hui en claque 110, comme celle de la génération précédente. Le 3 cylindres a conservé ses watts et son couple, ainsi que toutes les specs techniques. Pourtant, le tarif a dégringolé de quasiment 2000 euros. Comment MV s'est-il débrouillé pour racler l'ardoise ?
L'économie passe par un seul choix de coloris, des processus de fabrication améliorés et une finition un peu moins poussée. L'électronique demeure, tout comme le châssis et le charme de la production transalpine.
Nous ne parlerons pas ainsi de nouveauté mais davantage d'une évolution... D'un restylage ?... D'une mise à jour. Intervenant après la sérieuse évolution de la précédente 800 Brutale. A commencer par sa mécanique. Revenons sur ce moment :
Avec de vrais purs-sangs qu'il convient d'apprécier comme il se doit : de la mécanique italienne. Emplie de caractère et de watts, avec de l'émotion plein les bielles. La marque avait dû composer avec des normes Euro4 assez drastique. Comment s'en sortait le 3 cylindres ? Pas trop mal, et il le défendait. Le couple progressait, surpassant l'ancien sur toute la plage de régime et délivrant 90% de sa force dès 3800 tr/mn.
Où le bouilleur sentait ses ailes plombées, c'était du coté puissance. En 2018, le haras tomba à 110 bourrins cravachés à 11 500 tr/mn. Pour arriver à ce résultat, la Brutale dû piquer à la Turismo Veloce ses arbres à cames et ses pistons, revoir les conduits d'admission, aménager la ligne d'échappement et augmenter le volume de la chambre de tranquillisation. Bien entendu, l'électronique fut reprogrammée en conséquence.
Un constat ? Un poil moins puissante, un tantinet moins rapide, filant sous les 240 au lieu de les dépasser, mais plus disponible et plus remplie. Peu de monde se plaindra de ce lifting dynamique.
Dans la frénésie de développement des puces savantes, MV-Agusta n'est pas en reste ; loin de là. Elle continue à proposer un sérieux package, avec ABS déconnectable, Ride-by-Wire, contrôle de traction à 8 niveaux, multiples cartographies d'injection (4 dont une personnalisable*), et le shifter up&down EAS 2.0. Avec lui, la montée et la descente des rapports ne sollicite plus la main gauche.
Le tableau de bord avait aussi besoin d'être un peu rafraichi. Et pas besoin d'aller chercher bien loin : la B3 l'a tout simplement emprunté à la Rivale. Dommage que la jauge à essence soit absente.
Le toucher de la route, la conduite virile, les sens aiguisés par le rythme... Une MV ne les conçoit pas comme une japonaise. C'est bien plus direct, plus singulier, pour ceux qui conçoivent que l'émotion se vit à vif. Miss Brutale conserve sa confiance dans une fourche inversée Marzocchi de 43 mm, un cadre treillis en acier relié à de belles platines en aluminium, un amorto Sachs pour contenir les mouvements du monobras oscillant et du freinage de qualité. Deux disques de 320 mm que saisissent des tenailles radiales Brembo à 4 pistons – le disque arrière de 220 mm se contentera d'une pince à deux pistons.
Ces éléments le lui rendent bien avec une rigueur difficile à prendre en défauts ; et un confort pour les passionnés.
Il n'est pas facile de moderniser une Brutale, encore moins une MV-Agusta. La main doit être sûre et habile, le talent certain, le travail sans faute. Un choix de caractère. La 800 Brutale Rosso veut aussi plaire aux jeunes permis en proposant une version bridable en A2.
M.B - médias constructeur