Fiche moto TriumphTiger Sport 800 2025 Bondir sur la route
Avoir 9 trails dans sa gamme devrait suffir à satisfaire la plupart des envies….
Apparemment pas vu que Triumph dégaine une nouvelle 800 dans la famille Tiger.
Attention, une Tiger Sport ; donc un engin à l’esprit plus dynamique que ses consoeurs.
Avec des prétentions nettement rehaussées par rapport à la 850, qui nous promettent une route façon sport-GT.
Bon, quelles sont ces promesses qu’avancent la Triumph 800 Tiger Sport 2025 ?!? Brièvement, il serait tentant de penser que Triumph a encastré un moteur de 765 Street Triple un peu gonflé dans une 660 Tiger Sport. Bien tant de hâte dans une idée pareille. Balayons la en découvrant mieux cette nouvelle itération du trail à l’anglaise.
C’est effectivement tentant de faire certains rapprochements avec la 660. Ce design est très similaire à la jeunette, avec des lignes jouvencelles et faussement fluettes. Copie fugace car la 800 avance une tête de fourche plus sérieuse, avec une bulle plus grande, des petits déflecteurs pour améliorer la protection du buste, deux petits crochets venim… lumineux au-dessus de la prise d’air. Calés sur elle, les panneaux de carénage sont plus importants. Ce besoin d’être plus habillée se complète avec la présence d’un sabot moteur. Ce petit appendice en précède un bien plus grand : l’échappement. Concentré pour être le plus discret possible sur la 660, il apparait ici dans des proportions annonçant du souffle. Charge en vue pour le 3-cylindres !
Des watts pour aller chercher une concurrence qui s’est sérieusement renforcée ces dernières années. De la BMW F 900 XR à la Yamaha Tracer 9, les trails routier mid-size naviguent maintenant avec 110 à 120 chevaux dans le caleçon. Des performances que ne pouvait aller chercher la 850 Tiger Sport avec ses 85 bourrins. Du coup, la 800 apparait pour aller chercher noise dans ce secteur tout en laissant les 900 s’occuper du Grand Tourisme (GT et GT Pro) ou de l’aventure (Rally Pro).
Et quel sont les revendications de ce moteur ? Emporter le 3-pattes mid-size vers une vélocité plus fournie. En observant les cotes internes, on perçoit un alésage identique au moulin des 765 Street triple mais une course plus grande de 2,3 mm. Engouée de 798 cm3, la cylindrée pourrait décevoir car elle se montre en net recul depuis les 888 cm3 du 850 Tiger. Erreur, le fauve est bien plus mordant dans cette cage réajustée : la puissance atteint 115 chevaux (à 10 750 tr/mn) soit presque autant que les cousins roadsters mais un couple plus important, avec 8,5 mkg (à 8 500 tr/mn). Elément essentiel, les motoristes ont travaillé pour avoir ce couple largement réparti – dont 90%est disponible dès les mi-régimes. Entretenir une certaine impatience et proposer du muscle dès les envies de relance, c’est la principale prérogative de ce moteur.
Fichtre, 30 bourrins, cela fait un sacré écart depuis le 850. Forcément, comme il en plait à Triumph, une bonne série d’assistances sont là pour accompagner l’énergie fusant de l’étincelle à la roue arrière. Félin routier, le nouveau Tiger est équipé d’un embrayage anti-dribble, d’un shifter Up&Down, d’une centrale inertielle IMU, d’un contrôle de traction (débrayable), de trois Modes de conduite (Rain – Sport - Road), d’un ABS réactif en courbe et d’un régulateur de vitesse.
Gage de la confiance de Triumph envers le châssis de la 660 Tiger, celui-ci est repris pour la 800 ; avec une série d’améliorations pour hausser le rang. Gagner de la patate se marie plutôt bien avec un affinement des suspensions. Gardons sous la main ou la selle de quoi régler la fourche inversée Showa de 41 mm et le monoamortisseur de même provenance. Gestion de la détente pour les deux entités, réglage supplémentaire de la compression pour le train avant tandis que l’arrière propose la précharge. Grâce à 150 mm de débattement de part et d’autre, l’amortissement devrait homogénéiser un agrément tant de confort que de conduite.
Gênée, la 850 ne pouvait prétendre qu’à un seul réglage, celui de la précharge arrière.
Houla, ne la critiquons pas de trop face à son éviction programmée. Hier fière, elle peut encore aujourd’hui mettre en avant quelques éléments flatteur comme ses étriers de frein Brembo Stylema ou son écran TFT de 5 pouces. Habilement, le constructeur a viré la dalle pour la remplacer par le combiné LCD / TFT désormais largement répandu sur les modèles d’entrée de gamme. Hormis ce positionnement sujet à discussion, apprécions l’installation en série du système de connectivité Bluetooth – avec pilotage du smartphone, de la musique et d’une navigation virage par virage. Ha, notons que les mâchoires pour mordre les disques de 310 mm sont toujours radiales et à 4 pistons mais qu’elles sont désormais siglées Triumph.
Il y a une envie de tourisme cachée derrière son appellation Sport. Invité à une quiétude dynamique par la position de conduite droite ainsi qu’une selle au rembourrage annoncé comme « généreux », le pilote peut aussi moduler la protection frontale avec la bulle réglable (sur une petite dizaine de cm) d’une seule main. Illico, les valises (en option) pourront s’ancrer dans les supports intégrés. Il ne manque finalement que les poignées chauffantes pour être prêt à du voyage rapide en toute circonstance.
Justement, le voyage peut se faire avec hâte et sans trop de haltes. Joindre des points d’étape de presque 400 km est envisageable avec le réservoir de 18,5 litres et sa consommation mesurée – sauf si la main droite s’agite trop souvent. Jugeant que son nouveau 800 Tiger Sport doit rapidement montrer son potentiel et éclipser son prédécesseur, Triumph le propose au même prix que le 850. Joute de genre et de fratrie pour cet énième crossover, qui devra se faire une place non seulement sur un marché déjà bien fournie mais aussi au sein de sa propre famille, où les 900 Tiger montrent des crocs saillants ..
M.B - Photos constructeur