Fiche moto MV-Agusta1000 Rush 2020 Joe le taureau
Entre alliances de renom, motos au caractère trempé et beauté de ses créations, MV-Agusta sait faire bouillir la marmite à fantasmes. Avec cette Rush, le thermostat monte d'un cran. Un véritable fauve, se joignant au clan des hyper-roadsters. Aucune hésitation avant l'impact cognitif – cet engin transpire l'affrontement mythologique.
Tout motard ne sortira pas indemne d'un telle rencontre. Ses traits bestiaux, ses éructions mécaniques, sa folie fascinante à fleur de peau un font une quatrième Gorgone. La firme de Varese démontre une fois de plus toute sa verve à créer des motos d'une rare intensité.
La machine exerce une brutalité de pleine hargne. Justement, cette Rush est étroitement dérivée de la Brutale. Mais son arrière hautement torturé à la limite de Star Trek, son double silencieux SC Project en titane fait à la main et sa jante arrière caractéristique la rendent plus diabolique. Une flasque de carbone habille le coté droit – heureusement qu'elle est en carbone afin d'assurer de la considération ; sinon, on serait tenté de croire que MV vient d'inventer l'enjoliveur pour roue de moto. Comme sur les bagnoles d'entrée de gamme.
Une bonne part de l'identité itinérante à la Rush vient de son phare avant. Un spectaculaire jeu luminaire où une farandole de diodes s'occupe de l'éclairage en courbe. Un élément en provenance directe de la RVS #1, comme si ce carnassier revendiquait une affinité génétique.
La MV-Agusta Rush n'est cependant pas une dévoyée échappée des champs où pousse le métal brut. C'est une fille de noble qui s'est envoyée trop de coco dans le pif. En sortant du manoir, elle a embarqué de beaux atours : cette superbe selle en cuir surpiquée rouge, du carbone pour le passage de roue, les protections d'échappements, les épaules et l'habillage sous le réservoir, des pièces usinées CNC, des winglets intégrés aux écopes de radiateur, et des jantes... malicieuses. Si la roue arrière (cachée) est un modèle à bâtons en aluminium forgé, celle de l'avant reçoit des rayons d'une façon très particulière – comme sur la 800 SuperVeloce Oro.
Prête pour dépasser les 300 km/h, la 1000 Rush contient une mécanique bouillante. Le 4 cylindres de la Brutale offre autant de chevaux sur l'une comme sur l'autre, soit 208 à 13 000 tr/mn. C'est plus que la majorité des hypersports. En installant l'échappement et l'ECU qui vont bien (fourni avec), la puissance passe à 212 ch. Le couple, haut perché, établit son maxi à 11,9 mkg.
Comme le pilote ne verra jamais (espérons) les bielles en titane, les 8 injecteurs ou les soupapes radiales, voyons ce que la MV-Agusta Rush réserve de plus palpable pour son pilote. En électronique, c'est un choix de 4 cartographies (Sport – Race – Rain – Personnalisable) avec la grosse dose d'assistances au pilotage : contrôle de traction à 8 niveaux, anti-wheeling, shifter Up&Down, ABS avec anti-soulèvement de la roue AR, régulateur de vitesse et module GPS embarqué.
La Rush reçoit également un tableau de bord couleur TFT de 5 pouces de diagonale avec connectivité smartphone. Avec l'appli maison, il est possible de paramétrer les assistances de bord depuis le pouce. L'offre technologie se complète avec des suspensions électroniques.
MV renouvelle sa confiance dans le haut-de-gamme que représente Öhlins, avec une fourche inversée de 43 mm et un amorto TTX, les deux étant réglables de partout. Le module EC de la marque suédoise s'occupe d'ajuster la compression et la détente. La précharge se fera à la main.
On trouve également du top matos pour les freins. Brembo fournit ses excellents étriers Stylema monoblocs à 4 pistons, fixés radialement devant des disques de 320 mm. Enfin, est-il encore nécessaire de présenter l'épine dorsale d'une MV-Agusta ?!? Oui, pour le plaisir de saisir son cadre en treillis tubulaire avec des platines latérales en aluminium, suivi d'un monobras au cachet incontournable.
Donc, cette MV-Agusta Rush 1000, elle peut arracher la tête, la rétine, les gommards, et le compte bancaire. Vu le coté exceptionnel que la marque perfuse dans cette bécane, on l'imagine mal être raisonnable comme une 800 Brutale Rosso. Pourtant... Elle s'affiche un tantinet moins cher que la Brutale Oro. C'est juste histoire de se consoler, car face à la Brutale 1000 RR, ce n'est plus le même discours.
M.B - Photos constructeur