Un coin de la colère
Bien que la Shiver 750 n'ait pas rencontré un succès d'estime, Aprilia ne délaisse pas son roadster mid-size. Bien au contraire : il le renforce en cylindrée. L'épisode en cours s'appelle 900 Shiver et permet à la marque italienne de tenter à nouveau le contact foudroyant avec la bataille du milieu.
Yamaha MT-09 et Kawasaki Z 900 tiennent les positions principales, du haut de leur cubage imposant et de leurs chiffres de vente. A Noale, le temps a permis de se poser les bonnes questions puis d'apporter le nécessaire à la Shiver pour revenir au pas de charge.
Commençons par s'occuper du moteur. Pour parvenir à cuber 896 cm3, on a augmenté la course des pistons, de 11 mm, sans toucher à l'alésage. Avec le généreux volume qu'offrent à présent les chambres de combustion, combien ce twin nous offre t'il de chevaux en plus ? Eh bien... aucun. Le hara de 95 canassons n'a pas bougé. En revanche, la salade n'est pas la même coté force de traction. Le couple passe de 8.25 à 9.17 mkg. La puissance et le couple maxi sont obtenus plus tôt, respectivement à 8750 et 6500 tr/mn. De quoi amener des relances plus généreuses, et son petit lot de sensations supplémentaires.
Le ride-by-wire est reconduit (lui qui a essuyé les plâtres à sa sortie), dans une version optimisée, simplifiée et allégée de 500 grs. Tandis qu'Aprilia en a profité pour revoir la lubrification, installé un nouveau boitier de gestion moteur, et offrir la sécurité d'un contrôle de traction.
Pour les jeunes permis, la Shiver sera toujours dispo avec un kit de bridage pour se transformer en A2.
La silhouette de la Shiver a changé. Moins aigüe, moins éthérée, moins gamine, un peu plus provocante, elle conserve tout de même un souvenir de la mode des années 2000 avec ses silencieux sous la selle. Sauf qu'ils se sont arrondis. La 900 Shiver veut nettement montrer qu'elle change de génération, avec un sabot moteur qui lui remplit mieux le ventre, une bonne couche de noir supplémentaire sur le bras oscillant et le moteur, avec cependant de piquants couvre-culasses rouge, des flancs redessinés et percées d'ouïes, et pour conclure un tout nouveau combiné d'instrumentation. La technologie TFT lui permet d'afficher un bel écran couleur, avec de multiples infos à la clé. Le tableau de bord flattera l'œil et le pilote, sans compter qu'il provient directement des nouvelles RSV4 1000 RR et Tuono V4 1100 RR. Y a pire ;-).
Quand la Shiver 750 est sortie, elle ne faisait pas semblant coté châssis avec sa structure mêlant platines en alu et structure treillis tubulaire en acier. Aprilia l'a conservé, ainsi que son bras oscillant en aluminium. Par contre, on lui a accointé une nouvelle fourche inversée Kayaba de 41 mm, plus légère d'un demi-kilo, réglable en détente et en précontrainte. Suivent de nouvelles jantes à 3 branches pour souligner le style sportif et alléger la balance. La roue avant perd 900 grammes et l'arrière 1300 grammes. 2,2 kilos de gagnés sur de la masse non suspendue, voila qui va nettement doper l'agilité de la machine.
Coté freins, on a perdu les pétales en périmétrie des disques mais pas la dotation. Deux galettes de 320 mm avec des étriers 4 pistons à l'avant + 1 disques de 240 mm avec étrier monopiston à l'arrière + un ABS à 2 canaux.
Le deuxième tome de la Shiver s'annonce plus mordant que le premier. Davantage de cylindrée pour offrir surtout plus d'entrain que de muscle, un aspect plus belliqueux, des prestations dynamiques renforcées et une électronique qui s'enrichit sans basculer dans la surenchère. Ne partons pas sans citer la plate-forme multimédia d'Aprilia avec connectivité Bluetooth dispo en option, parmi les pièces en carbone, alu et divers éléments touring. Pour autant, chasser sur les terres des MT, Z, Monster et GSX-S ne sera pas encore une mission facile. La 900 Shiver doit tenter sa chance, et marquer autant que plaire.
M.B - Photos constructeur
avis
Un bon Roadster, pas une sportive.
Aprilia Shiver - Pourquoi 200 cc de plus ?
shiver 900
Avis Shiver 900
Pas mal sur le papier, mais...