Dans les faits comme dans la réputation, Husqvarna est un représentant reconnu de motos off-road. Avec des titres à foison en motocross (surtout dans les années 60 et 70) et une gamme aujourd’hui très large en MX et enduro.
Il était temps de mettre les roues dans la catégorie des trails grand public, plus précisément dans celle des aventuriers. Tel est le destin de la nouvelle Norden 901.
Elle semble née dans le froid, au cœur d’une forêt. Les amateurs d’héroic fantasy verront en elle une représentante du clan des Stark. C’est une Nordienne, avec un coté austère et robuste. Pas le genre de meule pour frimer devant la caméra et se planquer à la première difficulté. Davantage l’inverse.
Avec son profil taillé de biais, elle n’est pas sans rappeler les anciennes KTM 950 / 990 Adventure.
Justement, la génétique Katoche n’est pas si loin. La Norden 901 est une proche cousine de la 890 Adventure. Logique vu que la firme autrichienne est propriétaire de Husqvarna. Ce qui permet un important transfert technologique et des coûts de développement moindre. Mais le maximum a été fait pour ne soupçonner aucune consanguinité. Mise à part le bras oscillant en aluminium identique, il est impossible de trouver la moindre similitude entre les deux machines. Quand la KTM prétend vouloir batifoler entre le roc et la poussière, la Norden vise davantage les terres autour des fjords et la chasse aux Fenrir et Jörmundgandr.
L’œil est globuleux, les appendices lumineux ajoutent à l’identité, la face affirme ses intentions d’aller plus loin que les bosquets. On sent que la Norden veut plus qu’y croire. Ses dessous prétendent à des capacités marquées. Pour cela, elle s’appuie sur un cadre en treillis tubulaire d’acier où le moteur joue un rôle porteur. Ce twin de 889 cm3 développe 105 ch à 8000 tr/mn et 10,2 mkg à 6500 tr/mn. Des valeurs copieuses sans être exagérées pour un trail, proches d’une 1050 V-Strom, d’une 1100 Africa Twin et.... strictement identiques aux 890 Adventure. Pas de souci pour cracher de la terre et relancer vigoureusement, le bloc ne devrait nullement souffrir des terrains ou des latitudes.
- Le Mode «Street» donne la réponse la plus dynamique à l’accélérateur, avec un réglage du contrôle de traction (MTC) permettant un peu de glisse.
- Le «Off-road» est minoré coté accélération. Le MTC est beaucoup plus permissif afin de jouer sur la glisse du pneu arrière. L’anti-wheeling est désactivé pour permettre à la roue avant de s’engager au-dessus des obstacles.
- En Mode «Pluie», l’accélérateur est fortement calmé, la puissance abaissée, et le MTC intervient très tôt.
- Le dernier Mode, baptisé «Explorer», est la version customisable par l’utilisateur. Celui-ci permet de paramétrer les assistances ainsi que l’affichage du tableau de bord.
Pourquoi 3+1? Parce que le Mode «Explorer» est une option.
L’expérience électronique ne s’arrête pas là. Le MTC (3 niveaux + off) dont nous avons parlé est réactif en virage, tout comme l’ABS. L’antiblocage gère aussi l’anti-stoppie et peut se désactiver sur l’arrière dans le Mode «Offroad». Il y a aussi un contrôle du frein moteur (MSR) pour soulager le boulot de l’anti-dribble, un régulateur de vitesse et un tableau de bord TFT de 5 pouces. Le même que sur les Katoche mais heureusement, les graphismes ont été adaptés à l’esprit de la Husqy. Les infos de bord sont affichées avec un style favorisant l’essentiel et une certaine rigueur. Après, il sait faire comme il se doit par rapport aux tendances de connectivité. On peut ainsi lui appairer un smartphone pour contrôler les appels, la musique, la navigation, la planification d’itinéraire – ne pas oublier d’installer l’Appli Ride Husqvarna Motorcycles pour avoir accès à toutes les possibilités.
Pour vous donner un point de comparaison, une 1250 GS propose une garde d’environ 200 mm; une Africa Twin est à 250 mm; une WRF monte à 330 mm; une Husaberg haussait la donne jusqu’à 390 mm.
Mais attention, pour une utilisation off-road sans chercher l’extrême, il y a déjà de quoi faire. La fourche inversée WP de 43 mm propose une course de ses tubes sur 220 mm. La compression et la détente sont réglages depuis deux petites mollettes en haut des tubes. De même provenance, l’amortisseur débat sur 215 mm, dispose d’un réglage déporté de la précharge et d’un ajustement de la détente. Un amortisseur de direction est aussi là, pour calmer le train avant au besoin.
Du coté des roues, la Norden s’affirme encore plus. Pas question d’opter pour des jantes à bâtons comme les trails-GT ou de pneus mixtes. La moto veut tout de suite alterner de routes en sous-bois. Les godasses à gros pavés sont des Pirelli Scorpion Rally STR, dans des dimensions tout indiqués pour le crapahutage: 90 / 90 – 21 à l’avant et 150 / 70 – 18 à l’arrière. Les jantes à rayons permettent de monter des pneus Tubeless.
Le freinage radial se compose d’étriers à 4 pistons, sur des disques de 320 mm. De bonnes dimensions pour cette catégorie. Les mâchoires sont badgés Husqvarna mais elles ne sont fabriqués ni en Suède, ni en Autriche. Elles proviennent d’Espagne, de chez J.juan. L’arrière se compose d’un disque de 260 mm avec 2 pistons pour le mordre.
La selle en profite pour être plus étroite mais demeure haute. Des suspensions à fort débattement, ça se paye avec une assise qui grimpe. Pas encore besoin d’un escabeau avec le 854 mm d’élévation mais de grandes jambes ou de la souplesse. A contrario, on peut la régler pour 20 mm de plus – plus pratique en tout-terrain. Les frileux apprécieront de pouvoir commander en accessoires des versions chauffantes.
La nouvelle Husqvarna 901 Norden semble venir de l’autre coté de l’aventure. Elle n’a pas encore fait ses preuves mais son identité imagine qu’elle a déjà connu de solides expériences. En s’appuyant sur une base déjà connue de KTM, elle présage déjà son potentiel. L’aspect est bien plus nordique, plus conquérant de territoires peuplés de rênes, d’elfes et de mythes.
La Norden 901 2022 sera disponible à partir de novembre 2021 chez les distributeurs Husqvarna Motorcycles.
M.B - Crédits images : Husqvarna
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