Fiche moto BMW1200 R 12 G/S 2025 Faire Bavière de tout bois

Vous avez la nostalgie de la R 80 G/S ? Vous voulez retrouvez le style de la toute première Gelände Strasse ? Pas de problème, BMW a pensé à vous avec la R 12 G/S. Cette nouvelle interprétation du plus célèbre trail du marché vient prendre la relève de la Urban G/S (2017 – 2023) et propose une version “offroad” de la NineT.
Pas de dépaysement ni de choc visuel. La R 12 G/S arbore un profil très proche de l’Urban G/S. Le phare rond capoté, le garde-boue avant touchant le museau, la silhouette faussement vintage... mais très vite, les différences percutent les yeux. Avec une fourche inversée plus qualitative, des jantes à rayons remplaçant les modèles à bâtons, un réservoir plus vintage, des couvre-culasses plus rondouillards, un bâti arrière moins custom et un habillage un peu plus conséquent, cette néo-rétro GS “mark II” montre une interprétation plus profonde du concept.
Le Boxer a la meilleure place
En est-il de même coté moteur ? Pas vraiment. BM reste fidèle au Boxer air/huile de 1170 cm3. Celui de dernière génération avant le passage au refroidissement liquide. Un moteur plus adapté à l’exercice de “l’autrefois”, sans renier sur les performances. 109 chevaux se promènent dans les bielles à 7 000 tr/mn, accompagné d’un couple de 11,7 mkg. Des valeurs très proches du modèle précédent, à même de fournir une poussée franche et grondante mais sans voracité.
Le châssis tient à être d’une autre trempe. La base du cadre est commune avec les autres R 12, à l’exception de la colonne de direction revue pour le off-road. Contrairement à la NineT GS, les suspensions sont complètement réglables, leurs débattements sont bien plus généreux avec 210 mm à l’avant et 200 mm à l’arrière, la jante avant veut vraiment goûter aux excusions (21 pouces au lieu de 19) et les pneus présentent quelques sculptures. Prudence, j’ai dit goûter, pas dévorer.
Coté freinage, l’équipement ne fait pas dans l’esbrouffe mais dans l’efficacité, avec des disques de 310 mm mordus par des étriers Brembo à 2 pistons. Pas spectaculaire ; seulement calibré pour l’usage et le profil de la machine. L’arrière aura aussi son mot à dire avec son disque de 265 et sa pince à double quenottes.
Calez-vous à bord et jaugez. BMW a pris du soin pour l’ergonomie du pilote, avec un triangle guidon-selle-repose-pieds offrant un juste compromis pour une conduite assis ou debout, un embout de sélecteur réglable par excentrique, un réservoir en acier s’évasant vers le bas et un guidon ajustable.
Vintage dehors, moderne dedans
Ce qui fait plaisir, c’est la préservation d’un compteur à aiguille. Attention, il ne signifie pas que la technologie soit mise de côté. Parfois on aimerait... La R 12 G/S concocte la conduite avec un contrôle de traction (désactivable), une gestion du couple moteur, l’ABS cornering et trois Modes de conduite.
- Le “Route” donne une réponse à l’accélérateur directe, un contrôle de traction à mi-niveau et une électronique optimisée pour une stabilité maxi.
- Pas de mystère pour le “Rain”, il assouplit tous les systèmes.
- Le mode “Enduro” déverrouille les libertés : l’ABS est plus permissif à l’arrière, les contrôles de wheeling, de traction et de couple sont partiellement endormis, tandis que l’accélérateur est le plus homogène possible.
Il y a aussi en option un 4ème acteur, “l’Enduro Pro”. Lui se permet de couper l’ABS à l’arrière, de réduire au minimum le traction control, et laisse l’accélérateur s’exprimer façon route.
Je ne vous apprends rien en précisant que certains éléments tentants sont en option. Sauf qu’ici, même le passager est en option ; la R 12 G/S est d’origine une monoplace. Pour emmener quelqu’un, il faut se fendre du pack adéquat ; celui qui se trouve rangé dans le catalogue, à côté de l’écran TFT de 3,5 pouces, du phare adaptatif en courbe, du Keyless, du Bluetooth, du shifter, des poignées chauffantes, et tout, et ça. Il existe même une option “Pays froid”, avec l’installation d’une batterie de 14 Ah pour mieux démarrer quand le climat est rude.
Une volonté de s'affirmer
Pour justifier pleinement son côté Gelände, la G/S propose le pack “Enduro Pro”. Se faisant, elle reçoit une jante arrière de 18 pouces, des repose-pieds enduro, un rehausseur de guidon de 20 mm, une pédale de frein plus accessible, et voit sa hauteur de selle grimper de 860 à 875 m. La garde au sol passe de 240 à 255 mm.
Après la R 12 “custom” et la R 12 “roadster”, voici le 3ème membre de la famille. Lequel se revendique de la lignée des trails de Bavière.
Ce n’est pas un scoop que la dynastie GS domine la gamme BMW tant que le marché moto. On ne vous le rabâche pas pour y faire rentrer dans le crane des citoyens, comme les médias nationaux le font pour piquouser un climat anxiogène – c’est un fait, c’est tout.
Que BM entretient génération après génération, avec en point d’origine une certaine R 80 G/S. La filiation avec le modèle originel est si importante qu’une réinterprétation a vu le jour en 2017 via la R NineT Urban G/S. Un peu moins de 10 ans plus tard, l’engin est mis au goût du jour pour perpétrer le souvenir ; pendant que les 1300 GS / GSA continue d’arpenter les routes et les sommets. Un souvenir moderne qui fait payer son image mais qui permet d’apprécier un goût moteur que les 1300 ont laissé derrière elles.
M.B. - Photos constructeur





