Fiche moto DucatiMonster 2026 A la recherche de ses proies

Un V2 ouvert à 90°. Un V2 pour tous… Ou pour toutes. Si le V4 s’est emparé de toutes les motos musclées de Ducati, le bicylindre est loin de s’éteindre à Bologne. Pour preuve, le 890 cm3 tout beau tout neuf s’investit dans nombre d’actrices. Ici, il joue une grosse partie et le développement de sa réputation. Car il doit donner vie et soulever l’âme de la Monster 2026.

LA MONSTER, et non pas les ! Cela fait un moment qu’un seul modèle figure au catalogue. Comme s’il n’y avait qu’une seule place pour la descendante de la 900 de 1993. A charge des Streetfighter, Diavel et Scrambler de donner d’autres expériences de la thématique roadster. Pour la Monster, seul importe l’essentiel : un guidon, un moteur et deux roues. C’était très vrai au début… C’est un peu plus dense aujourd’hui.

Ce twin la bascule dans le futur

Voyons voir ce moteur. Si sa cylindrée est proche des débuts, sa conception en est à des années-lumière. Léger, compact, très technique, il présente les solutions actuelles que sont les 4 soupapes par cylindre, le refroidissement liquide, l’injection, le ride-by-wire – tout ce qu’on trouvait dans le Testastretta 937 sauf que… Ses côtes sont un peu plus super-carrées, il perd le système desmodromique et les courroies, s’allège de 5,9 kg et gagne une distribution variable.
Ce n’est pas la première fois que les puristes s’en étrangleront. Pour les autres amateurs, c’est le gage d’un bloc plus rempli, plus souple, plus exploitable.

Il officie déjà dans les Panigale V2, Streetfighter V2 et Multistrada V2 – une consanguinité liée à une rationalisation des coûts sans pour autant décevoir.
Il anime avec une vraie plaisance le trail ; ce moteur lui allant comme un gant.
Il permet d’avoir une efficacité très exploitable sur la Streetfighter ;
Mais pourra laisser sur leur faim les croqueurs de puissance sur la sportive. L’efficacité est là, la folie moins.
Ok, ok, mais c’est quoi sa puissance ? J’y viens. Contre toute attente, le nouveau Monster développe exactement la même dose que le précédent : 111 chevaux. Le couple ? Le maxi est un peu en baisse, de 2 Nm, avec 9,3 mkg. Ducati n’a pas donné autant de watts que dans la Streetfighter V2, histoire de marquer la différence. Là où le nouveau twin tire son épingle du jeu, c’est avec 80% du couple maxi dispo entre 4 000 et 10 000 tr/mn.

Marquer les esprits

Le propulseur a le ventre rond, allant de concert avec son écrin au dos bombé. Si Ducati a largement remodelé la nouvelle Monster, c’est dans une certaine continuité avec le modèle 2021-2025. Rien à voir avec le choc précédent. Les volumes sont proches, le réservoir capture l’attention et ne la lâche plus avec ses formes sculptées, le plastique prend ses aises sur les bords du radiateur tout en abandonnant les parois du moteur, l’arrière s’épure au profit de la selle d’un seul tenant – la Monster a toujours une sacrée personnalité. Qu’elle engraine avec son nouveau phare, manifestement influencé par le XDiavel V4.

Quand Ducati décide d’emmener ses motos vers une nouvelle génération, il ne le fait pas à moitié. Nouveau moteur, nouveau look, et nouveau châssis. Bien que la conception ait une approche similaire au précédent Monster, avec un cadre-coque minimaliste en aluminium, bien des choses l’emmènent vers un renouveau. Surtout en dynamique : la moto fait 4 kg de moins (175 kg avant de mettre la benzine), l’empattement augmente de 18 mm, l’angle de chasse se réduit à 23.3° et la position du pilote change. Il est assis plus bas de 5 mm, avance ses bras de 7 mm et les lève également de 7 mm pour attraper le guidon. Une attitude un poil plus sport pour retrouver l’expression des premiers Monster.

Son cadre en alu ne pèse que 4 kilos, fait office de boite à air, et tient une fourche inversée Showa de 43 mm. Le bras oscillant est fixé directement sur le moteur. Totalement inédit sur la Monster, il reprend le schéma de la toute dernière version des Panigale V4. Une très belle pièce, entièrement vouée à l’efficacité. La Monster ne veut pas seulement vous offrir des sensations, elle veut aussi que vous pilotiez avec vaillance.
Aucun souci coté freinage, avec la reprise des éléments Brembo : des grands disques de 320 mm, des étriers à 4 pistons M4.32, des durites aviation, un maitre-cylindre radial PR18/21. Surtout qu’avec son poids très contenu, la Ducat’ ne risque pas de les faire surchauffer. Le levier droit sera votre pote, sans avoir le niveau redoutable d’un système Stylema ou Hypure, plus destinés à de gros calibres de la route ou de la piste.

Nouvel opus de Monster…. Donc électronique renforcée ? Avec parcimonie. Il y avait déjà pas mal d’assistances.
C’est le poste de conduite qui évolue le plus, avec un commodo amélioré et un nouvel écran plus grand, mesurant 5 pouces. L’affichage évolue et propose deux thématiques (Road ou Road Pro). Le shifter transite vers le modèle 2.0, offrant une sensation plus directe et moins caoutchouteuse. Ensuite, la Monster reconduite son ABS cornering, les contrôles de traction, de wheeling et de frein moteur, les modes de puissance et les Modes de conduite. Avant, ils étaient trois : Sport, Urban et Touring. La Monster V rajoute une quatrième composition, le Rain. Avec plus d’efficacité et d’intervention du DWC, du DTC, de l’ABS, de l’EBC, un niveau de puissance faible, une réponse à l’accélérateur très progressive et une puissance abaissée à 95 bourrins.

Deux motos de légende chez Ducati sont nées dans les années 90 : la 916 et la Monster. La première s’est transformée au fil des performances jusqu’à devenir la Panigale V4. La seconde s’est déclinée en de multiples versions et s’est suffisamment renouvelée pour que ne subsiste encore que son nom et l’angle de son moteur. Une fois encore, la Monster évolue, l’enfant terrible se voit d’une autre trempe mais point ne se transforme ni ne choque autant que la version précédente.

La Monster phase 4, la 937 cm3, avait filé une claque visuelle. Un bouleversement, presque un changement d’identité, qui avait perturbé les fans. Pas le marché, qui le place dans les meilleurs ventes de la marque. Cette 5ème génération se présente comme plus disponible, toujours aussi saisissante ; seule sa brutalité se perd avec le temps.

Le Monster sera proposée dans une version compatible A2, avec 43,5 ch (pas 47,5 ch ?????????) et 5 mkg. Il existe aussi une déclinaison +, avec petit saute-vent et capot de selle inclus.

M.B - Photos constructeur