Un surf du désert
Après son dernier épisode de gros trail avec la 1200 Caponord, Aprilia s’est retrouvé sans représentant dans la catégorie depuis 2016. Une traversée du désert (sans jeu de mots) qui va prendre fin avec cette nouvelle 660 Tuareg.
Son moteur s’était présenté initialement sous un profil racé avec la RS 660, véritable bouffée d’air frais et juvénile dans le monde de la sportive. La Tuono a vite suivi pour satisfaire les amateurs de streetfighters mid-size. Leur twin devient maintenant le cœur d’une machine aux parfums de rally-raid. Pour l’occasion, Aprilia a ressorti une appellation vieille de presque 40 ans. Cet héritage du off-road commence en 1985, quand la première Tuareg ETX 125 fit sensation dans le monde des petits trails. Des versions 50, 240, 350 et 600 suivront dans les années 80.
La Tuareg 660 d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec la 600 de 1989. Le monocylindre de l’époque donnait 46 chevaux depuis ses 562 cm3. Désormais, avec son twin ultra-moderne et d’inspiration RSV4, la baroudeuse joue dans une toute autre catégorie. Il envoie 80 chevaux à 9 25 tr/mn, ce qui le place d’emblée au-dessus de sa rivale désignée, la Yamaha 700 Ténéré. On à certes perdu 20 bourrins depuis lasportive mais c’est au bénéfice de plus de couple (7,1 mkg) et surtout de plus de disponibilité dans les bas et moyens régimes.
La concurrence dans ce domaine n’est pas nombreuse, vu que l’essentiel des constructeurs s’exerce sur le gros trail routier. La Guzzi V85 TT peut aussi être prise pour cible, mais l’Aprilia semble chercher un coté aventurier bien plus marqué.
Ses suspensions vont immanquablement dans ce sens. Le débattement à l’avant comme à l’arrière est prévu pour bouffer de l’obstacle et même taquiner du franchissement. On est à 240 mm de coulissement, soit l'une des valeurs les plus fortes du secteur. Plus qu’une R 1250 GS Adventure ou qu’une Africa Twin. Seule la KTM 890 Adventure Rally ou les machines d’enduro façon EXC présentent de plus fortes amplitudes. La hauteur d'assise s'en ressent forcément, grimpant à 860 mm.
Pour son Tuareg, Aprilia n’a pas repris le cadre périmétrique en alu des RS et Tuono (trop typé) mais dégaine un treillis tubulaire en acier avec des supports en aluminium. La fourche est un modèle inversée de 43 mm, secondée par un mono-amortisseur à tringlerie progressive. Pour rouler longtemps, ce trail embarque 18 litres de carburant. Le poids à réussi à se contenir, avec 187 kilos à sec.
Avec ses jantes à rayons et ses pneus à crampons, l’engin montre clairement son appétit pour la caillasse. Il fait plus penser aux routes abandonnées qu’à de la débauche technologique. Et pourtant....
Pourtant, c’est une Aprilia. Donc pas mal de systèmes électroniques à bord. Le Tuareg 660 a droit à plusieurs cartographies d’injection, un contrôle de traction, un réglage du frein moteur, 4 Modes de conduite dont 2 personnalisables ainsi qu’un Mode prévu pour la conduite off-road, un régulateur de vitesse, un ABS désactivable sur la roue arrière ou les deux roues, un éclairage entièrement à LEDs et un écran TFT couleur de 5 pouces.
Le 660 Tuareg est plein de promesses. Il devrait enthousiasme le domaine comme le font ses cousines doté dumême moteur. Mais coté tarif, on sera loin du trail pas cher et passe-partout d’une certaine époque.
M.B - Photos constructeur
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