Fiche moto YamahaTracer 9 GT 2025 Se projeter plus loin
La Tracer9 prend de plus en plus au sérieux son rôle de GT au sein de la gamme Yamaha. Qu’il est loin le temps où la 900 Tracer mélangeait le trail, le roadster et le Sport-GT dans une machine hybride et délurée. Aujourd’hui, sa lointaine descendante veut consommer de la route et avance une forte argumentation technologique pour cela.
Quand ce crossover est devenu Tracer9 (en 2021), sa physionomie a changé de cap. Le profil routier prenait alors véritablement le dessus. La mue 2025 confirme cette tendance tandis que son design peut surprendre. Son petit front mutin s’engage vers plus de finesse alors que ses bajoues prennent une importance chronique. La polygamie de phares s’assemble comme des petites briques installées par Jacky Tuning.
Bien que l’allure générale soit très proche de l’ancienne mouture, toute la ligne a évolué suite aux multiples améliorations. Les épaules sont plus strictes, l’habillage du réservoir retravaillé et le bâti arrière étiré. Mais sitôt revenu en face de la grosse Tracer, impossible de ne pas tordre le nez face au sien.
Et puis, qu’est-ce que c’est que tout ça ? Yam a installé des phares adaptatifs en virage sur toutes les Tracer9 et plus spécifiquement des phares matriciels sur les GT et GT+. Dac, mais ça sert à quoi ? A adapter l’éclairage en fonction de l’environnement.
Comment ? En plein milieu de sa tronche, la Tracer9 GT a glissé une caméra pour voir les sources de luminosité, la météo, et les phares des bagnoles. Ainsi, et aidé de la centrale inertielle pour compenser les mouvements de la moto, le système adapte le faisceau lumineux, son niveau et sa répartition pour éclairer de manière optimale et sans gêner ceux qui arrivent en face.
Les feux matriciels sont un pas supplémentaire dans l’adaptatif. Non seulement en virage mais aussi en distribution. Ils sont entièrement automatiques mais le pilote peut choisir 3 niveaux de sensibilité quand il le souhaite.
Gros changement du côté de l'habitacle. La Tracer9 abandonne son double écran (parfois controversé et régulièrement incompris) pour installer un écran unique, pratique, plus simple, fonctionnel..... et bien plus grand. Une dalle TFT couleur de 7 pouces, dont le confort de lecture sera bien plus probant. L’agencement se distingue par sa simplicité très appréciable, ses 3 thèmes d’affichage, l’impeccable présentation du paramétrage des Modes de conduite et l’intégration du système de navigation GPS Motorize de Garmin. Pour la connectivité avec le smartphone, cela se fait en USB, Wi-Fi ou Bluetooth. L’appli MyRide permet de piloter la musique, les appels, les messages, et les réglages des assistances au pilotage de la moto.
La nouvelle Tracer déroute moins grâce à cette nouvelle interface, et accueille mieux de son assise. La boucle arrière a été allongée et allégée afin d’offrir plus d’espace pour le passager. Le pilote a aussi droit à une nouvelle selle, plus plate entre les jambes et plus généreuse pour les fesses... mais aussi plus haute. L’assise atteint 845 mm à son plus bas. Ou 860 mm dans sa position supérieure. Des valeurs proches d’une Adventure de chez KTM. Mais Yamaha nous (r)assure que le dessin de la partie avant de la selle devrait faciliter la vie à tous les pilotes.
Le confort, c’est l’un des axes de travail prioritaires de cette nouvelle génération de Tracer. Le guidon et les repose-pieds (réglables en hauteur) sont revus suivant cette idée, tout comme l’installation d’une bulle électrique offrant 100 mm de débattement, l’arrivée d’un vide-poches avec prise USB sur la droite du réservoir, et la possibilité de seconder le moteur de la boite automatisée Y-AMT*.
Si vous prenez ces éléments et que vous les rajoutez au package renouvelée de l’ex-Tracer9, vous obtenez une routière (un peu trail) avec des valises de 30 litres chacune, des poignées chauffantes, des protège-mains, une béquille centrale, et de l’électronique à foison.
Avec le nouveau compteur de 17,8 cm, les tout nouveaux commodos, un système de bord sans clé, un limiteur de vitesse, des clignotants multi-fonctions, l’aide au démarrage en côte et les phares matriciels... Ces éléments, ce sont les ajouts de cette nouvelle Tracer. A côté, il y a les suspensions semi-actives Kayaba KADS, le shifter, le régulateur de vitesse, les contrôles de traction, de glisse, de freinage et de wheeling, l'ABS cornering et 5 modes de conduite.
Y en avait pas 4 avant ? Tout juste. Yamaha en a rajouté un et revu leurs appellations. Le système D-Mode ne les identifie plus de 1 à 4 mais obtempère àun processus plus universel: 3 avec des noms communs, Sport / Street / Rain, auxquels s’ajoutent 2 modes paramétrables Custom 1 / 2.
Par contre, la mise à niveau pour Euro5+, cela change quelque chose au moteur ? Rien du tout. Le fougueux CP3 de 890 cm3 préserve ses 119 chevaux et une bonne dose de couple de 9,5 mkg. Quelle que que soit la machine dans laquelle il est monté et quel que soit l’usage, ce trois-cylindres est un régal à utiliser.
Pour canaliser son énergie, la partie-cycle est ad hoc tant qu’identique aux millésimes précédents. Un cadre Deltabox en alu moulé sous pression, entouré d’une fourche inversée de 41 mm, d’un mono-amortisseur, et de jantes allégées Spinforged de 17 pouces. Yamaha a demandé à Bridgestone de concevoir des pneus T32 spécialement pour la Tracer, pour doper sa maniabilité. D’ailleurs, cette nouvelle Tracer9 braque un peu mieux. Nullement grâce aux nouveaux pneus ou à une retouche châssis mais grâce au support de fourche remanié. Toujours un freinage de bon calibre avec les étriers radiaux à 4 pistons mordant des pistes de 298 mm. Le disque arrière a grandi, de 245 mm à 267 mm.
Comme tant d’autres marques, Yamaha n’a plus de grosse GT dans sa gamme mais elle met le paquet sur ses Tracer pour offrir un agrément et un équipement de qualité. La nouvelle Tracer9 GT est encore plus chargée, en tant que digne représentante de la route. Un cran au-dessus, la GT+ permet d’avoir sous la main un radar, un régulateur de vitesse adaptatif, le système">Y-AMT de série, la surveillance de la pression des pneus, une chaine plus endurante, la détection des angles morts et des commodos rétro-éclairés.
M.B- photos constructeur
KADS : Ce système semi-actif est intégré à l'électronique de la moto et ajuste automatiquement l'amortissement en utilisant les données en temps réel détectées par l'IMU à six axes, telles que l'angle d'inclinaison, la charge, l'accélération, l'amplitude et la vitesse de la course de la suspension, offrant ainsi une conduite sportive sans compromettre le confort.
Le pilote a le choix entre différents modes par simple pression sur un bouton et la dynamique est déterminée par le mode de conduite YRC sélectionné, offrant un réglage plus ferme et plus sportif en mode Sport, tandis que l'avantage est mis sur le confort en modes Street et Rain.
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