Fiche moto Yamaha700 Ténéré 2025 Le chemin de l’horizon
En débarquant sur le marché, la Ténéré 700 a apporté un vent d’air frais dans la catégorie des trails. Enfin une descendance à sa lignée d’aventurières, où le parfum du sable n’est pas qu’un leurre. Hourra pour une machine qui ne craint pas les trottoirs et les rocs quand la majorité des SUV frissonnent à l’idée de croiser une branche. Yamaha tenant une belle pépite dans les mains, il est temps de lui donner quelques billes pour tenir sa position envieuse.
A la croisée des chemins
Il n’est pas rare de croiser une T7, aussi bien sur une avenue qu’entre deux récifs de pierre. La Yam sait faire preuve de polyvalence et entretient cette petite part de rêve sablé à chaque fois qu’on l’enjambe. Un effluve que Yamaha saupoudre d’un peu plus de modernité avec cette nouvelle version.
Depuis 2019, elle n’avait changé que par des coloris et aucunement par sa plastique. C’est plutôt sympa de constater que Yam retouche le style avec parcimonie et sans tomber dans les travers nébulo-Sinok de certaines productions. La Ténéré conserve ce profil de rallye-raid grand public avec de subtiles retouches : des flancs arrières revisités, des panneaux de carénage plus élancés, un sabot redessiné, des protège-mains plus présents ; et l’élément le plus remarquable est sans aucun doute le bloc optique modernisé. Les 4 monocles à photons sont toujours là mais dans un format rectangulaire plus hype, supportés par une platine en alumunium. La T7 passe un cap sans être violenté par les bourrasques de la mode.
Elle s’offre aussi une nouvelle selle, les repose-pieds de la version World Rally (10 mm plus large), un contacteur de béquille repositionné, des points de fixation du porte-bagages renforcés, un carter d’embrayage modifié, un réservoir avancé pour mieux répartir le poids et quelques babioles.
Inflation technologique maitrisée
La T7 a fait de son premier cheval de bataille le moins d’électronique possible, afin de laisser le pilote maitre des évolutions. Avec le temps, elle a cédé aux sirènes de la technologie mais en gardant le pied sur le frein.
- l’ABS, c’était on ou off. Depuis 2023, il offre trois possibilités : actif de partout, que sur la roue avant, ou pas du tout. Pas de fonction Cornering et cela reste ainsi sur le nouveau modèle.
- le contrôle de traction déboule sur la T7 en 2025. Mais Yam’ fait au plus simple : actif ou pas. Ainsi, pas de prise de tête. De plus, on peut le couper facilement en même temps que l’ABS juste en appuyant longtemps sur le bouton ABS à gauche du tableau de bord. On doute tout de même de l’utilité d’un Traction Control- l’ancienne T7 n’en exprimait pas le besoin.
- Les Modes de conduite arrivent aussi, grâce à l’accélérateur désormais ride-by-wire (YCC-T comme on dit chez Yam’). Là aussi, on limite la débauche. Seulement deux caractères moteur pour le moteur CP2. Un “Sport” pour profiter de la joie du bicylindre et un “Explorer” avec un comportement plus soft. On est loin des 7 Riding Modes d’une Harley Pan-America
- Le cockpit se fend d’une nouvelle dalle TFT, plus grande que celle apparue en 2023. De 5 pouces, l’affichage progresse à 6,3 pouces, toujours au format vertical. Les différentes thématiques (Street ou Explorer) témoignent d’un réel sens du pratique et de l’agréable, sans effets pour épater la galerie.
En parallèle, l’interface homme-machine de la Ténéré profite de nouveaux commodos plus complets, d’un port USB-C et d’une connectivité smartphone pour piloter le bazar (appels, messages, musique, navigation).
Oublions le téléphone. Ce n’est pas lui qui va faire avancer la bécane mais ce bon vieux twin de 689 cm3 - Plus de 10 ans qu’il existe avec la MT-07. L’occasion de lui donner plus de watts ? Non, juste quelques améliorations : la compatibilité Euro5+, une admission d’air modifié pour plus de couple à bas-régimes, un embrayage révisé, et des éléments de boite de vitesses modifiés pour un meilleur passage des rapports.
Les amateurs retrouveront donc avec joie ce moteur souple, progressif et joueur, fort à l’aise avec ses 73 chevaux et particulièrement complémentaire du gabarit et des missions de la T7.
Plus de réglages
L’une d’elles est de passer partout, sur les routes sympas ou esquintées. Les suspensions ont été prévus pour ça. La nouvelle T7 accueille le réglage de la précharge sur sa fourche inversée de 43 mm, permettant désormais de tout régler sur l’avant.
Pour l’arrière, une nouvelle tringlerie augmente la course. Associée à un mono-amortisseur revu et cette fois complètement réglable, cette cinématique devrait apporter plus de progressivité et de confort à la conduite. Hormis ces changements, l’accastillage présentent les mêmes spécificités bien typées off-road : 210 mm et 200 mm de débattement (AV / AR), 240 mm de garde au sol, des jantes à rayons de 21 et 18 pouces aux pneus fins et revêtues de crampons, une hauteur de selle conséquente à 875 mm et un sabot en aluminium.
De nouveaux tés de fourche viennent renforcer l’avant. Quant au cadre tubulaire en acier et son pote le bras oscillant en aluminium, ils sont reconduits sans modifications.
La Ténéré 700 sait aussi penser à une accessibilité de plusieurs niveaux. A savoir qu’elle est dispo en A2 et, nouveauté 2025, qu’il existe la possibilité de choisir des suspensions au débattement moindre. La version “à selle abaissée” revoit la course des suspates à 190 et 180 mm pour ramener l’assise à 86 cm du sol. Mais du coup, vous aurez un peu moins de garde au sol.
D’une T7 à l’autre, d’une génération à l’autre, les changements ne sont pas flagrants mais permettent d’apporter des évolutions pertinentes sans dénaturer le trail. Car c’est un vrai trail, toujours prêt à manger de la motte de terre comme de l’asphalte cabossée (pléonasme, dans notre pays).
M.B - Photos constructeur